Hier, j’ai eu ma séance de kinésithérapie en fin de matinée. Après une heure de torture, je suis allée chez un médecin pour un problème de santé qui n’a rien à voir avec mon accident. Le médecin a été très rassurant sur la première partie du problème mais pour la deuxième partie, il faudra que je consulte un spécialiste. Ca m’angoisse beaucoup car cela risque d’avoir un retentissement important sur ma vie s’il n’y a pas de solution pour remédier à ce souci. Je n’avais pas besoin de ça en ce moment.

Après cette consultation, j’ai décidé de ne pas déjeuner et d’aller directement faire un tour au boulot. Je devais en effet récupérer mes trois derniers bulletins de salaire pour les envoyer à l’assurance de l’auto-école qui me demande de nombreuses pièces justificatives en vue d’une éventuelle indemnisation. Cela m’a paru très bizarre de retourner là-bas, je me sens complètement étrangère à toute l’agitation qui y règne. De nombreux collègues sont venus discuter avec moi pour prendre des nouvelles. Certains pensent que je dois arrêter la moto, d’autres me conseillent au contraire de ne pas me bloquer sur cet échec. Le truc drôle, c’est que pour l’instant, je n’ai pas la force suffisante pour changer les vitesses sur une voiture, mais mon poignet a juste la mobilité nécessaire pour tourner la poignée des gaz sur une moto. Vais-je être contrainte de me remettre au permis moto au plus vite pour avoir un moyen de transport ? :-)

J’ai été très surprise de constater qu’au boulot, il y a une véritable psychose concernant la grippe A. Les employés sont invités à suivre toutes les mesures préventives : se laver les mains fréquemment, ne pas venir au boulot s’ils se sentent fiévreux...Bizarrement, depuis trois mois, je passe mon temps dans les hôpitaux, les cliniques, les cabinets médicaux et personne ne semble inquiet de cette grippe. La kiné m’a même dit que pour la grippe aviaire, elle avait reçu des directives ainsi que des kits de masques et compagnie, mais que pour la grippe A, elle n’avait reçu aucune consigne particulière ! Je ne sais pas trop ce qu’il faut penser de cette fameuse grippe A. La grippe saisonnière tue chaque année quelques milliers de personnes en France et pourtant on n’en fait pas tout un plat. Enfin bon, si cette angoisse oblige les gens à se laver un peu plus les mains, cela permettra aussi d’éviter les épidémies de grippe saisonnière et de gastro-entérite. C’est donc un mal pour un bien...Les réfractaires aux règles élémentaires d’hygiène, eux, mourront sans doute dans d’atroces souffrances, avec la goutte au nez et de violentes diarrhées ! J’exagère ? Oh, à peine !!! Je trouve vraiment qu’on frôle le ridicule avec ces histoires de grippe. A la télé, la pub de l’eau de Javel indique qu’elle permet de détruire tous les microbes, les virus et les bactéries. Et oui, les publicitaires surfent sur la vague de l’angoisse. Avant, l’eau de Javel servait juste à désinfecter. Maintenant, elle sauve des millions de familles de cette épidémie de grippe. J’attends maintenant que les pubs des lessives changent et m’expliquent que c’est trop génial de laver ses vêtements souillés de morve contagieuse après avoir passé la journée à éternuer sur son avant-bras ! La psychose atteint même nos amies les stars. Dans les nouvelles Yahoo, on apprend que telle ou telle célébrité a eu la grippe A. Est-ce que cette information est vraiment capitale ? Si cette célébrité avait juste la grippe saisonnière, on n’en parlerait pas. Là, il s’agit de la grippe A, vous vous rendez compte, c’est pire que le cancer, cette célébrité mérite une médaille pour avoir survécu à ça ! Bref...

Après avoir passé deux heures au boulot, je suis allée chez moi pour récupérer des vêtements, puis je suis repartie à Nice où je suis arrivée vers 19h. J’ai pris le bus quatre fois dans la journée pour parcourir soixante misérables kilomètres et cela m’a sérieusement fatiguée. J’ai eu la main très rouge le soir, c’est le contrecoup des efforts fournis dans la journée, et pourtant, j’avais pris la précaution de soutenir mon bras dans sa bande pour éviter que le sang ne stagne trop.

Sinon, pour revenir au sujet du boulot, j’ai constaté hier soir sur Linkedin (un site de réseau professionnel) qu’un de mes collègues s’est autoproclamé ou a été proclamé dans mon dos chef de l’équipe que j’ai créée il y a trois ans. Depuis mon arrêt maladie, mon binôme, qui bosse avec moi depuis un an et demi, est d’ailleurs exclu de toutes les réunions auxquelles il était convié avant que l’autre collègue ne se prenne pour le roi du monde. Pour l’instant, je ne sais pas trop quoi penser de ça. Ce qui est certain, c’est qu’il est hors de question que je cède ma place à quelqu’un qui n’a rien fait pour cette équipe, alors que je consacre toute mon énergie à cette activité depuis trois ans. J’ai même la prétention de penser que mon travail acharné et ma ténacité ont permis d’atteindre le niveau de qualité que nous avons aujourd’hui. Qui a défini les plans de tests ? Qui a lutté pendant des mois par mail, par téléphone et par vidéo conf avec des développeurs pour résoudre les centaines de bugs ? Hors de question que quelqu’un d’autre que moi reçoive les lauriers pour ça. Je suis peut-être bien gentille, mais pas complètement conne.

Vous l’aurez compris, mon moral n’est pas au beau fixe. J’accumule les soucis de santé (mais je n’ai pas la grippe, youpi !) et je dois en plus faire face aux contrariétés liées au boulot, alors que je n’y suis même pas en ce moment. Cela me donne moyennement envie de remettre les pieds dans cette jungle impitoyable...