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Freedom

Lundi matin, mon chef m’a accompagnée au boulot, comme il l’avait fait tous les jours de la semaine précédente. Son comportement était parfaitement normal, il ne semblait pas de mauvaise humeur. Après la pause déjeuner, il avait besoin d’infos et je suis allée à son bureau pour les lui donner. Il était d’une humeur anormalement joyeuse et je me demandais même ce qu’un tel état d’euphorie pouvait bien cacher. Il s’amusait à parler avec l’accent belge et riait comme un petit fou. L’après-midi, j’ai enchaîné deux meetings, et j’ai donc passé deux heures complètes en réunion. A 16h, j’ai cru que j’allais pouvoir prendre une pause et un petit verre de lait à la cuisine (c’est bon pour mes multiples fractures !), mais j’avais oublié que j’avais un autre meeting avec mon chef et un collègue. Et hop, je retourne à mon bureau, je récupère mon PC et je vais en salle de réunion. Et là, c’est le drame. J’ai eu le malheur de taper sur mon clavier d’ordinateur pendant que mon chef parlait. Mon chef s’est mis dans une colère noire et il m’a enguirlandée. J’ai eu droit à une leçon de morale : non, il ne faut pas prendre son PC et répondre à ses mails plutôt qu’écouter ce que l’on dit pendant une réunion. Il m’a ordonné d’éteindre mon PC. Cela tombait bien : la batterie était déchargée et le PC a fini par s’éteindre tout seul...Je n’ai rien répondu, je suis restée calme. J’avais néanmoins la désagréable impression d’être une petite fille grondée par son papa. Je n’aime pas trop les changements soudains de comportement de mon chef : il était sympa deux heures avant et d’un coup, il est devenu très agressif. Après ce meeting, j’ai demandé à Coco s’il pouvait me raccompagner chez moi le soir, car je n’avais vraiment pas envie que mon chef continue à me faire la morale pendant le trajet. Coco a accepté et il m’a également confirmé qu’il avait remarqué que notre chef était nerveux : il avait engueulé quelqu’un au téléphone après le meeting où il s’était défoulé sur moi. C’est presque rassurant ;-) En tout cas, cette petite prise de tête m’a encore plus donné envie de pouvoir reprendre le volant au plus vite...mais je devais attendre jusqu’à mardi après-midi pour avoir l’avis de mon chirurgien.

