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J-28

A 21 ans, j’ai découvert dans ma longue chevelure brune mon premier cheveu blanc. Ma première réaction fut la stupéfaction. Je n’en croyais pas mes yeux. Je l’observais longuement, pour vérifier que je ne rêvais pas et qu’il était bien blanc. Quand j’ai compris que ce cheveu blanc n’était pas le fruit de mon imagination, j’ai appelé mes parents pour leur annoncer cette nouvelle catastrophique. Je me rappelle avoir pleuré au téléphone en racontant cette découverte à mon père.

5 ans auparavant, j’avais lu "Bel-Ami" de Maupassant et j’avais été marquée par le monologue de Norbert de Varenne qui expliquait au héros Georges Duroy que la mort est partout :

"Moi, maintenant, je la vois de si près que j'ai souvent envie d'étendre les bras pour la repousser. Elle couvre la terre et emplit l'espace. Je la découvre partout. Les petites bêtes écrasées sur les routes, les feuilles qui tombent, le poil blanc aperçu dans la barbe d'un ami me ravagent le cœur et me crient : "La voilà !" "

Ce cheveu blanc était ainsi mon premier pas vers la mort. Comment était-ce possible ? J’avais à peine 21 ans, j’étais pleine de vie et d’énergie, pourquoi la mort venait-elle me rappeler qu’elle est inéluctable ?

Depuis, j’ai quelques cheveux blancs de plus. J’ai toujours peur de la mort. J’aimerais être suffisamment "sage" pour ne pas être angoissée par cette perspective. J’ai beau lire Sénèque qui nous explique dans son traité "De la brièveté de la vie" que notre vie est suffisamment longue quand on sait bien l’utiliser, la mort me fait toujours autant peur…Quand j’étais petite, je croyais bêtement que toute ma famille était immortelle (c’est fou ce qu’on arrive à imaginer quand on est enfant). Au fil des années, j’ai eu des preuves que cela n’était malheureusement pas le cas. J’ai plus peur de la mort de mes proches que de ma propre mort. C’est vrai que c’est toujours plus dur pour ceux qui restent…

Ce qui est difficile pour moi également, c’est de me dire que tous mes actes sont finalement inutiles. Drôle de sentiment que cette prise de conscience de l’absurdité de l’existence…Quelle trace restera t’il de moi ? Qui se souviendra de moi ?

Sur ces petites réflexions du matin, je vous laisse, car il y a une panne de courant depuis 1h30 et mon PC sur batterie se décharge dangereusement. Ca m’évitera d’écrire trop de bêtises en ce début de semaine :-)

Ecrit par C-C, le Lundi 3 Novembre 2008, 11:19 dans la rubrique Jour après jour.