Aujourd’hui, mon collègue anglais dont j’avais parlé ici est venu de Bristol pour bosser avec nous à Sophia. Il n’avait pas envie de rester cloîtré dans sa chambre d’hôtel ce soir et nous sommes donc allés au restaurant ensemble, avec deux autres collègues. Nous avons dîné dans un tout petit restaurant d’Antibes qui s’appelle "Au pied dans le plat". C’est un restaurant de cuisine traditionnelle. Nous avons plutôt bien mangé. J’ai particulièrement apprécié mon dessert : un moelleux cœur fondant au chocolat servi avec une crème anglaise. Pendant le repas, nous avons évidemment dû parler anglais, mon collègue étant débutant en français. J’avoue qu’après la longue journée de boulot que j’ai eue, cet effort de concentration supplémentaire devenait vraiment fatigant mais cela ne m’a pas empêchée de participer activement aux conversations. Nous avons abordé de nombreux sujets : le boulot, nos collègues, l’humour anglais, les spécialités culinaires de la région, le cinéma...Bref, pas de quoi s’ennuyer une seconde !

Après le repas, nous avons proposé à notre collègue anglais de faire une petite promenade au bord de mer. J’ai été très surprise par la douceur presque estivale de l’air. Le ciel était particulièrement dégagé et rempli d’étoiles. La mer, noire et calme, s’étendait à perte de vue et me berçait d’un son léger et reposant. J’aime beaucoup regarder la mer la nuit. Quand il fait jour, regarder la mer me fait penser aux vacances, à la détente. La nuit, cela me trouble et m’envoûte, je ne sais pas trop comment l’expliquer...C’est sous ce ciel étoilé et cette mer sombre que mon cerveau s’est complètement déconnecté. Il faut dire qu’il était déjà un peu plus de 23h, j’étais crevée. J’ai arrêté de suivre les conversations de mes trois collègues et je me suis concentrée sur moi et sur mes pensées. Cela m’a un peu rappelé la soirée salsa de fin février au cours de laquelle j’avais aussi fini dans ce même état. Je me rends compte que j’ai pris l’habitude depuis quelques mois d’écrire quasiment tous les soirs (même si je ne publie pas tout ici). Du coup, quand je n’écris pas, je ressens une sorte de manque, parce que j’ai besoin de prendre le temps de me retrouver seule avec moi-même et que l’écriture me le permet plus que n’importe quelle autre activité. C’est peut-être pour ça que quand je ne peux pas écrire, je finis toujours par utiliser un autre moyen pour me retrouver, même si la situation ne s’y prête pas forcément. Tout ça pour dire que ce petit moment face à la mer m’a beaucoup troublée. Je me suis sentie coupée de la réalité. J’étais présente physiquement avec mes collègues, mais mon esprit était ailleurs. Je n’arrivais pas à arrêter le flot de mes pensées...

Après cette balade, nous sommes doucement retournés vers la réalité...et surtout vers la voiture du collègue qui nous a servi de chauffeur (nous avons pris une seule voiture pour nous quatre). Il m’a déposée en bas de chez moi vers minuit, juste avant que je ne me transforme en citrouille :-) Je suis épuisée de cette longue journée, et je vous abandonne donc pour me reposer, enfin !