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Edulcoré

J’ai écrit et réécrit cet article plusieurs fois. J’ai tant de choses à dire en ce moment, mais je suis bloquée. On dirait que je n’arrive plus à exprimer ici ce que je ressens, alors qu’avant, "j’excellais" dans cet exercice. Je ne dors plus énormément depuis plusieurs jours, j’ai le cerveau qui tourne à cent à l’heure. Dans ce genre de cas, j’écris beaucoup. J’ai commencé plein de textes cette semaine et je n’en ai publié aucun...parce que je n’arrive à en finir aucun ! Vous aurez donc droit à une version allégée (et peut-être un peu décousue) d’un texte commencé cette semaine. Sa version intégrale est trop intime pour que je puisse la mettre en ligne.

Je craque, j’en ai marre, rien ne va comme je veux ! Vous l’avez compris, ce blog va à nouveau me servir de défouloir. Je suis FA-TI-GUEE. Je suis retombée dans mes mauvaises habitudes, mais cette fois, contre ma volonté. Je n’arrive plus à dormir la nuit, et quand je dors, je fais des cauchemars et je me réveille terrorisée et angoissée. Après ces nuits horribles, j’enchaîne sur mes séances de torture (ah non, de kinésithérapie, pardon !) trois fois par semaine et sur mes journées de boulot qui sont trop longues et bien chiantes (C comme CyCy, C comme classe, je vous avais prévenus !). J’ai de nouveau très mal aux reins mais je ne suis pas allée consulter mon médecin pour l’instant. Je me sens mal quand je rentre chez moi le soir car l’absence de meubles devient intolérable. Plus je vois des meubles dans les magasins, plus j’ai du mal à me décider. Ce que j’aimerais, c’est avoir les meubles chez moi pendant une petite semaine, vérifier si j’apprécie cet environnement, et les acheter si cela me convient. Je ne suis pas persuadée que beaucoup de magasins de meubles permettent un tel essai ! En attendant, je pose quotidiennement mes fesses de trentenaire plus ou moins dynamique sur une superbe chaise de jardin en plastique blanc. Décidément, C comme CyCy, C comme classe ! Je plaisante de cette absence de meubles, mais j’en ai vraiment marre de camper. Je n’ai pas l’impression d’être chez moi. Ce serait sans aucun doute plus agréable de loger dans un hôtel plutôt que chez moi ! Je me rends compte que cela fait un mois que je vous gonfle avec ces histoires de meubles, mais cela prend une telle ampleur que je ne peux m’empêcher d’en parler !

Comme si toutes ces petites contrariétés ne suffisaient pas, mercredi soir, vers 18h30, alors que j’étais encore au boulot, D.K. m’a téléphoné pour me raconter sa première séance avec son psy. Après une journée de boulot particulièrement merdique, ce coup de fil a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Moi, je ne me sens pas bien. Physiquement. Psychologiquement. Le cercle vicieux du manque de sommeil, du "mal-être" lié à mon salon vide, des contraintes professionnelles, de la difficulté de ma rééducation m’empêchent d’être au top de la forme. Mais je ne dois pas craquer, je dois être forte. Je m’oblige à être forte. Je me rends compte que j’ai toujours agi comme ça. Au moment du décès de mon père notamment. Je fais semblant au boulot, et à la maison, cet environnement devenu si hostile à mes yeux, la pression retombe. Bref, pour en revenir à D.K., je sais bien qu’il va mal, qu’il a besoin de parler, qu’il vit un deuil douloureux, qu’il n’arrive plus à supporter son boulot de prof. Mais je ne me sens pas capable de l’écouter. Je l’ai soutenu pendant des années, je l’ai tiré vers le haut autant que j’ai pu. Quand nous étions ensemble et que j’allais mal, est-ce qu’il s’en préoccupait ? Non, il ne voyait rien ou il ne réalisait pas dans quel état j’étais. Je ne cherche pas à me venger aujourd’hui de tous ces moments où je me suis sentie si incomprise. Je voudrais bien le soutenir...si seulement je le pouvais ! Mais je n’en ai pas la force. Il a presque de la chance : son psy l’a mis en arrêt maladie pendant un mois. Il va pouvoir se ressourcer. Je ne suis pas sûre que cela lui permettra de résoudre ses problèmes mais au moins, il n’aura pas à essayer d’assurer les cours dans cet état. Moi, j’utilise toutes mes ressources pour ne pas craquer et pour continuer à être capable de bosser entre huit et dix heures par jour. Je travaille bien, je suis sérieuse, j’ai été bien organisée cette semaine et grâce à ma ténacité, j’ai traité les problèmes un par un et j’ai trouvé des solutions. Ce que je fais ne changera pas la face du monde, malheureusement. J’aimerais exercer un métier qui me rende vraiment utile. Je me disais la semaine dernière que j’apporterais plus au monde en distribuant de la soupe aux sans domicile fixe plutôt qu’en étant ingénieur. Je me suis déjà dit que ce serait bien de devenir bénévole dans une association d’aide aux sans-abri. Je pense que cela doit être très enrichissant humainement. Vivre une telle expérience permet sans doute de bien relativiser nos petits tracas du quotidien. Par contre, je ne suis pas certaine d’avoir les épaules pour supporter de "recevoir" cette misère car cela doit être très éprouvant.

Bref, vous l’aurez compris, je suis un peu dans le flou cette semaine. J’espère que je vais réussir à dormir un peu ce week-end, j’en ai vraiment besoin. Bonne nuit à tous...et surtout à moi !

Ecrit par C-C, le Samedi 6 Février 2010, 01:23 dans la rubrique Jour après jour.