Il y a un mois, je vous racontais l’histoire de Jardiland, mon collègue apparemment amoureux de moi depuis le mois de juillet 2008. Suite à sa déclaration d’amour et à son cadeau (un collier en or avec un pendentif en forme de cœur) du vendredi 19 décembre, nous avons reparlé de notre situation à plusieurs reprises et il sait que malheureusement pour lui, je ne peux y donner une suite favorable. Cela me rendait assez triste de lui faire de la peine, mais je n’allais évidemment pas me forcer pour rendre un homme heureux.
Jeudi 15 janvier, nous discutions par Skype et il me dit qu’il aimerait me dire quelque chose mais il ne sait pas s’il doit le faire ou non. Je lui dis que je déteste les non-dits et que je préfère l’honnêteté absolue dans les relations, donc je suis prête à entendre ce qu’il doit me dire. Il m’informe que depuis une de nos conversations de la veille, où nous évoquions pour rire une jolie jeune femme qui vivrait pas loin de chez lui mais qui n’existe pas (enfin, elle existe peut-être mais il ne l’a pas encore rencontrée :-) ), il me voit "comme une collègue sympa et jolie, mais sans plus". Il ne s’explique pas comment une conversation aussi anodine a pu ainsi modifier ses sentiments à mon égard. Il pense que c’est "le déclic qui lui a fait prendre conscience que ça ne menait nulle part", qu’il était content qu’il n’y ait plus d’ambiguïté et que pour la première fois depuis un mois, il avait la pêche. Je lui ai dit que j’étais contente pour lui, et que s’il est heureux, ça me va ! Il était juste un peu déçu que moi, je n’aie pas la pêche pour des raisons que je ne détaillerai pas ici. Nous avons ensuite reparlé de cela de vive voix. Il m’a demandé : "Je suis bizarre, hein ?". J’ai confirmé que je trouve ce "revirement" assez surprenant. Il m’a dit qu’il s’était effectivement focalisé sur moi depuis 6 mois et qu’il ne voyait rien d’autre autour, et que pour la première fois, suite à cette conversation anodine, il a pu se défocaliser et envisager autre chose. Il m’a par contre dit à la fin de la conversation que si je finis par lui dire qu’il y a une possibilité, il peut se refocaliser sur moi sur le champ...
Je suis partagée entre deux sentiments contradictoires depuis cet événement. D’un côté, je suis soulagée car cela m’évite de faire souffrir à nouveau Jardiland. D’un autre côté, je m'interroge beaucoup sur la nature humaine en général, sur le sentiment amoureux en particulier. Comment peut-on faire une telle déclaration d’amour le 19 décembre, et offrir un cadeau si symbolique, pour finalement changer complètement d’avis le 15 janvier ? Je sais bien que le fait que cet amour soit à sens unique l’a totalement refroidi, et c’est bien normal, mais cela me laisse perplexe. Ce serait évidemment douloureux de continuer à aimer quelqu’un qui ne ressent rien, mais comment peut-on tirer un trait sur un sentiment que l’on ressent profondément et sincèrement en une journée malgré tout ? C’est quelque chose de très mystérieux pour moi. Ma conception de l’amour y est peut-être pour quelque chose. Je crois en un amour "inconditionnel", ou relativement "inconditionnel" du moins. Il m’est arrivé plusieurs fois d’être amoureuse de personnes qui ne m’aimaient pas en retour. Ce n'est pas agréable, certes, mais ce n’est pas parce qu’une personne que j’aime ne m’aime pas que mes sentiments vont disparaître en un clin d’œil, d’autant plus si le sentiment est fort. Donc pour moi, vu ce que je viens d’expliquer, il me semble inconcevable qu’un amour sincère disparaisse en une journée...
C’est assez étonnant que ces événements se produisent maintenant, car je me posais déjà beaucoup de questions sur l’amour ces derniers mois. J’avoue que suite à cela, j’ai décidé de renoncer à comprendre les hommes. Le cœur a ses raisons que la raison ignore et que CyCy ne peut pas et ne veut plus chercher à comprendre.