Il y a des jours où ça ne va pas. Aujourd’hui, c’est un de ces jours-là. Quand je me suis levée, je me sentais encore épuisée. J’ai certes réussi à dormir sept heures mais la nuit a été très souvent entrecoupée par des rêves qui me réveillaient en sursaut. Ensuite, je suis allée au boulot. Les contrariétés s’accumulent et je n’ai pas toujours moyen d’agir pour que les choses se passent mieux car certains points ne dépendent pas directement de moi. Il ne s’agit pas forcément de trucs graves, mais quand tout s’accumule, que c’est vendredi, que l’ensemble de la semaine a été merdique, on finit par en avoir marre...et le mot est faible. Je perds patience, parce que je suis fatiguée, que j’ai besoin de vacances et que je rêve d’évasion comme je le disais dans mon dernier article.

A midi, j’ai pris une longue pause. J’ai mangé rapidement mais je ne me suis pas remise au travail immédiatement. J’ai un peu traîné sur Internet, j’ai vaguement préparé un début d’article à publier ici (pas celui-ci, un autre...). Je me suis mise à réfléchir à plein de choses. "Commencer à penser, c’est commencer d’être miné" et ça n’a pas loupé, le sentiment désagréable que j’avais depuis le matin s’est amplifié. J’ai relu un texte que j’ai écrit sur ce blog il y a un moment et j’ai réussi à me faire pleurer moi-même. C’était vraiment le texte à ne pas lire aujourd’hui...Rassurez-vous, je n’ai versé que quelques larmes mais j’étais un peu désemparée de me dire que je pleurais en me relisant. Après ce moment désagréable, je me suis remise à travailler vers 14h. Je ne me sentais vraiment pas bien. Plus les minutes passaient, plus je me disais que j’avais envie de rentrer chez moi. D’un autre côté, la perspective de rentrer chez moi m’angoissait aussi, car je savais que j’allais me retrouver seule à ruminer, ce qui est peut-être pire que de ruminer au boulot. Au final, j’ai complètement craqué, et j’ai fondu en larmes devant mon PC. La crise de larmes a facilement duré une heure. Je crois que j’ai été suffisamment discrète et que personne ne m’a vue car même si nous sommes en open space, j’ai un bureau relativement isolé. J’ai encore les yeux qui brûlent alors que c’était il y a cinq heures. Je me sens vide de tout.

Je suis partie du boulot vers 18h30, après avoir accompli mes dernières corvées de la semaine. Une fois à la maison, j’ai grignoté du pain de mie avec de la charcuterie et du fromage (je sais, c’est honteux, c’est très déséquilibré), j’ai bu un smoothie banane ananas coco puis un lait chaud avec du miel d’acacia. J’ai téléphoné à ma grand-mère pendant que je grignotais et j’ai fait semblant d’aller bien. Elle a suffisamment de problèmes pour devoir encore subir les miens et je sais bien que quand je vais mal, cela l’empêche de dormir car elle cogite encore plus que moi. Le silence est d’or. Je n’ai donc rien dit de négatif ou d’inquiétant, j’ai pris un ton enjoué et nous avons parlé de tout et de rien. J’ai ensuite dû raccrocher car j’avais un appel de D.K.. Un élément tout bête de la conversation m’a beaucoup perturbée. Aujourd’hui, sa mère et lui sont allés au cimetière sur la tombe de son père, qui est mort quand il avait 13 ans. Forcément, j’ai pensé à mon père, qui est mort le 28 avril 2003. J’ai à nouveau senti les larmes monter. C’est bizarre, car c’est vraiment très rare que je pleure en pensant à mon père. Son décès remonte à suffisamment longtemps maintenant pour que je puisse penser à lui sans tristesse particulière puisque le deuil est fait. Je pense à lui tous les jours mais je ne pleure pas. Je me dis juste que c’est triste qu’il ne soit plus là, et mon plus grand regret est de me dire que je ne le connaîtrai jamais vieux (il est mort à 56 ans), qu’il ne connaîtra jamais l’enfant que j’aurai peut-être un jour, que mon enfant ne connaîtra jamais son grand-père. Je dois vraiment être au plus mal aujourd’hui, car le fait d’écrire ces lignes déclenche à nouveau une crise de larmes.

Vous l’aurez compris, aujourd’hui, toutes les angoisses que je peux avoir sont remontées à la surface. Il y a bien un élément déclencheur à tout ça, mais je n’ai pas envie d’en parler ici. Tout ce que je peux dire, c’est que je me sens mal, je me sens seule...j’aimerais tellement que quelqu’un me comprenne et trouve les mots pour m’aider à aller mieux ! L’incertitude sur mon avenir et sur ce que j’ai envie de faire de ma vie me fait oublier tout le reste. Il faut que je me détende, que j’oublie cette journée, que je pense à autre chose. Pour l’instant, j’ai juste très mal à la tête et très mal aux yeux. Je suis épuisée. Je n’ai plus la force de me battre. La carapace est fissurée et qu’y a-t-il en dessous ? Une pauvre fille en détresse qui pleure. Et si c’était ça, la vraie CyCy ? J’en ai marre de paraître forte tout le temps. Je ne suis pas si forte, je me sens même extrêmement fragile ce soir.

On peut le dire, j’ai connu des vendredis soirs plus exaltants...