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28 avril 2003

Le 28 avril 2003, à 1h30, mon père a été emporté par le cancer, après 25 jours d’hospitalisation. Je me souviens très précisément de la journée du dimanche 27 avril, de mon réveil étrange le matin vers 11h à 20h30, heure du premier coup de fil de l’hôpital qui nous annonçait que mon père avait fait un malaise. Après ce premier coup de fil, ma mère est allée à l’hôpital pour le voir, puis elle est revenue à la maison un peu avant minuit. Quand maman est revenue, elle téléphonait avec son portable à mon oncle pendant que j’étais connectée sur internet, mais je n’avais pas encore l’ADSL et je bloquais donc la ligne de téléphone. J’ai fini par couper ma connection pour vérifier si nous avions eu des appels de l’hôpital. Il était 1h30 et nous avions reçu plusieurs messages de l’hôpital. Ma mère écoutait les messages mais je crois me souvenir qu’elle n’avait pas mis le haut-parleur. Je voyais son visage se décomposer au fil des messages et je lui demandais ce qui se passait. Elle s’est mise à pleurer et j’ai immédiatement compris. L’horrible pressentiment que j’avais eu au réveil et qui s’était imposé à moi sans que je comprenne trop pourquoi venait de se réaliser. Je me suis mise à trembler de la tête aux pieds, mes dents claquaient. Les messages disaient  "votre mari s’éteint peu à peu" puis "votre mari s’est éteint". Ma mère est repartie à l’hôpital, et elle est revenue à la maison très tard. Nous étions anéanties. Nous avions bien vu que l’état de mon père s’était beaucoup dégradé en 25 jours mais nous ne pensions pas qu’il ne reviendrait plus jamais à la maison. Nous nous sommes couchées dans le même lit cette nuit-là. Nous n’avons pas dormi, nous nous sommes juste allongées, et nous étions sous le choc. Je crois que c’est la pire nuit de ma vie. Les mois qui ont suivi ont été particulièrement difficiles, plus pour ma mère que pour moi d’ailleurs. Je me suis surprise moi-même : je pensais que mon chagrin allait être violent et durer très longtemps mais j’avais relativement rapidement trouvé la force de surmonter ça. Peut-être était-ce dû au fait que je devais être forte pour soutenir ma mère...Je ne sais pas, mais cet événement m’a permis de me découvrir un courage que je ne soupçonnais pas.

Quand j’étais petite, mes arrière-grands-parents maternels et mes grands-parents paternels étaient morts, mais ces décès ne m’avaient pas profondément marquée car j’étais encore jeune. Le décès de mon père, lui, correspond à ma prise de conscience de ce que représente la mort. La perte d’un de ses parents est l’une des pires épreuves de la vie, et je ne m’attendais pas à y être confrontée à seulement 24 ans. Je suis très triste de penser à tout cela ce soir. Je me sens seule, j’aimerais avoir une épaule sur laquelle pleurer. J’aurais besoin d’une oreille attentive et compréhensive, de quelqu’un qui me prendrait dans ses bras pendant que je laisserais couler mes larmes. Cela fait déjà 6 ans, mais c’est toujours aussi dur pour moi. Oui, je suis forte, mais parfois, les émotions reprennent le dessus et évidemment, ce soir, je suis submergée par tous ces souvenirs.

Je pense que vous avez tous compris mon état d’esprit de ce soir. Ce sera tout pour aujourd’hui.

Ecrit par C-C, le Mardi 28 Avril 2009, 00:32 dans la rubrique Jour après jour.