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J-24

Hier, j’ai eu une loooooooooongue et mauuuuuuuuuuvaise journée comme je les déteste. Je ne sais pas pourquoi, mais quand ça commence à ne pas aller dès le matin, en général, ça ne s’arrange pas au cours du reste de la journée. J’aurais bien aimé trouver une oreille attentive voire compatissante après cette dure journée, mais il faut croire que ce J-25 n’était pas le bon jour...Ces contrariétés diverses ne doivent pas m’empêcher de vous faire profiter d’une petite histoire en ce J-24. J’ai écrit quelques textes que je voulais publier ici, mais je ne sais pas encore lequel je vais vous faire découvrir...Allez, je me lance...Je vais vous raconter une anecdote sur un homme que j’avais rencontré en juillet 1999, quand j’étais encore jeune, fraîche et innocente.

Fin juin 1999, j’étais admissible dans plusieurs écoles d’ingénieurs. Je devais donc partir à Paris pendant 3 semaines pour passer les oraux d’admission. Les épreuves ne me prenant pas 100% de mon temps, je tentais quand même de flâner un peu dans la capitale pour me changer les idées. Un jour, je me suis retrouvée au BHV, errant de rayon en rayon. J’ai notamment fait le tour du rayon jouets et malgré mon âge déjà plus qu’avancé, j’ai trouvé un joli petit puzzle de Winnie l’Ourson et j’ai décidé de l’acheter, aussi irréel que cela puisse paraître. Au moment de passer à la caisse, je remarque juste devant moi un homme qui semble plutôt bien de sa personne. Il porte un tee-shirt blanc moulant et un pantalon noir. Mon regard pervers se porte bien rapidement vers ses fesses (la partie que je regarde presque en premier chez un homme)  que je trouve apparemment dignes d’intérêt. Malgré cette bonne impression, je trouve que le jeune homme est trop beau pour être hétérosexuel...Oui, je sais, c’est stupide de penser cela...Bref...Le monsieur est devant moi, et se retourne après quelques instants, jette un œil sur ce que je dois payer, à savoir mon petit puzzle de Winnie l’Ourson (CyCy ou l’art d’avoir honte en un quart de seconde). Lui, il doit payer un grand cadre. Il me propose de passer devant lui. Je refuse et je lui dis que je ne suis pas pressée. Il paie son cadre, puis m’attend pendant que je paie mon puzzle. Nous entamons la conversation tout en parcourant les différents rayons du magasin. J’ai su alors qu’il était esthéticien (je me retiens de retomber dans les clichés) et j’ai dû longtemps insister pour savoir son âge : 32 ans. Je l’avais dit dans mon post J-27, je m’intéresse à la même tranche d’âge depuis que j’ai 15 ans ;-) Je ne sais plus trop de quoi d’autre nous avons parlé, mais il était clairement dans une attitude de séduction, ce qui confirmait qu’il était donc hétérosexuel (ou alors bisexuel, je n’en sais rien après tout ;-) ). Au bout d’un moment, nous nous sommes retrouvés au rayon animalerie car il devait acheter une brosse à chats (que c’est romantique n’est ce pas). Le jeune homme devient beaucoup plus entreprenant, et finalement, il réussit à m’arracher un baiser passionné et fougueux. Ses lèvres sont infiniment douces, sa langue est tendre et ferme à la fois...Ce moment est un véritable délice. Il dévore ensuite mon cou, caresse mes bras, tente même de toucher mes fesses. La présence d’une vieille dame dans le rayon calmera finalement ses ardeurs. Nous finissons par sortir du magasin. Il a d’autres courses à faire de son côté, moi, je dois retourner à mes révisions. Il me laisse sa carte de visite professionnelle avec l’adresse de son institut de beauté qu’il vient d’ouvrir ainsi que son numéro de portable. Je le préviens que je rentre à Nice bientôt car mes oraux sont presque terminés. Il me dit que je peux éventuellement lui écrire car il semble apprécier les lettres manuscrites. Cela tombe bien, j’adore écrire !

Je n’ai néanmoins pas attendu de rentrer à Nice pour le recontacter. Je l’ai en effet appelé quelques jours après notre rencontre. Je ne me faisais pas trop d’illusions. Un homme qui aborde les femmes de cette façon dans un grand magasin doit sans doute courir plusieurs lièvres à la fois. Je suis donc presque surprise de constater qu’il se souvient encore de moi après quelques jours. Il tente lors de la conversation de provoquer un rendez-vous. Il veut venir me rejoindre dans la résidence dans laquelle je loge pendant mes oraux. Il parle même de me porter le petit-déjeuner avec une rose le lendemain matin (quelle charmante attention...ceci dit, je déteste les fleurs coupées, mais il ne pouvait pas le deviner). Je refuse pour la bonne et simple raison que l’endroit où je loge est un tue l’amour (il n’y avait pas d’amour dans cette histoire, je devrais donc au moins dire tue désir). Je suis en effet dans la maison des Arts et Métiers dans le 14ème arrondissement, dans la partie non rénovée. On peut le dire, cet endroit est un véritable taudis ! Je ne reverrai donc pas l’esthéticien avant mon départ de Paris.

