Je ne sais pas si mon pauvre esprit est torturé parce que j’ai revu "La cité de la peur" récemment ou parce que j’ai regardé trop d’épisodes de "Dexter" d’un coup, mais tout cela m’a fait repenser à un article sur les tueurs en série que j’avais lu il y a quelques mois. Un détail m’avait frappée. Ils expliquaient qu’il n’était pas rare que les tueurs en série aient commis des actes de torture envers les animaux durant leur enfance. J’ai d’ailleurs retrouvé le même type de considérations sur un excellent site consacré aux tueurs en série :
"Beaucoup ont été abusés, physiquement ou psychologiquement, par leurs parents. Certain(e)s ont été adoptés. Enfants, les futurs tueurs en série allumaient souvent des incendies, torturaient les animaux et urinaient au lit (ces comportements sont connus comme "la triade des symptômes"). Les blessures à la tête sont communes. Certains sont très intelligents et auraient pu mener une belle carrière professionnelle. Ils sont souvent fascinés par la police et l’autorité en général. Ils ont pu essayer de devenir policier, mais ont échoué, ou travaillent comme agent de sécurité ou sont/ont été dans l’armée. Beaucoup se déguisent en policier pour approcher leurs victimes."
Sur ce site très complet sur les tueurs en série, on apprend que Guy Georges s’adonnait au braconnage dès son plus jeune âge, que Francis Heaulme enterrait des animaux vivants à l’adolescence et qu’enfant, Joseph Vacher, le "Jack l’éventreur français" de la fin du XIXème siècle, aimait mutiler les animaux. Dans la série "Dexter", le jeune Dexter Morgan commet lui aussi ses premiers actes sanglants sur des animaux.
Et là, j’ai eu le déclic. J’ai repensé à elle. Nous étions au CP et c’était mon amie la plus proche à l’époque. Dans la cour de récréation de notre école, il y avait des fourmis. Pas de petites fourmis, non, de grosses fourmis noires, qui, je l’avoue, me faisaient peur. Je détestais qu’elles montent sur mes chaussures et qu’elles s’aventurent parfois sur mes jambes. Mon amie, elle, n’en avait pas peur. Elle adorait les ramasser et les faire marcher sur sa main. Parfois, elle s’amusait à me faire peur en approchant sa main de mon visage alors qu’une ou plusieurs fourmis la parcouraient. Je n’aimais pas ça. Mon amie, elle, semblait fascinée par ces bestioles et avait fini par apporter des boîtes transparentes à l’école, et elle y enfermait quelques fourmis dedans. Mais cela ne lui suffisait pas. Elle a ensuite pris l'habitude d'apporter une pince à épiler et le cauchemar a commencé. A toutes les récréations, elle ramassait des fourmis et elle se livrait à des expériences que je trouvais répugnantes. Elle arrachait avec une précision chirurgicale les pattes des fourmis, une à une. Parfois, elle jetait les pattes et les corps des fourmis. Parfois, elle les conservait dans l’une de ses boîtes transparentes. Je détestais voir ces fourmis partiellement amputées tenter d’avancer (celles qui étaient complètement dépourvues de pattes ne pouvaient évidemment plus avancer...). Je ne sais pas comment qualifier ce type d’expériences. Je ne suis pas persuadée que cette envie de mutiler des fourmis ait pu être liée à une curiosité scientifique débordante, surtout que nous étions au CP et âgées de 6 ans seulement. Est-ce que ces actes de cruauté envers les fourmis sont en fait révélateurs de tendances meurtrières que mon amie aurait eues dès son plus jeune âge ? Le raccourci est un peu simpliste, évidemment, mais on ne sait jamais. J’espère en tout cas qu’elle est devenue une femme heureuse et épanouie, et qu’elle s’est débarrassée de ses boîtes transparentes :-)
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AliceInWorryLand