Dans mon post J-17, j’évoquais mon déplacement de cette semaine à Bristol. Hier (vendredi donc), j’ai quitté les bureaux à 15h15. Je suis arrivée à l’aéroport à 16h. J’ai enregistré, passé les contrôles de sécurité et j’ai enfin pris mon avion qui était à 17h25 UK time. Mon vol n’était pas un vol direct. J’ai atterri à Amsterdam. Il était 19h45 quand je suis sortie de l’avion, et l’embarquement pour mon vol Amsterdam-Nice commençait à 19h55. Je me suis dit que j’allais certainement le louper, d’autant plus qu’à la sortie de l’avion, un bus est venu nous chercher pour nous ramener à l’intérieur de l’aéroport. Voila déjà 5 minutes perdues...19h50. Je dispose à présent de 5 longues minutes pour trouver dans quelle direction est ma porte d’embarquement, passer les contrôles de sécurité et prendre enfin mon avion. Je traverse cet aéroport dans lequel résonnent des mots dans cette langue inconnue et bizarre qu’est le néerlandais. J’en viens presque à regretter Narita airport et les voix nasillardes des petites japonaises. Je trouve la direction dans laquelle je dois aller et c’est amusant car il est indiqué sur les panneaux une estimation du temps nécessaire pour atteindre la porte d’embarquement à pieds. Pour ma porte d’embarquement, il est indiqué entre 7 et 11 minutes. Je suppose que 7 minutes, c’est pour les jeunes gens vifs et sans gros sac à traîner et 11 minutes, c’est pour les autres. Je marche donc aussi vite que possible, mais je suis chargée comme un mulet puisque je transporte deux laptops ainsi que mon sac. C’est trop lourd pour moi, je sais très bien que je ne peux pas porter autant de poids. Je suis essoufflée, mon cœur me fait mal et on peut le dire, j’en ai vraiment r** le c** ! (non, je ne suis pas vulgaire, la preuve, je n’ai rien écrit :-) ) J’arrive enfin à l’endroit où on doit faire les contrôles de sécurité. Fort heureusement, il y a une file spéciale pour les personnes ayant une correspondance avec un délai court. Ouf ! Je suis sauvée ! Non, en fait, je ne suis pas sauvée car les contrôles sont aussi longs et inutiles que dans les autres files. Je me retrouve à devoir sortir mes deux laptops, les mettre dans les paniers, attention, surtout pas les deux dans le même panier ! Me voilà donc avec trois paniers : un pour chaque laptop et un pour mon manteau que je n’ai évidemment pas eu le droit de garder sur moi. On m’a par contre épargné le contrôle de mes chaussures et je n’ai pas eu à les retirer. Cela m’évitera de perdre 53 secondes supplémentaires. Je tiens à préciser que j’avais vu lors d’une nuit d’insomnie un reportage très intéressant sur les contrôles de sécurité dans les aéroports. Ils avaient filmé en caméra cachée un faux passager qui transportait des armes blanches sans être embêté lors des contrôles. Un autre faux passager transportait carrément de quoi faire sauter un avion entier et n’avait pas été ennuyé non plus. C’est la raison pour laquelle je trouve que ces contrôles sont inutiles. Evidemment, il faut en faire. Mais je ne suis pas persuadée qu’en quelques minutes et avec des milliers de passagers chaque jour, les contrôleurs soient réellement en mesure de détecter une personne dangereuse. Et je ne crois vraiment pas que quelqu’un qui voudrait faire sauter un avion se serve d’un laptop. Pour la petite info, j’avais sur moi du matériel beaucoup plus douteux (à savoir une plateforme de tests avec plein de petits composants électroniques partout) mais ça, ils s’en foutent ! Bref...J’en finis avec ces contrôles, et je dois à présent trouver l’emplacement exact de ma porte d’embarquement. Je dois encore marcher, marcher, marcher...Je m’en tire finalement bien. J’arrive devant la porte d’embarquement à 20h05 et l’embarquement n’a pas commencé. Youpi ! Tout est bien qui finit bien. Je réussis à prendre mon avion. Le décollage est prévu pour 20h35 et l’arrivée à Nice à 22h45. Nous avons eu de la chance car l’avion est même arrivé un peu plus tôt que prévu. Je pense que je suis très chanceuse car aujourd’hui, il y avait de nombreuses grèves de pilotes chez Air France. Moi, j’ai voyagé chez KLM, et en ne passant pas par Charles de Gaulle, où c’était sans doute la panique aujourd’hui.
Je viens de vous raconter tout cela avec beaucoup de détails mais en fait, je voulais parler d’autre chose : la tristesse qui m’envahit dans les aéroports et dans les avions. Mon premier vol en avion remonte à 1998. Depuis cette époque, je voyage en avion relativement régulièrement. Je précise que je n’ai pas peur de l’avion, j’ai tout au plus une petite angoisse avant de prendre un vol long courrier. Mais une fois que je suis dans l’aéroport, je ne sais pas quel drôle de phénomène se produit, mais je pleure très souvent. Dans l’avion, c’est encore pire. Je n’arrive pas à m’expliquer ce qui me met dans cet état, mais les voyages en avion me font quasiment à chaque fois pleurer. Je me souviens en particulier de plusieurs voyages au Japon où je me suis retrouvée en train de pleurer comme une idiote, et bien sûr, j’essayais de le cacher le plus possible. Les vols Paris-Tokyo de nuit sont ceux lors desquels j’ai le plus pleuré. L’ambiance sur un vol long courrier la nuit est très particulière. Les lumières sont éteintes. Tout le monde s’endort plus ou moins. Moi, j’ai toujours beaucoup de mal à m’endormir à cause du bruit de fond désagréable de l’avion. Je me lève donc très souvent. Je regarde tous ces gens plongés dans un sommeil profond ou un demi-sommeil. Je suis en dehors de toute réalité. Il ne fait ni jour ni nuit, je ne suis ni en France ni au Japon, je suis fatiguée et je ne trouve pas le sommeil. Je me sens comme suspendue hors du temps. Je retourne m’asseoir, j’écoute de la musique, je laisse vagabonder mes pensées et je finis toujours en larmes. Je ne pleure pas pour quelque chose de précis et d’ailleurs, j’arrête de pleurer une fois que j’ai quitté l’avion ou l’aéroport. Comme dirait Verlaine :
"C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine"
Lors de mon premier voyage de retour Tokyo-Paris, je me souviens qu’il y avait une fille à côté de moi, et j’avais constaté qu’elle avait pleuré aussi. C’était très étrange de voir de l’extérieur quelqu’un qui était peut-être dans le même état que moi. Hier, je l’avoue, j’ai pleuré. Dans l’aéroport de Bristol. Puis lors du vol Amsterdam-Nice. Je ne sais pas pourquoi. Comme d’habitude...
Commentaires :
hankmoody
ton jour le plus long....
Les sanglots longs des violons de l'automne blessent mon coeur d'une langueur monotone...je répète....
Pom...Pom...Pom..... que ce jour pour toi fut long mais...
alléluia...telle une alliée tu es revenue remettre ton pied sur ta patrie.... petite fleur sans son fusil....héhéhé....
on dit que les voyages forment la jeunesse.... je ne connaissais pas encore cette formule ...très saganienne ...Bonjour tristesse !!