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“Commencer à penser, c’est commencer d’être miné”

“Commencer à penser, c’est commencer d’être miné.”

J’adore cette phrase…notamment parce qu’elle me rappelle une vieille anecdote.

C’était en 1997. J’avais 18 ans, je vivais à Nice et je correspondais avec un jeune homme de 25 ans qui vivait à Paris. Nous nous écrivions de nombreuses lettres (les miennes étaient parfois très longues…il m’est arrivé d’écrire 7 feuilles recto verso...mais il disait qu’il aimait recevoir de longues lettres) et nous nous téléphonions quasiment tous les jours. Après quelques temps, nous nous sommes envoyé nos photos. Nous avions décidé de poster nos lettres le même jour et de l’ouvrir le même jour. Je n’ai pas été déçue par sa photo. Je trouvais déjà sa voix merveilleusement agréable, et je découvrais enfin le visage de la personne qui se cachait derrière. J’étais sous le charme…C’est ce que j’appelle « l’imprégnation mentale » et c’est quelque chose qui a beaucoup de chances d’arriver dans les relations virtuelles. On parle à quelqu’un qu’on n’a jamais vu, on découvre plein de petits détails qui nous attirent, on s’attache jour après jour, et on se rend compte un beau matin qu’on est amoureux de quelqu’un dont on connaît juste la voix et la photo dans le meilleur des cas…Un jour, pendant nos conversations, il m’a cité cette fameuse phrase et m’a dit qu’elle résumait assez bien sa personnalité.

Après deux mois de correspondance environ, nous nous sommes enfin rencontrés « pour de vrai ». C’était le 16 avril 1997. Je me souviens qu’il faisait un temps peu agréable ce jour-là. Il faisait gris et assez froid, il y avait beaucoup de vent. Je suis allée le chercher à la gare de Nice. Il m’a offert le livre dont est tirée cette phrase ("le Mythe de Sisyphe" de Camus). Moi, je lui ai offert un livre de contes (parce qu’il m’avait dit qu’il aimait en lire le soir avant de se coucher). Nous avons marché ensemble dans Nice. Nous sommes d’abord allés manger dans un restaurant de la zone piétonne, puis nous sommes allés nous promener au Château. Nous nous sommes assis sur un de ces bancs en pierre toute froide et nous avons lu quelques contes ensemble. A un moment, il a essayé de me jeter dans la cascade du Château. Après le Château, nous sommes allés vers le port. Nous avons encore trouvé un banc dans un petit parc et nous nous sommes amusés à faire un jeu d’associations d’idées. Il citait un mot et je devais dire spontanément à quoi cela me faisait penser…Après ces quelques heures ensemble, je l’ai raccompagné à la gare car il devait aller à Fréjus le lendemain. Au moment de partir, nous nous sommes fait la bise et j’ai eu l’impression que ses yeux étaient un peu humides…Bref, ce n’est jamais agréable de dire au revoir à quelqu’un, je ne l’ai pas accompagné sur le quai et je suis partie rapidement, car je devais prendre un bus pour rentrer chez moi.

Le soir-même ou le lendemain (je ne sais plus trop, il faudrait que je ressorte mon journal manuscrit pour avoir la réponse), il m’a téléphoné pour me dire qu’il était très content de m’avoir rencontrée, sentiment bien sûr partagé. Après cette rencontre, nos échanges se sont néanmoins espacés…pour la simple et bonne raison qu’il a rencontré une jeune femme très peu de temps après…J’étais bien évidemment désespérée de cette situation. La relation avec cette jeune femme n’a pas duré très longtemps. Il a fallu que je console donc le jeune homme de sa rupture. C’était bien sûr la dernière chose que j’avais envie de faire, vu que j’étais moi-même au plus mal puisque je vivais une véritable déception. Je crois que notre dernier contact date d’août 1997. Il m’avait envoyé une carte postale d’Athènes car il était allé assister aux championnats du monde d’athlétisme.

En 2001, je ne sais pour quelle drôle de raison, j’ai eu envie de savoir ce qu’il était devenu. Je l’ai donc appelé. Il se souvenait de moi. Il m’a dit que certaines femmes qu’il avait connues depuis avaient trouvé des lettres que j’avais écrites et qu’elles étaient jalouses de cette « relation » (quelqu’un qui écrit 7 feuilles recto verso, c’est forcément une fille très accrochée…). Il m’a aussi dit pendant la conversation qu’il avait eu envie de m’embrasser quand nous nous sommes rencontrés. J’ai donc attendu 4 ans pour apprendre ça…

Quelles conclusions tirer de cette histoire ?
- Quand on a envie de faire quelque chose, il faut le faire tout de suite. Je dis ça mais j’étais bien incapable à l’époque de prendre la moindre initiative…Je regrette juste qu’il ait été aussi bête que moi et qu’il n’ait rien tenté…
- On ne peut pas rattraper le temps perdu. Même si je l’ai rappelé en 2001, je savais qu’il ne pouvait rien se passer. Même si j’habitais à ce moment-là en région parisienne, je n’étais pas célibataire (je ne sais plus ce qu’il en était de son côté). Je me souviens qu’il m’avait quand même dit qu’on aurait pu se voir pour faire ce que nous n’avions pas fait en 1997…cela n’est bien sûr jamais arrivé et nous ne nous sommes plus jamais contactés.

Ecrit par C-C, le Vendredi 13 Juin 2008, 15:10 dans la rubrique Jour après jour.

Commentaires :

choupi
choupi
13-06-08 à 16:12

J'éspère que je suivrais tes conseils.
Ton article me boulverse.