Dans la nuit du 24 au 25 juin, nous avons encore eu une longue conversation, jusqu'à 5h du matin. Nous avons évoqué nos bisous de l’après-midi. Tu disais que cela te donnait envie d’en avoir encore. J’étais dans le même état que toi. J’avais trouvé que cela avait été "doux, tendre, sensuel et excitant". Tu m’as proposé de venir me chercher le lendemain matin pour passer un moment ensemble avant d'aller au boulot, mais nous avons vite vu que cela était risqué car mon chef vit dans une maison juste à côté de ma résidence et la nounou de son fils est la femme d’un collègue de boulot.
Nous avons également parlé du respect des limites et de nos convictions mutuelles, ou plutôt dans notre cas du dépassement complet des limites ! Tu en es arrivé à dire que nous mettions justement le doigt là où ça fait mal, d’autant plus que nous bossions dans la même boîte, ce qui compliquait encore plus la situation. Tu commençais à me demander ce qui se passerait si nous sortions officiellement ensemble dans quelques temps et que ça ne marchait pas entre nous. J’ai tourné ça en dérision en te disant que ce sont des questions de femmes et je t’ai donc renvoyé la question. Tu m’as répondu : "moi je voudrais vraiment que cela se passe bien et je ferai tout pour !"...
Nous avons ensuite évoqué un autre point dont je n’avais pas forcément encore pris complètement conscience : ton passé sentimental. Je ne rentrerai évidemment pas dans les détails de ce que tu m’as dit ce soir-là, car c’est ta vie privée et je me doute que tu ne veux pas que j’en parle ici. Tu m’avais déjà un peu parlé de ton passé quelques jours avant. Mais ce soir-là, j’ai senti que tu avais encore beaucoup d’amertume et de colère. Tu m’as d’ailleurs dit que le fait de parler ainsi de ton passé et réfléchir à tes convictions te perturbaient un peu, et tu te demandais comment tu en arrivais à balancer tous tes principes aussi facilement, "pour une jolie brune aux yeux noisette qui lit Sénèque et adore les meringues avec des amandes effilées dessus." J’avais peur que toute cette conversation te fasse changer d’avis et te donne envie de faire marche arrière. J’avais peur aussi de ne pas faire le poids face à "elle", peur de ne pas être assez bien pour toi, peur de ne pas réussir à te donner envie de passer réellement à autre chose, peur qu’"elle" reste la référence absolue qui te servirait à juger le moindre de mes comportements, peur d’être juste une passade pour toi, peur que tu ne m’aimes pas, tout simplement. Je ne t’ai pas parlé de toutes ces angoisses, je suis restée très vague mais je t’ai fait comprendre que pour moi, "elle" risquait d’être le problème numéro 1. En fait, je me rends compte avec le recul que ce n’est pas vraiment exact. Elle n’était pas directement le problème numéro 1 mais par contre, les séquelles de votre relation étaient peut-être le problème numéro 1. Ce n’est pas forcément surprenant. Toute relation importante laisse des blessures plus ou moins vives. Notre passé sentimental conditionne qu'on le veuille ou non notre futur. A ce stade de notre relation, je ne pouvais pas encore savoir si ces blessures t’empêcheraient ou non d’aller de l’avant et d’avoir envie de donner à une femme une petite chance de démarrer une nouvelle relation. J’avais aussi peur que tu me juges mal car pour débuter cette relation avec toi, j’étais obligée d’être infidèle. Je ne regrettais pas nos premiers bisous, bien au contraire, mais je constatais que la situation allait être difficile à assumer pour moi très rapidement.
J’ai été rassurée à la fin de la conversation car tu m’as dit "je t’adore". Je t’ai demandé si tu irais mieux le lendemain et tu m’as répondu que tu ne savais pas, mais que tu n’avais qu’une envie, être avec moi et que ça t’étonnerait que ça passe en 5h !
Le lendemain matin, tu es arrivé sur MSN à 11h et tu m’as dit qu’après 5h, tu pensais toujours à moi :-) J’étais alors plus que rassurée et sereine à nouveau. La journée a été un supplice. Nous n’avions qu’une idée en tête : trouver un moyen de passer un peu de temps ensemble. Vers 18h45, nous avons fini par nous retrouver et nous avons passé une petite demi-heure tous les deux. Même si c’était plus court que la veille, cela m’avait remplie de joie et m’avait confortée dans l’idée que cette voie sur laquelle je commençais à m’engager avec un peu d’inquiétude était bien la bonne.