S’il y a bien quelque chose que je déteste, c’est manger seule. J’ai l’habitude de manger seule, puisque c’est ce que je fais tous les soirs à la maison. Néanmoins, c’est quelque chose qui m’est particulièrement désagréable. Quand je mange seule, j’ai tendance à me préparer quelque chose de simple et à expédier le repas le plus vite possible. Je n’ai jamais éprouvé un énorme plaisir à manger (à part pour tout ce qui est sucré...) et en mangeant seule, c’est encore moins agréable.

Qu’y a-t-il de pire que manger seule chez moi ? Manger seule au restaurant bien sûr ! En 2006, j’ai fait quelques déplacements où je me suis retrouvée seule, et donc bien obligée de manger seule le soir. Cette semaine, c’est justement ce qui m’est arrivé. J’ai dû aller à Bristol pour le boulot. On peut dire que je n’ai vraiment pas de chance, car mardi était férié vu que c’était le 11 novembre et lundi était une journée de RTT imposée par la société pour laquelle je travaille afin que nous puissions faire le pont. J’étais donc censée avoir un long et reposant week-end de quatre jours. Et bien non ! Car évidemment, je n’ai jamais de bol : cela faisait 11 mois que je n’avais pas eu à faire de déplacement et là, pour le seul déplacement que je dois faire et qui a bien sûr été décidé quasiment au dernier moment (j’adore ces fausses urgences...), cela tombe sur le seul week-end de 4 jours de l’année...Je précise que je suis la seule personne de ma boîte à avoir bossé lundi et mardi. Je mérite une médaille...Dans mon malheur, j’ai une grande chance, car il était au départ prévu que je reparte à Bristol toute la semaine prochaine également. Les vols et l’hôtel étaient déjà réservés. Finalement, le déplacement a été annulé. Donc, pour en revenir à ce merveilleux déplacement, je suis partie dimanche matin de chez moi à 11h30. J’ai pris un premier vol Nice-Paris, puis un deuxième vol Paris-Bristol. L'avion a atterri à Bristol à 17h. Le taxi m’attendait à l’aéroport. Je suis arrivée à l’hôtel vers 18h. Evidemment, mon pauvre estomac criait famine car cela correspondait à 19h French time et, prise d’un élan de folie, je n’ai pas attendu très longtemps pour descendre au restaurant de l’hôtel. La salle de restaurant est magnifique (je suis dans un hôtel 4 étoiles). Le lieu est romantique à souhait : des bougies ornent les tables, les lumières sont tamisées, une cheminée trône au centre de la salle et il y a une agréable petite musique d’ambiance. C’est dimanche soir et le restaurant est quasiment vide : il y a un couple à une table, et un homme seul à une autre. La serveuse me demande si je suis seule. Evidemment que je suis seule, je ne sors pas avec l’homme invisible ! Quel besoin d’insister autant sur ma solitude ? Un peu de délicatesse que diable ! Elle m’installe à une table. Je me retrouve donc seule, face à une chaise inexorablement vide. Comme je le disais, c’est déjà suffisamment pénible d’être seule pour manger quand je suis chez moi mais c’est encore plus pénible d’être seule pour manger au restaurant. J’ajouterai aussi que c’est encore pire quand le restaurant est romantique comme celui-là. Pendant tout le repas, je me suis imaginé ce qu’aurait pu être ce repas en agréable compagnie. Une soirée exceptionnelle, dans un cadre exceptionnel, qui sait...Au lieu de cela, c’était juste une soirée de merde dans un cadre exceptionnel. Il faut en effet préciser qu’en plus de manger seule, j’ai très mal choisi mon plat. Je ne savais pas trop quoi prendre et je me suis laissée tenter par des pâtes cuisinées avec des champignons et du potiron. Je sais que je déteste le potiron, je n’arrive toujours pas à comprendre comment j’ai pu choisir ce plat. J’avais le secret espoir que cela allait être bien cuisiné et que j’allais trouver ça bon. Non, je n’aime pas le potiron, je n’aimerai jamais ça ! Il y en avait bien trop. Heureusement, c’était coupé en gros morceaux et j’ai pu laisser tout ça de côté...Passionnant, n’est-ce pas ? :-)

Sur ces bonnes paroles, je vais me reposer de ma journée qui fut longue, très ennuyeuse et pas assez productive à mon goût...