Vendredi 2 octobre, j’ai eu 31 ans. Je n’ai jamais vraiment aimé fêter mon anniversaire. Certains de mes anniversaires ont été catastrophiques, d’autres ont été plus agréables. Parmi mes bons souvenirs, je repense notamment à mes anniversaires en famille quand j’étais petite. Ma grand-mère me préparait de délicieux gâteaux et nous étions tous réunis pour les savourer. Je soufflais mes bougies et je faisais des vœux tous plus délirants les uns que les autres. Aujourd’hui, ma grand-mère ne cuisine plus, et mon grand-père et mon père ne sont plus là pour partager ces moments en famille. Cette année, j’avais demandé explicitement à ma mère de ne rien m’offrir. Elle n’a pas pu s’empêcher de m’offrir quand même quelques douceurs car elle sait bien que je ne peux pas y résister. J’ai également eu la surprise de recevoir une magnifique bougainvillée et des chocolats de la part de mon cousin, une splendide composition florale de la part de mon ex belle-mère et enfin un superbe pot de cyclamens et de fleurs encore non identifiées de la part de mon oncle et ma tante. J’ai passé la journée à ouvrir la porte aux fleuristes :-) C’était très amusant de regarder les réactions de ma chatte Clochette devant toutes ces fleurs : elle devenait complètement folle à chaque nouvelle livraison, elle s’approchait pour respirer les fleurs et essayait même d’en manger ! J’ai reçu au cours de la journée de nombreux appels, SMS et mails de la famille, des amis, des collègues et des lecteurs de ce blog (Bri m'a même envoyé des pots de fleurs virtuels !). Cette année, j’ai vraiment eu un succès fou, tout le monde a pensé à moi ! :-)

Cet anniversaire est pour moi l’occasion de faire un petit bilan de ma situation. Au niveau professionnel, je n’ai pas forcément à me plaindre. Je suis en CDI dans la même boîte depuis quatre ans, j’ai un salaire qui me permet de vivre confortablement et j’ai échappé au plan social qui nous a touchés fin 2008. Réussir à avoir un boulot d’ingénieur en télécommunications à Sophia-Antipolis actuellement étant une chose assez exceptionnelle en raison des nombreux licenciements dans toutes les boîtes du coin, je peux m’estimer heureuse. Cependant, je ne me sens pas forcément très épanouie dans mon travail. J’ai l’impression que j’avais un fort potentiel en arrivant dans cette boîte. Au départ, il a été exploité à fond. Depuis quelques mois, je trouve au contraire que seule une partie de mes capacités est utilisée et que le reste est en sommeil. Je fais mon travail consciencieusement, mais je n’y mets pas la même passion qu’au début. C’est assez frustrant pour quelqu’un d’entier comme moi. Au niveau de ma vie privée, je suis dans le flou le plus complet. Je vous ai raconté dimanche dans quelle confusion je suis actuellement. Ce que j’aimerais, c’est redevenir celle que j’étais avant, retrouver cette sorte de naïveté qui me permettait de m’enthousiasmer à chaque nouvelle rencontre. J’aimerais être capable d’aimer et de partager des choses avec quelqu’un. J’aimerais ne plus avoir peur de l’amour. J’aimerais que quelqu’un me dise "je t’aime" et être en mesure de lui répondre "je t’aime aussi" le jour où ça arrivera. Le problème, c’est que je ne m’imagine même pas en train de dire "je t’aime" à qui que ce soit...Je suis terrorisée à l’idée que je ne serai peut-être plus jamais amoureuse. J’ai l’impression que je ne ressentirai plus jamais ce sentiment si beau. Quand je repense à celle que je suis quand j’aime quelqu’un, la seule réaction que cela provoque en moi, c’est l’angoisse.

Concernant mon poignet, le chirurgien pense que je serai capable de retourner au boulot au début du mois de novembre. Il me reste donc un mois pour reprendre une vie normale. Depuis une semaine, la kiné me fait bosser énormément sur la partie musculaire. Je fais des exercices de renforcement sur un espalier. Je m’épuise en exécutant des "pompes" sur le mur. Je travaille avec une haltère d’un kilo pour reprendre ma force. Je ne me rendais pas compte à quel point tout cela allait être difficile. J’ai mal dans tout le haut du corps depuis qu’on a commencé le renforcement musculaire. Pour compléter ces efforts, j’ai tenté de me remettre au sport. Dimanche, j’ai pris mon courage à deux mains (une main valide et une main douloureuse ! :-) ) et je suis allée au stade. J’ai couru avec force et courage, comme Rocky Balboa quand il s’entraîne pour détruire ses adversaires ! Oui, je suis CyCy Balboa ! Euh, en fait, pour dire la vérité, j’ai été pitoyable ! J’ai entamé la course avec un rythme trop rapide (ça faisait quand même trois mois et demi que je n’avais pas couru, j’aurais dû être plus raisonnable) et j’ai été vite épuisée : j’avais le souffle coupé, mais mon poignet, protégé par une protection de roller, ne m’a pas fait mal. Par contre, en rentrant à la maison, mon poignet et ma main avaient rougi et gonflé. Je ne suis donc pas totalement prête à recommencer à courir, les vibrations sur le bras sont peut-être trop importantes. L’autre objectif à atteindre pour avoir une vie normale, c’est de reprendre le volant. Mon chirurgien et ma kiné m’encouragent à tenter de conduire. Dans quelques heures, je vais donc aller relever ce défi de taille. Je vais aller chez moi en bus, et ensuite, je compte essayer de passer voir mes collègues de boulot en voiture. Je précise que le trajet de chez moi au boulot est de cinq misérables kilomètres et que je les parcours en une dizaine de minutes quand je suis dans mon état normal. J’espère que la douleur et le manque de force ne m’empêcheront pas de conduire. Ce qui risque d’être difficile, c’est de rétrograder rapidement si besoin est, surtout si j’ai mal. Pour le frein à main, je ne me fais pas d’illusion, je serai obligée de le tirer à la main gauche. Je vous raconterai comment cette tentative s’est déroulée.

Il est grand temps que j’aille me reposer si je veux réaliser de grands exploits dans quelques heures. Bonne nuit à tous et à bientôt !