Le dimanche 22 juin, D.K. et moi avions passé l’après-midi chez ma grand-mère. Le soir, nous avions mangé chez ma mère. Après le repas, ma première idée était de vite aller dans mon ancienne chambre, d’allumer mon ancien PC et de me connecter à MSN, encore ! Et cette fois, tu étais connecté ! J’étais ravie ! Depuis la veille, j’avais mis dans mon message perso MSN "Ain’t no mountain high enough !", car lors de la fête de la musique, un groupe avait repris cette chanson et je n’arrivais pas à me l’enlever de la tête. Tu m’as dit que tu écoutais la chanson pendant que nous parlions. Je n’étais pas complètement concentrée sur la conversation car je devais préparer quelques affaires que j’avais prévu de ramener chez moi. Quand je t’ai prévenu que j’allais préparer mes affaires, tu as dit "Tu dois y aller :-(" Je t’ai demandé "Je vais tant te manquer que ça ? ;-)" Tu m’as alors répondu "C’est que je commence à m’habituer à toi moi :-)" J’ai préparé mes affaires à la hâte, j’étais comme folle. Je n’avais qu’une envie : repartir au plus vite de chez ma mère pour rentrer chez moi, rallumer le PC et continuer notre conversation.

Vers 23h15, je me suis enfin reconnectée à MSN et tu étais encore là. J’étais surexcitée. Au début de la conversation, je m’amusais à te chanter (par écrit évidemment...) la chanson "Ain’t no mountain high enough". Un peu plus tard dans la conversation, tu m’as dit qu’entre "regarder des trucs affligeants à la TV", "jouer à des jeux vidéos avec des copains virtuels" et "discuter avec CyCy", le choix était vite fait...J’étais ravie :-) La conversation se poursuivait, nous abordions un peu tout et n’importe quoi et d’un coup, je ne sais pas pourquoi, je me suis remise à te chanter une chanson (toujours par écrit). Cette fois, il s’agissait de "Can’t take my eyes off of you". C’est à cet instant précis que notre relation a changé.

C’est fou comme quelques lignes et quelques smileys peuvent changer le cours d’une vie. Quand je pense que tout est parti de là, je n’en reviens pas...Je trouve ça beau et j’en suis encore émue après sept mois. La suite de la conversation n’a fait que confirmer l’ambiguïté de notre relation. Tu m’as d’abord dit que tu me trouvais "belle, attirante, intelligente, pleine de qualités" et que dans d’autres circonstances, tu m’aurais probablement draguée. Je n’avais donc pas rêvé au restaurant le vendredi, tu étais effectivement attiré par moi, mais nos situations respectives te freinaient. Dans la suite de la conversation, tu m’as envoyé un lien vers un site expliquant des techniques de massages sensuels. Je t’ai demandé pour rire si cela m’était destiné et tu m’as clairement dit que oui...Tu m’as également parlé de mon article posté la veille sur mon blog dans lequel je parlais de signe du destin. Tu m’as alors raconté que le vendredi, un gros papillon t’avait "percuté en pleine poitrine, en plein cœur". Tout se bousculait dans ma tête, car cette petite phrase était presque une déclaration ! Les choses sont devenues encore plus claires un peu plus tard, à 3h42 exactement, quand nous avions reparlé d’un gage que je te devais. Je t’ai demandé ce que tu voulais et tu as répondu "toi !". Tu as ajouté malicieusement "j’obtiens toujours ce que je veux". J’étais comme une idiote devant mon PC, je souriais bêtement ! Je t’ai demandé comment nous en étions arrivés à ça en deux semaines seulement. Tu m’as répondu : "Je sais pas ! C’est la vie ! Juste le fait de te connaître, de plus en plus, et au fur à mesure de te connaître être attiré par toi". Tu as émis quelques réserves : "Ce qui m'embête c'est que je suis en train d'enfreindre tout ce en quoi je crois ! D'un autre côté je me demande si les règles ne sont pas faites pour être transgressées de temps en temps". La seule question qui me préoccupait, c’était l’incohérence avec ton discours de vendredi, puisque tu m’avais dit que tu ne voulais personne. Tu m’as répondu que c’était vrai, mais que tu étais attiré par moi...J’étais soulagée de constater que je ne m’étais pas fait des idées. Tu m’as avoué que tu n’arrêtais pas de penser à moi, je t’ai avoué que c’était la même chose de mon côté. Je me sentais enfin merveilleusement bien et libérée d’un poids.

Nous sommes restés ensemble sur MSN jusqu'à 5h36, et nous nous sommes quittés en nous faisant plein de bisous virtuels. J’étais sur un petit nuage. Cette situation était exceptionnelle. Les choses étaient à présent claires. Nous ne nous étions pas dit "je t’aime", mais nous n’en étions pas loin.

Ça me fait du bien et du mal de reparler de tout ça ce soir.

Du bien...parce que je me rends compte que non, je n’ai pas rêvé, tout cela a bien eu lieu. Oui, c’était vraiment exceptionnel de vivre cette nuit où nous nous révélions ce que nous ressentions l’un pour l’autre. L’amour est quelque chose de rare. Quand il est réciproque, c’est encore plus rare. La magie d’une rencontre de deux êtres qui s’avouent leurs sentiments...

Du mal...parce que ce soir, je suis seule, tu n’es évidemment pas sur MSN et même si tu y étais, tu ne me dirais certainement pas que tu ne fais que penser à moi, que je suis belle ou que tu as envie de m’embrasser. Soupir...

Je suis partagée entre le bonheur d’avoir eu la chance de vivre tous ces moments, et le désespoir d’avoir tout perdu. Un grand sentiment d’injustice m’envahit. Pourquoi mon bonheur a-t-il été de si courte durée ?

Je ne peux pas retenir mes larmes ce soir, ce n’est pas étonnant...Je n’en suis qu’à la nuit du 22 au 23 juin, j’ai encore beaucoup de choses à raconter, mais est-ce que je vais pouvoir aller au bout ?