Ah la la, quel dimanche ! Je me suis réveillée à 5h du matin, et j’ai passé trois quarts d’heure à essayer d’évacuer une goutte d’urine...sans succès (je sais, je sais, chers lecteurs, vous adorez ce genre de détails !). Désespérée, je suis retournée dans le salon et j’aurais aimé me rendormir sur le canapé. J’ai été prise d’une violente douleur dans toute la moitié inférieure gauche du dos, ainsi que de grosses bouffées de chaleur. Je commence à m’inquiéter sérieusement, car je comprends très bien ce qu’il m’arrive. Je suis en train de faire une colique néphrétique ! Cela m’est déjà arrivé auparavant, mais la douleur n’a jamais été aussi forte ! Là, je suis carrément pliée en deux, je tremble, et la douleur est si intense que je me mets à pleurer comme une idiote sur mon canapé ! Je me dis qu’il vaut mieux ne pas laisser traîner et j’appelle le SAMU, qui fait par téléphone le même diagnostic que moi : une colique néphrétique ! Ils m’informent qu’ils m’envoient une ambulance pour me conduire directement à l’hôpital...Youpi, moi qui rêvais de passer un dimanche original, je suis servie !
J’ai patienté plus d’une demi-heure avant l’arrivée de l’ambulance, qui m’a enfin conduite aux urgences de l’hôpital d’Antibes. Il est entre 6h45 et 7h du matin. L’hôpital est vide, tant mieux me dis-je, cela m’évitera de perdre des heures et des heures pour qu’on m’examine. Deux brancardiers me conduisent rapidement devant les toilettes et me tendent un petit pot à remplir de la substance que j’ai tant de mal à évacuer. Ensuite, un infirmier s’est occupé de moi très rapidement. Il m’installe dans une salle d’examen, m’oblige à enfiler une blouse de malade absolument pas sexy. En quelques minutes, je me transforme en patiente, et je me sens impuissante, comme si je devenais d’un coup un simple morceau de chair à étudier. Cette sensation jusqu’alors inconnue (c’est la première fois que je suis hospitalisée) me met très mal à l’aise. Heureusement, l’infirmier est très gentil (j’ai de la chance) et il s’occupe bien de moi. Il me prend la température et la tension et me fait une grosse prise de sang (il a rempli dix tubes !) Il m’a posé quelques questions et a notamment voulu savoir s’il était possible que je sois enceinte. Malgré mon obstination à lui dire que c’était tout simplement impossible, il a dit qu’il était obligé de vérifier pour le noter dans le dossier. Il fait le test sous mes yeux ébahis et m’annonce fièrement : "Vous aviez raison, le miracle n’a pas eu lieu". :-) Il m’a également posé une perfusion de chlorure de sodium. Le médecin est ensuite arrivé pour m’examiner. C’était très amusant, car il était anglais et nous avons un peu plaisanté sur Docteur House. Il se trouve que c’est justement son surnom (il semblait d’ailleurs en avoir un peu marre :-) ). Il m’a palpé l’abdomen et m’a donné des "coups" dans le dos pour savoir où j’avais mal. La douleur à gauche s’est manifestée à la palpation et le médecin a confirmé le diagnostic initial. Il m’a dit qu’on devait me faire une radio du thorax et de l’abdomen. J’ai eu la chance d’avoir seulement quelques minutes d’attente avant de passer en salle de radiologie. Une fois les radios faites, on me transporte en brancard dans une salle commune (une sorte de zone de transit pour les patients en attente de traitement ou de diagnostic) complètement déserte mais équipée d’une télé. Je me retrouve donc seule en train de regarder W9 sur mon brancard. L’infirmier revient s’occuper de moi et me met un calmant dans ma perfusion. Je vais beaucoup mieux, la douleur est presque complètement atténuée. Les minutes défilent, personne ne revient me voir. Après peut-être une heure d’attente, mon médecin anglais repasse devant mon brancard et m’annonce qu’il a fini sa garde. Il a regardé mes radios, qui sont absolument normales, et m’indique que je dois donc à présent attendre pour une échographie qui