J’ai la crève depuis dimanche. Je suis fiévreuse. Je suis frigorifiée. J’ai les yeux qui pleurent tout seuls. Au boulot, je passe mon temps à vérifier que mon mascara ne coule pas. Pas envie de ressembler à un épouvantail avec de grosses traînées noires dégoulinant sur mon visage. Pas envie de retourner voir mon médecin, j’y suis déjà allée la semaine dernière. Alors je me gave de tous les médicaments que j’ai sous la main et je prends des doses de cheval de Doliprane. Comme je suis plus proche d’un chaton que d’un cheval, ça m’assomme complètement et je n’ai même plus mal au bras. C’est trop bien, moi je trouve qu’il faudrait que j’aie tout le temps la crève !
Je n’arrive pas à dormir la nuit. J’ai beau faire du sport pour dépenser mon surplus d’énergie (même malade, je suis encore surexcitée, peut-être parce que je mange trop d’oranges et que je bois trop de thé), cela ne suffit apparemment pas. Je retombe dans mes mauvaises habitudes. Je traîne, je repousse le moment d’aller me coucher. Je sais très bien comment cela va se passer. Les heures passent. Je ne trouve pas le sommeil. Je vais et je viens dans mon salon pas encore meublé. PC allumé, un peu de musique. J’arrête la musique parce que je ne m’entends plus penser. C’est le vide, la solitude, le néant. Face à moi-même. Je ne peux compter que sur moi-même justement, cela tombe bien. Je finis par me décider à aller me coucher. Je ne trouve pas de position confortable et je passe mon temps à regarder le réveil. Merde ! 6h45, le réveil sonne. 8h30, kiné. 9h30, j’arrive au boulot et je rentre dans la peau de mon personnage. Donnez-moi un oscar ! Il faut que j’assure, on me demande ceci ou cela, parfois avant même d’avoir eu le temps de m’asseoir (c’est véridique, l’autre jour, en me dirigeant vers mon bureau, je dis bonjour à un collègue avec qui je bosse pas mal en ce moment, j’arrive devant mon bureau, mon téléphone sonne et le collègue en question réclame les détails des résultats des tests de la nuit...il faudrait déjà qu’on me laisse le temps de m’asseoir et de regarder les fichiers de résultats, je ne suis pas voyante, ou si peu...). Mon chef me harcèle de mails, je dois lui rendre des comptes sur chaque ligne que j’écris dans mes rapports. J’adore !
Dans ma tête, c’est le bordel. Je ne sais plus où j’en suis. Je vous en parlerai une de ces nuits.
Points positifs de mon début de semaine. Lundi, le gentil collègue qui avait osé me dire "en toute amitié...t’es bonne !" l’an dernier (phrase devenue culte depuis) m’a fait des compliments sur ma petite jupe et mes boucles d’oreilles. Il faudra que je vous fasse part de mes passionnantes théories sur le pouvoir érotique des boucles d’oreilles, je suis sûre que vous adorerez. Mardi, mon autre gentil collègue dont je parlais ici m’a dit que j’ai des "mensurations parfaites". Moi qui cherche toujours mes trois points positifs de la journée (il paraît que cela permet d’être plus heureux), je me suis dit qu’un tel compliment me suffisait et valait largement trois points positifs. Vous ne trouvez pas ? :-)
Je vous souhaite une bonne nuit, et je me souhaite une bonne insomnie. A très vite !