Le lundi 23 juin, après la conversation interminable que nous avions eue dans la nuit, nous étions évidemment fracassés au boulot. Ce matin-là, j’avais eu une réunion mais j’avais pris mon PC avec moi pour garder un œil sur MSN et nous avions donc pu commencer à discuter. Quand je suis retournée à mon bureau après la réunion, j’ai trouvé plein de petites choses que tu avais déposées : le DVD du film "Love actually", le livre de Sénèque "La vie heureuse" et "De la brièveté de la vie" (oui, je sais, je ne t’ai toujours pas rendu ce livre, mais promis, tu le reverras bientôt) et un brownie au chocolat. Nous avons encore discuté sur MSN toute la journée. Même si j’étais fracassée d’avoir si peu dormi (avec le recul, je me demande comment j’ai pu tenir le coup en faisant autant de nuits blanches !), j’étais dans un état euphorique. Nous évoquions notre situation, la conversation que nous avions eue dans la nuit. Je t’ai dit que j’étais "dans une phase où je préférais ne pas réfléchir et me prendre la tête" et que "j'aimerais rester dans cet état de béatitude permanent". Quelques minutes après cette phrase, tu es passé près de mon bureau avec un drôle d’air. Je t’ai demandé par MSN pourquoi tu m’avais regardée comme ça. Tu m’as répondu "parce que j'ai une furieuse envie de venir t'embrasser"...Il y avait une véritable tension entre nous. Nous nous étions avoué que nous n’arrêtions pas de penser l’un à l’autre, et maintenant, nous avions envie d’un rapprochement. En fin de journée, tu as voulu savoir à quelle heure je partais. J’avais prévu de partir vers 18h45. Je suis sortie à l’heure prévue mais je ne t’ai pas vu à ton bureau quand je suis partie...et ce pour une raison bien simple...Tu étais en train de m’attendre dans les escaliers, car tu espérais pouvoir enfin te rapprocher de moi. Mais ton plan ne s’est pas déroulé comme tu l’aurais voulu. En effet, un de nos collègues particulièrement bavard était sorti quelques minutes avant moi et quand il t’a vu dans les escaliers, il a entamé une longue conversation qui te dérangeait plus qu’autre chose car cela contrariait ton plan ! Je me suis donc retrouvée dans les escaliers avec vous deux. Je te souriais car j’avais compris que si tu étais là, c’était parce que tu m’attendais. Notre collègue n’a évidemment rien remarqué. Il a fini par arrêter de parler avec toi et se diriger vers la sortie et j'ai dû faire de même, mais il m’a encore parlé pendant de trop longues minutes suite à cela. Quand je suis arrivée à la maison, j’ai eu un SMS de ta part : "Dégoûté. Je hais xxxxxx !! Bisous". J’ai trouvé ça très amusant :-)

Le soir, une fois de plus, j’ai beaucoup pensé à toi. Je t’ai d’ailleurs envoyé un SMS vers 21h pour te dire justement que je pensais beaucoup à toi. J’ai également regardé immédiatement le film que tu m’avais prêté, ce qui m’a encore plus fait penser à toi. J’ai tout simplement adoré le film. Je regrettais juste de ne pas le regarder avec toi. Je me disais que notre début d’histoire d’amour était beau, et que cela valait bien toutes les jolies histoires de "Love actually" :-) Vers 23h, tu m’as renvoyé un SMS pour me dire que tu étais encore sur Sophia et tu me proposais de venir me faire un coucou. Malheureusement, je n’ai vu ton message que 30 minutes après, et il était donc trop tard pour te dire de venir...Et puis bien sûr, je ne sais pas comment j’aurais pu justifier auprès de D.K. le fait que tu viennes me voir à 23h...

La réalité allait bientôt s’imposer à moi. Si je voulais vivre ce début de relation avec toi, j’allais devoir mentir à D.K., l’homme qui partageait ma vie depuis 4 ans et demi. J’allais devoir prendre mes responsabilités et devenir ce que je déteste le plus au monde et ce que tu détestes le plus au monde : une menteuse, une femme irrespectueuse de son compagnon. J’allais devoir être une femme infidèle, au moins un certain temps.