Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

CyCy motarde déplâtrée et débrochée (suite)...et pas encore complètement dégoûtée de la moto !

Samedi 8 août, j’ai contacté mon chirurgien à la première heure. Je lui ai dit que ma main avait doublé de volume. Il m’a répondu que le pansement devait être trop serré et il m’a donc autorisée à le défaire. Il m’a dit qu’il n’y avait pas de points de suture et que les marques laissées par les broches devaient être propres, que je pouvais laisser le bras à l’air libre et même me laver normalement. Je lui ai donc demandé pourquoi il m’avait transmis une ordonnance pour des soins infirmiers à domicile pour le changement des pansements. Il m’a expliqué qu’il prescrit ça de façon systématique mais qu’il n’y en a pas besoin. J’ai donc bien fait de l’appeler, ça m’évite de creuser le trou de la sécu avec des soins inutiles pendant deux semaines ! J’ai également interrogé le chirurgien concernant mon coude, très douloureux, très gonflé et complètement raide. J’ai eu droit à une remarque fort pertinente : "Vous vous attendiez à quoi après sept semaines d’immobilisation ?". Euh, comment dire, je m’attendais à ce que mon coude pas cassé ne soit pas aussi douloureux que mon poignet cassé...Le chirurgien a ensuite recentré la conversation sur le poignet en disant un peu ironiquement : "Enlevez le pansement...mais n’ayez pas peur hein...". Je lui ai donc demandé s’il y avait de quoi avoir peur, ce à quoi il a répondu : "Non, mais vous vous affolez pour rien...". Grrrrr, il commence sérieusement à m’énerver ce chirurgien...J’en profite pour tenter un trait d’humour en lui rappelant que la veille, il y avait un patient bien plus affolé que moi. Le chirurgien a réponse à tout : "Oui, mais il n’a pas la même chose que vous". Ah, ça c’est clair, ce gars n’a pas la même chose que moi : il est super calme en salle d’attente et pète un câble en voyant une aiguille, dérange tous les patients présents au bloc et en salle de réveil, crie et pleure devant les médecins...Moi, je viens juste de passer une des pires nuits de ma vie avec un bras aussi douloureux que le jour où je l’ai cassé et une main aussi grosse qu’une pastèque ! Bref...Le médecin abrège la conversation, qui a duré moins de cinq minutes montre en main ! C’est fou ça ! Il m’opère, ne vient pas me voir après l’opération, ne laisse aucune consigne de vive voix et se contente de déposer un paquet d’ordonnances avant mon départ, me parle au téléphone cinq petites minutes, et j’ai l’impression de le déranger ! C’est un comble ! Avec 318 euros de dépassements d’honoraires, je pense que j’y avais droit à ces cinq minutes au téléphone !!! Après cette conversation, je suis encore plus sur les nerfs qu’avant. J’ai mal, je suis crevée car je n’ai pas dormi, et ce chirurgien peu empathique m’a ruiné le moral en un rien de temps avec son ironie. J’aimerais bien le voir lui, avec le bras fracassé, des semaines de douleurs et de perte totale d’autonomie... :-(

Après avoir raccroché, je défais donc mon bandage avec précaution, et je ne trouve effectivement rien d’affolant : il y a juste quelques gouttes de sang dans le pansement, et les trois marques laissées par les broches sont sèches et propres. Tout va "bien". J’ai massé mes doigts et ma main toute la journée. Même si le gonflement s’est partiellement estompé, les doigts et la main sont encore trop enflés pour permettre tout mouvement des doigts. Le poignet, à présent dépourvu de la bande qui empêchait de tester sa mobilité, me fait encore plus mal que la veille. En effet, je peux maintenant effectuer un ridicule mouvement de flexion extension de l’ordre de 5 degrés, et cela me fait très mal. Les mouvements sur les côtés, eux, sont impossibles car une très vive douleur sur le cubitus me bloque. Le coude est aussi douloureux que la veille. En gros, la seule position supportable, c’est celle dans laquelle j’étais plâtrée. J’ai donc passé la journée comme ça. C’était vraiment horrible et j’étais au bord des larmes toute la journée, les comprimés de dérivés de morphine ne soulageant pas vraiment mes douleurs.

Le dimanche 9 août n’a pas été plus réjouissant que le samedi. J’ai eu très mal, et je me suis sentie très fatiguée et très irritable toute la journée.

Le lundi 10 août, j’ai dû me mettre à la recherche d’un kiné, car il est recommandé de commencer les séances au plus vite après le déplâtrage. Beaucoup de kinés sont en vacances en août, mais j’ai fini par en trouver une disponible pour commencer dès le lendemain.