Mardi matin, j’ai donc dû une fois de plus me faire conduire au boulot par mon chef. Il semblait zen, et le trajet s’est bien passé. Mardi après-midi, j’avais posé ma demi-journée pour aller à Nice à ma consultation avec mon chirurgien. J’ai souffert pendant le court trajet à pieds entre le boulot et la gare routière, j’ai ensuite pris mon bus et une heure après, j’étais à Nice. J’ai pris le tram pour aller à la clinique : il était bondé. Je déteste la promiscuité dans les transports en commun et je n’avais qu’une envie : sortir de là au plus vite. Je suis arrivée à la clinique vers 15h, avec une bonne heure d’avance sur mon rendez-vous. Comme je devais faire une radio de contrôle et que mon chirurgien reçoit de toute façon ses patients par ordre d’arrivée, il vaut mieux arriver très tôt pour espérer passer à l’heure prévue. Je suis allée à la radio, et mon radiologue était là, contrairement au samedi matin où j’étais allée me faire déplâtrer. Il était surpris de me voir encore là, sachant que j’étais allée à la clinique mi-mai pour mon poignet. Je lui ai raconté ma petite histoire d’orteil cassé, puis il a dû aller s’occuper d’une vieille dame en fauteuil roulant qu’il fallait accompagner dans la salle d’attente de mon chirurgien. C’est donc son collègue désagréable qui m’a fait ma radio. Je suis retournée patienter le temps qu’on m’apporte les clichés. Mon radiologue est revenu discuter avec moi, et j’ai trouvé quelques détails bizarres dans son comportement. Il m’a tutoyée alors que la secrétaire et son collègue traînaient dans le coin. Lui qui voulait tellement être discret vis-à-vis de ses collègues au moment où il me draguait en 2009, il n’a pas hésité à se montrer familier avec moi sans se soucier de ce que ses collègues risquaient de penser. J’ai aussi remarqué que le radiologue fixait mes pieds. Je portais les fameuses sandales que j’ai achetées samedi dernier. Je précise que c’est bien la première fois que je porte ce type de chaussures, car je n’aime pas trop montrer mes orteils (ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien moi-même) alors que j’ai plutôt de jolis pieds. J’avais pris la peine de me mettre du vernis à ongles (je trouve qu’il n’y a rien de plus répugnant que des pieds non entretenus exposés dans des chaussures ouvertes !) et j’avais ajouté une touche de féminité avec une petite chaîne de cheville (il faudra d’ailleurs que je vous en parle, car je crois qu’elle a plus de pouvoir que toutes mes paires de boucles d’oreilles réunies !). Bref, tout ça pour dire que le radiologue ne me regardait pas en me parlant, car ses yeux revenaient sans cesse vers mes pieds ! Et voilà ! Je croyais m’être débarrassée des fétichistes des plâtres dont je parlais ici...et je me retrouve maintenant avec des fétichistes des pieds ;-) Ceci dit, j’ai l’habitude, car D.K. était littéralement obsédé par mes pieds (non, ne riez pas, je vous assure que c’est très pénible de vivre avec quelqu’un qui préfère toucher vos pieds que d’autres parties de votre corps !) Euh, mais pourquoi je vous raconte tout ça ??? Je ne fais que m’égarer ! Bon, après la radio, je suis allée patienter dans la salle d’attente de mon chirurgien. J’avais bien prévu le coup en arrivant à 15h et j’ai été reçue par le chirurgien peu après 16h. Le chirurgien a vérifié mes radios et il était très content du résultat. La consolidation est en très bonne voie. Il a regardé l’aspect de mon pied, a appuyé un peu partout pour voir où j’ai mal. Il n’a pas défait mon strap parce que je l’avais refait la veille et qu’il était bien mis. Je lui ai demandé si je pouvais envisager de conduire. Il m’a confirmé que oui, mais il m’a conseillé de faire attention à ne pas trop forcer et d’éviter de marcher si je ressens la moindre douleur, car cela signifierait qu’il y a trop de mouvement au niveau du foyer de fracture. Nous avons pris rendez-vous pour un contrôle le samedi 19 juin et si tout va bien, on pourra enlever le strap. Samedi 19 juin ! Ah la la ! J’ai dit à mon chirurgien que mon accident de moto avait eu lieu le samedi 20 juin 2009, et que j’allais lui apporter un gâteau avec une bougie pour fêter ça. J’ai aussi blagué en lui demandant une carte de fidélité avec des tampons en forme de bras ou de pied puisque je viens en consultation très souvent. Il m’a répondu que c’est effectivement rare de voir les gens pendant aussi longtemps, et que ma fracture du poignet était "très inhabituelle". Il m’a répété que les gens se cassent en général le poignet en tombant, ont deux broches et quelques séances de kiné, mais que dans mon cas, la vitesse a rendu la fracture beaucoup plus importante. Et oui ! J’ai eu droit à trois broches et non deux et j’en suis déjà à dix mois de kinésithérapie (et je n’en ai pas fini avec ça !). Je ne fais jamais les choses à moitié...Avec moi, c’est tout ou rien, et plutôt tout que rien ;-) Après la visite chez le chirurgien, je n’avais pas du tout envie de reprendre le tram et j’ai décidé d’aller à la gare routière à pieds pour reprendre mon bus pour Sophia. Quelle drôle d’idée ! Quand on a deux pieds en bon état, le trajet entre la clinique et la gare routière est déjà long...mais avec un pied gonflé et douloureux, c’est encore pire ! Les rues étaient noires de monde, je devais faire attention à ce qu’on ne me marche pas sur les pieds (c’est devenu ma hantise depuis que j’ai l’orteil cassé), et je piétinais, car mon pied me faisait de plus en plus mal. Et dire que le chirurgien m’avait conseillé de ne pas marcher en cas de douleur : j’ai mis quasiment trois quarts d’heure pour atteindre mon arrêt de bus...je suis folle d’avoir marché autant. Ensuite, avec le temps d’attente du bus, le trajet Nice-Sophia, et le bout de trajet à pieds entre l’arrêt d’arrivée et chez moi, tout cela m’a fait rentrer chez moi à 18h30, crevée de ma journée. Mal au pied, un bon gros mal au crâne, un Doliprane 1000, une douche, et je m’allonge.

Mercredi matin, j’ai décidé de retrouver ma liberté ! Je suis allée rejoindre ma voiture adorée dans son box. Je m’installe confortablement, je tourne la clé, je passe la première...et je cale. Ok, ça commence mal, je crois que ma voiture me boude parce que je l’ai abandonnée depuis presque deux semaines. Non, évidemment, ce n’est pas ça : mon pied me fait tout simplement trop mal et j’ai peur d’appuyer à fond. Tant pis ! Cela fait des mois que je conduis avec un bras droit douloureux. Je conduirai maintenant avec un bras droit et un pied gauche douloureux ! J’ai quand même eu du bol dans mon malheur : je suis partie très tard de chez moi et la circulation était plutôt fluide, ce qui m’a évité de changer de vitesse tous les cinq mètres. Je suis arrivée au boulot rapidement, youpi ! Il me reste maintenant à patienter jusqu’au 19 juin pour ma visite de contrôle, en espérant que la consolidation sera achevée. J’ai hâte de refaire un peu de sport. Pour l’instant, je ne peux même pas faire du vélo d’appartement, et encore moins de la course à pieds ou du roller. C’est bête parce que je suis assez speed en ce moment et j’ai besoin d’extérioriser mon énergie ! J’ai également hâte de remettre mes vraies chaussures, avec mes hauts talons !!! Je suis sûre qu’avec la chaîne de cheville, ce sera encore plus joli qu’avant ;-)

Il est déjà très tard. Je vous laisse en vous souhaitant une très bonne fin de nuit. J’espère réussir à dormir un peu, pour une fois...

Ecrit par C-C, le Jeudi 10 Juin 2010, 04:04 dans la rubrique Jour après jour.