A mon retour à Nice fin juillet, je prends l’initiative de lui envoyer une lettre à son institut. J’ai rapidement reçu une réponse. Là encore, cela m’avait surprise, car je pensais qu’il avait mieux à faire que répondre à une jeunette à 900km de chez lui. Dans une de ces lettres, un détail m’a interpellée. Il se qualifie d’ "esthéticien libéral et libéré"...Par pudeur, je ne lui ai pas demandé de précision.

A la fin du mois d’août, j’ai la confirmation de mon admission dans l’école d’ingénieurs de mon choix. Je réserve donc un studio dans une résidence proche de l’école. Il faut savoir qu’il s’agit d’un studio double comprenant 2 chambres de 10 m² environ, avec une cuisine et une salle de bains communes. J’allais donc occuper l’une de deux chambres, mais je ne savais absolument pas qui allait occuper l’autre (j’en parlais justement ici). Quand l’esthéticien apprend que je vais avoir un studio à moi, il me demande s’il peut venir vivre avec moi. Il me précise bien que nous en sommes juste au début de notre relation et que cela ne constitue donc pas une "vie à deux" (je ne suis pas stupide, nous nous étions vus juste une fois et je n’espérais pas vivre avec lui après juste quelques bisous au BHV !) mais plutôt un service rendu. En effet, depuis qu’il a créé son institut de beauté, il n’a plus du tout d’argent et il est contraint de vivre chez qui veut bien l’héberger en échange de services variés. En l’occurrence, à ce moment-là, il vivait chez une vieille mégère en échange de travaux domestiques. Je suis peinée pour lui, mais pour moi, il est hors de question que je l’héberge, d’une part parce que je ne le connaissais absolument pas et d’autre part parce que j’allais sans doute rapidement avoir une colocataire.

Début septembre, les cours commencent et je démarre ma nouvelle vie d’étudiante. J’ai quelques contacts avec mon esthéticien, mais il vit à Paris et moi en banlieue, à 30Km de là. Cela ne facilite pas les choses, d’autant plus que nos emplois du temps respectifs sont surchargés. Le fait qu’il n’ait pas d’appartement à lui et que le mien soit si loin de son lieu de travail complique un peu plus encore la situation. En résumé, aucune relation plus intime ne pouvait avoir lieu dans de telles conditions. Néanmoins, nous arrivons à planifier un vrai moment à partager ensemble : le gala de mon école, le 16 octobre 1999. Je suis ravie, car je vais pouvoir le présenter à mes nouveaux amis. De plus, il m’avait proposé de me maquiller et de me faire belle pour l’occasion. Tout va donc pour le mieux dans le meilleur des mondes. Je lui répète bien la date, pour qu’il n’oublie pas de réserver cette soirée qui promet d’être agréable. Quelques jours avant le gala, je le rappelle pour vérifier qu’il est toujours d’accord. Il se trouve que le jeune homme a complètement oublié qu’on devait se voir. Il m’informe qu’il a rendez-vous avec une amie psychologue d’une quarantaine d’années ce soir-là et qu’il ne peut pas annuler. Il me demande s’il peut venir au gala avec elle...Euh, comment dire, ce n’était pas vraiment ce qui était prévu...Mon esthéticien me dit qu’il est désolé, et le 16 octobre, jour du gala, il insiste quand même pour me maquiller pour la soirée. Je refuse, tout simplement parce que pour aller à Paris juste pour me faire maquiller et retourner ensuite chez moi puis à ma soirée, cela m’aurait pris 3h en RER. Il prend mal mon refus et me dit que je ne respecte pas son métier. Je le sens relativement agacé par la conversation et il finit par dire "Mon temps est précieux, le tien aussi, on va en rester là". Ca tombe bien, cette relation merdique n’apportait rien à aucun des deux, il valait effectivement mieux en rester là.

Une quinzaine de jours après, je suis à Nice chez mes parents pour les vacances de la Toussaint et quelle surprise, mon esthéticien m’appelle. Il voudrait que l’on se voie, il souhaite me présenter à ses amis lors d’une soirée "échange de massages entre amis". Je ne sais pas en quoi ça consiste et je n’ai pas envie de savoir. Je suppose que cela a un rapport évident avec son caractère "libéré". On peut le dire, j’imagine qu’il doit s’agir d’une sordide partouze entre amis...et je n’ai évidemment pas envie de participer à ça ! Ce fut si je me souviens bien le dernier contact que j’ai eu avec lui...

J’ai récemment fait une petite recherche sur internet pour tenter de retrouver la trace de cet "esthéticien libéral et libéré", qui a maintenant 41 ans. J’ai d’abord vérifié dans les pages jaunes que son salon de beauté existe toujours. J’ai également tapé son nom dans Google et j’ai trouvé son adresse mail. Ensuite, j’ai tapé cette adresse mail et je suis tombée sur une annonce sur un site échangiste. Il a déposé cette annonce avec sa compagne du moment et il semble être à la recherche de camarades de jeux ! Je ne regrette donc pas que cette histoire avec lui en soit restée au tout début. Je respecte totalement les envies de chacun. Si certains trouvent leur bonheur dans ce type de pratiques, tant mieux. Pour ce qui me concerne, je sais que cela ne me tente pas. Et tant pis si je parais has been !

Ecrit par C-C, le Vendredi 7 Novembre 2008, 00:47 dans la rubrique Jour après jour.