Samedi 26 juillet. 10h30 environ. Nous sommes à Rome. Hôtel Quirinale. C’est un instant décisif pour moi, pour nous. C’est la fin de quelque chose, et le début d’autre chose. Bien sûr, le monde ne s’est pas arrêté de tourner pour autant. C’était un instant finalement très court dans ma vie, mais il est plus important que bien d’autres moments. Je ne sais pas trop ce que cela a représenté pour toi. Moi, je sais que j’y repense tous les jours depuis. Ce moment que nous avons partagé était la concrétisation de la confiance que tu m’inspirais. C’était aussi la meilleure preuve de sincérité que je pouvais t’offrir.
Après ce moment important, nous sommes partis marcher dans la ville. Au début de notre promenade, j’ai pris une photo de toi sur laquelle tu tirais la langue. Elle était toute rose parce que tu avais bu une boisson à la pastèque remplie de colorants bien chimiques. Tu sais que j’adore regarder cette photo. Tu avais l’air insouciant, "léger", heureux de profiter de ce petit séjour en ma compagnie. Que c’est bon de profiter d’instants comme ceux-là sans se poser de questions, sans s’angoisser pour les lendemains...Vivre, juste vivre...Profiter de ce cadeau de la vie qui a décidé d’être généreuse avec nous, comme pour nous montrer que nous ne sommes pas condamnés à être malheureux...bien au contraire !
Au cours de notre visite, nous avons vu la basilique Santa Maria Maggiore, le Vittoriano, le Colisée, la place du Panthéon, la place Navone...J’étais contente de visiter ta ville préférée à pieds, pour ne rien rater, tout observer, tout graver dans ma mémoire. Il faisait un temps particulièrement beau ce jour-là, le ciel était d’un bleu exceptionnel, je garde l’image d’une ville très lumineuse. Le soir, nous étions exténués par notre visite. Nous avons pris une bonne douche. Ensuite, tu m’as longuement massé le dos et les jambes avec un lait corporel tout bleu. J’arrive presque encore à ressentir dans mon souvenir le contraste entre ce lait froid et tes mains si chaudes. Je me suis endormie comme ça, à plat ventre, pendant que tes mains me parcouraient. Je crois que je n’ai pas bougé de la nuit, car je me suis réveillée dans la même position le lendemain matin vers 6h je crois. J’étais entièrement nue, mon corps était encore endolori de notre marche de la veille, et j’étais enveloppée de la chaleur des draps et de la couette blancs et propres de l’hôtel. Je me suis collée à toi pour sentir ta peau et je me suis rendormie, sereine...
Tu dois te demander pourquoi je parle de cela ici...Peut-être que j’ai besoin de mettre des mots sur ces moments, pour être certaine de ne pas les oublier. Je suis bête. Je sais bien que je ne peux pas les oublier. Et puis de toute façon ici je ne peux pas tout dire...Les souvenirs des détails, ils nous appartiennent. Et ils me rappellent chaque jour que nos destins se sont retrouvés liés par quelque chose d’unique et de merveilleux qui restera pour toujours dans mon coeur.