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Incompréhension

Je fais une courte pause dans la série des textes "Introspection" pour vous faire part d’une nouvelle que j’ai apprise ce soir. Mon ex belle-mère a contacté ma mère pour lui dire que D.K. allait se faire hospitaliser pour son problème de dépression. Je suis un peu sous le choc. J’avais bien compris qu’il allait mal, même si son état s’était un peu amélioré récemment, mais je ne pensais pas que son problème était si grave. Cela fait une semaine que je ne sais pas ce qu’il devient. Je me doutais que ce n’était pas bon signe mais je n’avais pas le courage de l’appeler. Je vous l’ai déjà dit : je ne me sens pas la force de le soutenir actuellement.

Une hospitalisation...Cela ne présage rien de bon. Je ne vois pas en quoi se retrouver enfermé et gavé de médicaments va l’aider à aller mieux. En quoi cela va-t-il lui permettre de trouver les causes de son mal-être ? Je me le demande...

Je ne le comprends pas.

Il ne supporte plus son travail. Oui, je veux bien admettre que c’est dur d’être prof, que les élèves sont parfois difficiles et qu’il faut du courage pour endurer ça. Ceci dit, c’est lui qui a choisi de faire ce métier et qui m’a gavée pendant des années avec ses concours, sa première année de stage ratée, sa deuxième année de stage et la non titularisation qui en a découlé, son année d’inactivité, son acharnement à repasser les concours, sa nouvelle année de stage dans une autre académie...Et là, il risque de tout laisser tomber sur un coup de tête. Moi aussi, je trouve souvent mon boulot très ennuyeux. Aujourd’hui par exemple, j’ai passé une journée vraiment merdique. Cela ne m’empêche pas de me lever le matin et de travailler consciencieusement.

D.K. a perdu sa grand-mère en janvier. Je sais que c’est une épreuve difficile. Bien sûr, on a toujours envie de garder les gens qu’on aime le plus longtemps parmi nous. Mais je me dis qu’entre voir survivre une personne âgée qui souffre atrocement et supporter la perte de cette personne, la deuxième possibilité est peut-être la moins pénible. Je sais ce que c’est de voir un proche avoir mal, dépérir et devenir le cobaye des médecins. Dans ces cas-là, la mort me paraît plus acceptable que la douleur.

Je suis inquiète pour D.K.. Il était donc si fragile, l’homme avec lequel je vivais. Je ne m’en étais pas rendu compte. Cela fait six ans que je le connais sans le connaître. Il n’a jamais exprimé ni ses sentiments positifs, ni ses sentiments négatifs. Et aujourd’hui, je découvre un homme qui, maintenant qu’il est loin de sa mère et de moi (il vit près de Montpellier depuis le mois de septembre), est incapable de s’assumer seul. Qu’est-ce que j’étais pour lui ? Une bouée de sauvetage à laquelle il se raccrochait pour ne pas sombrer ? Que va-t-il devenir à présent ? J’ai peur qu’il fasse une bêtise. Il a des idées très noires et j’espère qu’il trouvera la force de ne pas se laisser emporter dans cette spirale négative. Pourquoi est-ce que je me sens encore si "responsable" de lui ? Il faut croire que je suis plus altruiste que je ne le pensais, ma foi...Mais je me découvre aussi un côté très égoïste (et cela me fait d’ailleurs ressentir une certaine culpabilité) : je me sens soulagée de ne plus être avec lui et d’avoir le droit d’être en partie détachée de cette situation. Ce que je veux dire, c’est que je peux accepter de le soutenir s’il en a besoin, mais dans les limites que je me fixerai moi, sans y être contrainte par le fait qu’être en couple, c’est aussi soutenir l’autre quand il en a besoin. "Pour le meilleur et pour le pire", il paraît. Quand je suis en couple, je suis prête à tout pour la personne avec qui je suis, et j’essaie de donner mon soutien inconditionnel quand il le faut. N’étant plus avec D.K., je me préserve en partie du pire. Et puis, j’ai bien assez de problèmes de mon côté pour l’aider avec les siens, malheureusement pour moi...et pour lui.

Bref, ces mauvaises nouvelles concernant D.K. ne me réjouissent guère. On va dire que je n’avais pas besoin de ça en ce moment...

Ecrit par C-C, le Jeudi 4 Mars 2010, 00:05 dans la rubrique Jour après jour.