J'ai commencé à travailler lundi. Le plus dur pour l'instant, c'est de reprendre un rythme de vie normal, c'est à dire me coucher quand les gens se couchent et me lever quand les gens se lèvent. Pour l'instant, je me couche et je me lève à peu près à la même heure, donc je suis plutôt crevée. Mis à part ça, je me sens assez bien dans cette boîte. J'ai l'impression que c'est comme quand j'étais en TP à l'école d'ingénieurs, sauf que le TP est bien plus compliqué et bien plus long ! En ce qui concerne les collègues de travail, tout va bien aussi. Je pense que je m'intègre bien, je parle à tout le monde et je vais à la machine à café avec eux (même si je ne bois pas de café !). Mon chef est sympa pour le peu que je connais pour l'instant. Pour la partie technique du boulot, je suis quand même assez inquiète. Je me rends compte que ma longue période d'inactivité m'a fait perdre pas mal de réflexes dans le domaine du traitement du signal. J'ai également pas mal perdu en capacité de concentration. Les mouvements incessants des ingénieurs d'un bureau à l'autre ainsi que les téléphones qui sonnent en permanence ne me facilitent pas la tâche. J'ai passé la semaine à essayer de comprendre des programmes existants et de trouver éventuellement des bugs. C'était loin d'être évident.

J'en ai parlé à D.K. quand il m'a demandé comment se passait le boulot. Je lui ai parlé de mes inquiétudes. Il a répondu que je me plaignais quand je ne bossais pas et que je me plains encore maintenant que je bosse. Je ne me suis pas sentie comprise. Il ne se rend pas compte à quel point c'est difficile d'avoir confiance en soi quand on est en CDD, qu'on n'a pas bossé depuis deux ans, qu'on galère pendant dix heures par jour sans produire grand chose de concret. J'ai décidé de ne plus lui parler du boulot. Il m'a posé des questions et quand je réponds, il n'aime pas mes réponses. Si je ne peux pas dire comment je ressens les choses et que je suis obligée d'avoir l'air positive alors que je doute de moi, autant ne plus parler de tout ça avec lui. C'est maintenant que j'aurais vraiment eu besoin qu'il me soutienne ou au moins qu'il me dise qu'il comprend mes angoisses. Au lieu de ça, j'ai eu l'impression de le faire chier en parlant de mes craintes. Vivement lundi, j'aurais l'esprit occupé et ça m'évitera de me torturer de ce manque de compréhension...