Ce soir, je suis dans la confusion la plus totale. Jardiland (dont je parlais ici et là) m’a envoyé une lettre qui m’a complètement chamboulée. Je n’en reviens pas. J’y ai lu des choses très fortes, qui m’ont énormément touchée. J’avoue même que cela m’a arraché quelques larmes. J’en reparlerai peut-être dans les jours qui viennent. En tout cas, j’ai trouvé là quelqu’un qui écrit des lettres aussi longues que les miennes (5 pages !) et c’est suffisamment rare pour être signalé.
Pour changer de sujet, depuis mercredi dernier, je ne fais que réfléchir à ma situation. Comme je l’ai dit récemment, écrire est une sorte de thérapie. J’en ai besoin pour plusieurs raisons. D’abord, cela me donne la possibilité de poser mes idées de façon claire et de réfléchir à la personne que je suis. Cela m’aide à mieux me comprendre. Cela me permet aussi de garder une trace des événements que je juge importants, comme pour donner une consistance à ces moments, pour qu’ils ne disparaissent jamais. Ce soir, je vais donc évoquer ma vie d’il y a sept mois jour pour jour. Je m’adresse à toi...comme d’habitude ;-) Oh, ce n’est pas la peine de faire cette tête, je sais que tu n’es pas content que j’en parle, mais il faut que je le fasse, pour moi. Et comme j’ai décidé d’être un peu égoïste, je ne vais pas me gêner ;-)
Dans la nuit du jeudi 19 juin au vendredi 20 juin, je t’avais révélé quelque chose de pas très glorieux que j’avais fait au mois de mai. J’étais très mal d’une part d’avoir fait ça et d’autre part de te donner une mauvaise image de moi en te racontant cette anecdote. J’avais peur que tu te dises que je n’étais vraiment pas une fille bien. Pourquoi était-ce si important pour moi que tu aies une bonne image de moi ? Parce que déjà à ce moment-là je pensais à toi autrement que comme un ami, qu’il y avait une attirance, peut-être même un rapport de séduction...Tu m’avais proposé qu’on mange ensemble le midi pour parler de vive voix de ce que je t’avais raconté pendant la nuit. C’était la première fois que nous nous retrouvions dans un lieu neutre ensemble et surtout seuls. C’était aussi la première fois qu’on se parlait autrement que par mail ou par MSN. J’étais très angoissée à l’idée de partager ce moment avec toi. C’était presque comme si je ne te connaissais pas depuis déjà un peu plus d’un an et demi et que nos deux semaines d’échanges virtuels ne comptaient plus. Tout était à refaire. Est-ce que ce que je sentais lors de nos conversations allait se confirmer lors de ce repas avec toi ? Est-ce que ce "premier" contact réel allait me prouver ce que je ne voulais pas trop m’avouer ? J’avais perçu quelque chose dans ton regard pendant le repas, mais je n’étais pas trop sûre. Est-ce que je me faisais des idées ? Non, je ne peux pas me tromper, tes yeux ne mentent jamais. Pourtant, ce jour-là, tu m’as dit que tu ne cherchais rien, que tu voulais être seul, que tu n’étais pas prêt à vivre une relation et que tu ne voulais pas faire souffrir une femme à nouveau...Je ne comprenais pas trop, car je voyais bien que notre relation était un peu ambiguë, mais je m’étais dit suite à cette conversation que notre relation resterait sans doute amicale. Rien n’avait encore commencé, il était donc très facile pour moi de me contenter de cela à ce moment-là. J’étais de toute manière contente d’avoir trouvé quelqu’un en qui j’avais une confiance absolue, et qui me comprenait comme personne ne m’avait jamais comprise avant. Pour moi, cela allait au delà des mots. Même sans faire de longs discours, tu comprenais mon état d’esprit. C’était quelque chose de suffisamment précieux pour moi pour que j’en sois satisfaite.
Le soir, j’avais pour la première fois pris avec moi mon PC portable du boulot pour pouvoir me connecter à Internet tranquillement pendant le week-end. C’est là que j’ai compris que je commençais à ne pas tourner rond. J’avais le secret espoir que tu allais être connecté sur MSN et que nous allions pouvoir discuter, encore et encore. Ça n’a pas loupé. Tu étais déjà en ligne quand je suis arrivée sur MSN. Nous nous sommes échangé de nombreuses chansons. J’étais seule dans ma chambre, le casque sur les oreilles. J’étais remplie de toi, de tes messages et de la musique qui te fait vibrer. Non, je ne tournais vraiment pas rond, je le sentais bien...Je n’étais pas célibataire, et une seule personne occupait mes pensées : toi, toi, toi ! J’étais tiraillée entre ce que je commençais à ressentir pour toi et mes convictions. Je crois très profondément à la fidélité, tout comme toi. Mais malgré cette conviction ancrée en moi, je sentais que j’avais très envie que tu deviennes plus qu’un ami. Paradoxalement, je ne voulais pas être ce que tu détestes par dessus tout : une femme infidèle. C’était un véritable dilemme, je me sentais perdue, je m’accrochais encore autant que je pouvais à ce que tu m’avais dit le midi : tu voulais être seul et tu n’étais pas prêt à vivre une relation. Et pourtant, je n’arrêtais pas de penser au message si évident que ton regard m’envoyait pendant notre déjeuner ensemble...Est-ce que tes yeux m’avaient dit je t’aime ? Peut-être bien...En tout cas, je crois que ce soir-là, c’est sur cette pensée qui me remplissait de joie, de sérénité et de plénitude que je m’étais endormie.