permettra de visualiser le calcul qui est censé être à l’origine de mes violentes douleurs. Je prends donc mon mal en patience. J’attends sur mon brancard. La salle commune se remplit : un trentenaire ravagé par un violent coup de soleil, un sexagénaire venu pour un problème cardiaque, un père de famille souffrant de douleurs d’estomac et une femme de 130 kg qui a suscité quelques moqueries parmi les infirmiers se retrouvent en train de regarder W9 comme moi. Je commence à en avoir marre, j’avais mal au bas du dos, et maintenant j’ai mal partout, je suis fatiguée, j’ai faim et je suis gavée par les clips que j’ai déjà vus trois ou quatre fois dans la matinée. Il est plus de midi, et personne ne s’est occupé de mon problème depuis 8h30. On vient me dire que je vais bientôt être placée dans une chambre et que je vais pouvoir manger...puis on m’annonce qu’aucune chambre n’est libre mais que je pourrai bientôt en avoir une...Finalement, vers 14h, j’ai enfin été transportée dans une chambre. L’autre patiente qui l’occupe a 22 ans, et elle est là depuis la veille 20h pour...une colique néphrétique ! Elle m’a dit qu’elle attendait pour faire son échographie ! Quoiiiiiiiiii ? Moi aussi j’attends pour une échographie, et depuis bien moins longtemps qu’elle. Cela commence à sérieusement m’inquiéter, je n’ai aucune envie de passer la nuit à l’hôpital. Heureusement, vers 15h, une infirmière vient chercher ma voisine de chambre pour son échographie, et je lui dis que je dois en faire une aussi. Elle me propose de descendre avec ma voisine de chambre pour faire d’une pierre deux coups. Ouf ! Mon calvaire va se terminer. Je passe donc en salle d’échographie, avec un médecin qui semble être revenu de son week-end spécialement pour l’occasion. Il porte un tee-shirt, un bermuda et des sandales. Est-il vraiment médecin ? Je l’espère ! :-) Il me fait mon échographie, et ne trouve absolument rien, pas le moindre calcul à l’horizon ! Je lui demande si un éventuel calcul a pu être évacué pendant mon temps d’attente, il me confirme que c’est tout à fait possible. Génial ! J’ai donc attendu 8h pour faire une échographie qui ne sert plus à grand-chose :-) Je retourne dans ma chambre. Je demande à ma voisine si elle a un calcul. Elle me répond que non, que le médecin n’en a pas trouvé et qu’il lui a en plus dit que comme elle n’avait pas bu avant, on ne pouvait pas bien voir...Et oui, théoriquement, avant ce genre d’examen, on doit boire entre 50 cl et 1 litre d’eau. Là, personne ne nous a dit de boire quoi que ce soit. C’est pour le moins étonnant. Bref...Un médecin vient peu de temps après annoncer à ma voisine de chambre qu’elle a le droit de sortir. Je lui demande ce qu’il en est pour moi. Il me dit qu’il doit regarder mon dossier. Il revient dans ma chambre un long moment plus tard, vient me poser plein de questions et me dit que mon bilan étant parfaitement normal, on peut me faire sortir. Il ajoute que le calcul a très bien pu s’évacuer dans la journée, mais que je n’ai pas à m’inquiéter, car je n’ai aucune trace de la moindre infection urinaire. Il me prescrit des antalgiques et des antispasmodiques au cas où, et me dit que l’infirmière passera me retirer ma perfusion. A 16h30, je suis enfin libérée de ma perfusion, et le temps de passer régler les formalités de sortie, je sors de l’hôpital à 17h, après dix longues heures.
Je suis crevée de cette longue journée. J’avais passé un très bon samedi (malgré les signes avant-coureurs de la colique néphrétique, tout au long de la journée), et je ne m’attendais pas à passer un dimanche aussi merdique. Je vais me prendre des médicaments en prévention pour ne pas avoir mal cette nuit et je vais aller me reposer. Bonne nuit à tous !
Commentaires :
Re:
Coucou Bri,
J'espère que tout va bien se passer pour l’opération de ton mari et je lui souhaite de se rétablir bien vite :-)
A bientôt
CyCy
brigetjones30