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Seule chez moi

Vendredi après-midi, j’ai dû venir dans mon appartement et ma mère n’ayant pas pu rester avec moi, je me retrouve seule chez moi. En effet, D.K., qui vit désormais près de Montpellier, récupère ses meubles demain matin à la première heure et je devais donc débarrasser toutes mes affaires pour que tout soit prêt à être mis dans le camion des déménageurs. En plus d’être épuisée par tous ces préparatifs, je suis assaillie par des sentiments contradictoires. Ce déménagement, c’est la concrétisation de notre rupture. Il reste à officialiser la rupture, signer un bout de papier qui la confirmera, mais ce déménagement symbolise plus pour moi que la signature d’un stupide papier. Même si c’est moi qui suis à l’origine de notre séparation, même si la rupture a eu lieu il y a plus d’un an, cela m’affecte encore aujourd’hui. J’ai la gorge serrée en regardant ces meubles prêts à disparaître de mon environnement. Pourtant, on ne peut pas dire que j’y suis attachée. Au contraire, je rêve de m’acheter des meubles bien à moi, dès que je serai en état de revenir habiter chez moi, je ne sais pas exactement quand. En attendant, demain, je vais être confrontée au vide de mon appartement, et surtout au vide de ma vie. Je vais passer la journée seule ici, et je rentrerai chez ma mère le soir. Ce vide me terrorise. J’ai passé un petit moment ce soir à regarder par la fenêtre, j’ai contemplé cette vue qui m’est familière depuis deux ans et demi. J’ai repensé à lui, j’ai repensé à nous, j’ai repensé aux bons moments, j’ai repensé à la dégradation progressive de notre relation, à mon détachement, à mon désinvestissement. Depuis notre séparation, ma vie sentimentale est restée au point mort. En regardant les dix dernières années, je constate que c’est la première fois que je reste célibataire pendant aussi longtemps. Je crois de toute façon que cette pause était nécessaire. C’était un célibat choisi, plutôt bien vécu, et je ne me suis jamais sentie en manque d’amour, car j’ai compensé le néant de ma vie sentimentale par de multiples activités qui me faisaient plaisir, et surtout, il n’y avait pas la place pour qui que ce soit dans ma vie, dans mon cœur. J’ai envie de croire qu’un jour je serai de nouveau en couple. Mais honnêtement, depuis quelques semaines, j’ai l’impression que quelque chose s’est cassé en moi. Et ça, ça ne m’était jamais arrivé au cours des dix dernières années ! J’ai eu quelques aventures sentimentales brèves, et deux relations longues, et à chaque début de relation, j’arrivais à ressentir (avec plus ou moins d’intensité selon la personne) cette sorte d’exaltation si enivrante qui nous envahit quand on rencontre quelqu’un qui nous plaît, qu’on aime, et avec qui on a envie de croire qu’on a trouvé le bonheur. Et aujourd’hui, rien. On dirait que je n’y crois plus. Comment ai-je pu en arriver là ? J’espère que c’est juste un looooong passage à vide, que ça ira mieux dans quelques mois, que de nouveaux meubles m’aideront à avoir envie d’une nouvelle vie. En fait, je pense que j’ai très peur de rencontrer quelqu'un, d’y croire et de me planter, d’être déçue, de souffrir. J’ai peur de faire à nouveau confiance à quelqu’un, je m’en sens même incapable. J’ai peur d’aimer, d’être aimée et de perdre cet amour, d’être abandonnée. Démarrer une nouvelle relation, c’est prendre une multitude de risques. J’ai toujours été prête à les prendre, j’ai toujours foncé tête baissée et j’ai toujours fini par souffrir. A quoi bon ? Je me protège comme je peux en restant seule. Cela me ressemble tellement peu de fuir devant les obstacles, mais ce coup-ci, je n’ai rien trouvé de mieux. Je fais semblant de croire que c’est de la prudence. En fait, c’est juste de la frousse. Le meilleur exemple récent serait celui de ce fameux radiologue qui m’a ouvertement draguée il y a trois semaines. Je suis tellement idiote que je n’ai même pas répondu à sa tentative de séduction alors qu’il semble très gentil et qu’il n’est même pas moche. C’est génial, je ne risque pas de souffrir...mais il ne m’arrive rien, je mène une existence neutre. Je n’ai pas envie de neutralité, je suis si passionnée d’habitude, j’ai envie de retrouver l’exaltation enivrante dont je parlais quelques lignes plus haut. Bref, je suis contradictoire, je me sens complètement perdue. Evidemment, quand je suis perturbée comme je le suis ce soir, je sais que je ne vais pas trouver le sommeil, ce qui ne m’était pas arrivé depuis quelques semaines...et ça, c’est mauvais, surtout quand on doit se lever à 6h30 !

C’est fou, je n’avais pas prévu d’écrire ce soir, d’autant plus que je suis sur mon PC de boulot muni d’un clavier QWERTY et que mettre les accents dans ce texte va me faire perdre un temps considérable. J’avais plein de choses plus amusantes à raconter, et je me retrouve à écrire sur ce sujet si désagréable. Cet accident de moto a décidément de bien surprenantes conséquences. Cela faisait très longtemps que je n’avais pas pris le temps de me poser, de me concentrer uniquement sur moi. Quand on bosse dix heures par jour, on ne réfléchit pas à ce qu’on veut vraiment faire de sa vie. On répète la même routine de jour en jour, de semaine en semaine, de mois en mois. Parfois, il faut un bon coup de pied au c** pour se dire : "Et maintenant, qu’est ce que je veux faire de MA vie ?". Le résultat de ma convalescence, c’est donc une série d’interrogations sur mon avenir sentimental et professionnel. Après trois mois, je n’ai toujours aucune réponse, aucune certitude, mais je pense que pour mes 31 ans (aïe, aïe, aïe, c’est dans pas longtemps !), je serai bien différente de celle que j’étais à 30 ans...

Ecrit par C-C, le Samedi 12 Septembre 2009, 02:52 dans la rubrique Jour après jour.