Le mardi 11 août, j’ai pris mon dernier comprimé de dérivés de morphine avant d’aller faire ma première séance de kinésithérapie. En effet, j’avais déjà remarqué en juin et en juillet que ces comprimés ont tendance à me donner de très grosses migraines. Là, j’avais mal à la tête, la nausée, des vertiges...Le soulagement des douleurs du bras étant de plus relativement limité, j’ai donc préféré arrêter ces comprimés et prendre juste du paracétamol, que je tolère mieux, mais qui lui aussi soulage peu mes douleurs osseuses. 10h45 : j’arrive à mon premier rendez-vous avec ma kiné. Elle m’interroge sur les causes de ma fracture puis observe mes radios. En voyant la première radio du 20 juin, elle s’exclame : "Mais c’est fracassé en mille morceaux ! Vous vous êtes pas loupée !". Ensuite, elle regarde la deuième radio du 20 juin, après l’opération : "Oh, vous avez beaucoup de broches !". Enfin, elle observe la radio la plus récente, prise lors de ma consultation du 1er août : "Mais c’est même pas complètement consolidé ! Ca doit vous faire mal ! Vous arrivez à dormir ?" Non, en fait j’ai abandonné l’idée de dormir dans l’immédiat :-( Après cette petite entrée en matière, elle m’installe dans l’une des salles, le bras étendu sur une table de massage. Elle teste la mobilité du coude, qui est toujours aussi raide, puis celle du poignet, qui l’est encore plus. Je me sens en confiance car elle ne force pas et s’arrête quand je lui dis que j’ai mal...c’est à dire très vite ! Elle regarde aussi mon bras gauche pour avoir une idée de ma mobilité normale. Elle prend peur car je suis hyperlaxe (je l’avais déjà dit dans cet article où je parlais de GRS). J’arrive notamment à rabattre mon pouce sur mon avant-bras sans douleur, et aussi à plier mes doigts à 90 degrés par rapport à la face avant de ma main. Elle m’explique donc que ma récupération sera très lente, car il faudra retrouver encore plus de degrés que sur un bras normal et qu’il y aura des jours où ce sera plus difficile que d’autres. Elle me dit aussi que le bras droit est le bras de la force, notamment pour conduire, et que la force fait justement partie des capacités nécessitant une longue réadapation. Elle ajoute : "On va devoir se voir tous les jours". Je m’en doutais un peu, je savais que j’allais devoir m’armer de patience, mais je suis contente, car je me sens bien avec elle. Elle m’a manipulée le coude, le poignet et les doigts pendant 20 bonnes minutes (on appelle cela la mobilisation passive), puis m’a fait un massage du bras, m’a placé un dispositif d’électrostimulation ainsi que des poches de froid sur le poignet et le coude pendant 10 minutes. Je suis sortie de là vidée.

Depuis, mes journées sont rythmées par le train-train des séances de kiné. C’est loin d’être facile. Pour dire les choses clairement, j’en chie ! Le coude a un peu désenflé, c’est donc lui qui a gagné le plus de degrés sans trop d’efforts. Les douleurs du coude sont principalement sur le radius. Le poignet a également gagné une certaine mobilité en flexion extension, mais les mouvements sur les côtés seront plus longs à récupérer, et sont de toute manière dépendants des progrès sur le coude. Les douleurs du poignet sont plutôt sur le cubitus. La main, elle, est encore enflée. La kiné n’hésite pas à forcer beaucoup sur les doigts car aucun n’est cassé, et ça fait très mal, à cause de l’oedème et des hématomes. Je commence à être capable de saisir des objets légers (un stylo par exemple), mais j’ai essayé de prendre mon téléphone portable et je n’ai pas réussi, c’est trop lourd ! J’arrive à toucher mon index et mon majeur avec le pouce sans trop de douleurs, par contre toucher l’annulaire fait très mal, et toucher l’auriculaire est pour l’instant impossible. Ca va être dur, mais je suis très motivée pour bien faire mes séances et pour récupérer mes facultés ! J’essaie de le prendre "bien". Jardiland m’avait demandé en début de semaine dernière quand je pourrais reconduire. Sa question m’avait particulièrement exaspérée sur le coup, car pour l’instant, l’effleurement de mes vêtements quand je m’habille me fait mal...Je suis donc loin de pouvoir conduire. Maintenant, je prends ça à la rigolade et j’ai tout un tas de réponses à cette question, par exemple : "Je pourrai reconduire quand j’arriverai à ouvrir mon box !".

Il faut préciser que depuis que je vais chez ma kiné, elle me raconte tous les jours d’horribles histoires de motards ayant échappé à la mort mais ayant fini en sale état : l’un s’est retrouvé tétraplégique, l’autre a été amputé d’un bras, un autre a eu les deux bras cassés en une seule fois, un autre a perdu l’équilibre à un feu rouge et sa moto est tombée sur lui, fracassant au passage le tibia et le péroné. C’est effrayant...mais je me surprends encore à regarder les motos dans la rue. (CyCy mode "rêve" on) Tous les jours, quand je vais chez la kiné, je passe devant une Triumph Daytona 955i noire en version 2003 absolument magnifique. Je crois que j’ai eu le coup de foudre pour cette moto, je ne peux m’empêcher de m’arrêter pour la regarder et rêver.

La voici en version Tornado Red...elle est tout aussi magnifique que la version Jet Black

Qu’est ce que je serais belle avec mon blouson noir et blanc et mon joli casque sur cette moto ! (CyCy mode "rêve" off) (CyCy mode "dure réalité" on) Oui, mais pour ça, il faudrait déjà que j’arrive à déplier mon coude pour pouvoir atteindre la poignée des gaz !!!!! Loooool ! (CyCy mode "dure réalité" off) Bref, au grand désespoir de ma mère à qui j’ai dit "motoooooooooo !!!!!" plusieurs fois lorsque nous avons croisé de belles bêtes, je crains d’être suffisamment stupide et bornée pour vouloir remonter sur une moto un jour, aussi délirant que cela puisse paraître. J’ai en tout cas très envie de remonter sur une moto au moins en tant que passagère pour exorciser l’angoisse qui subsiste suite à cet accident. Ce ne sera pas pour demain, loin de là, mais je crois que je ne suis pas prête à complètement éliminer le projet moto de ma vie. C’était quand même une idée que j’avais mûrie pendant plus de six mois avant d’oser me lancer, donc c’est quelque chose d’important pour moi, ne serait-ce que dans le cheminement que cela a nécessité.

Sur ces bonnes paroles, je souhaite une bonne nuit aux insomniaques pas encore couchés et une bonne journée à ceux qui la commencent ! A très bientôt !

Ecrit par C-C, le Mardi 18 Août 2009, 06:34 dans la rubrique Jour après jour.