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CyCy motarde déplâtrée et débrochée !

Que je suis en retard ! Je n’ai rien écrit depuis la semaine dernière, tout simplement parce que j’ai trop mal au bras droit pour passer des heures derrière mon clavier. J’écris par petits morceaux, un peu chaque jour, mais à force, cela fatigue mon bras gauche. Je vais donc publier mon récit avec un énorme décalage...mais mieux vaut tard que jamais.

Jeudi 6 août, j’ai dîné avec une amie que je n’avais pas vue depuis un peu plus de deux ans. Elle avait fait venir un de ses amis, qui avait lui-même convié un de ses amis. Nous avons mangé dans un restaurant très sympa et très original (j’en parlerai peut-être plus longuement à l’occasion car ce restaurant vaut le détour) et nous avons fini la soirée dans un pub. Etant plutôt timide, j’étais assez gênée de me retrouver avec deux inconnus. Heureusement, ils étaient tous les deux très bavards et je n’ai pas eu à faire beaucoup d’efforts pour entamer la conversation. Nous avons en particulier beaucoup parlé du Japon car l’un des deux jeunes hommes y avait passé six mois en 2006, et moi, j’y suis justement allée quatre fois la même année. Cela a été l’occasion de partager quelques anecdotes sur ce pays si singulier. Mon amie, elle, est restée relativement silencieuse au cours du repas. Elle est d’un naturel discret, et j’étais d’ailleurs très surprise que son ami soit si différent d’elle. C’est assez regrettable que je n’aie pas pu profiter plus de mon amie, car après deux ans sans nous voir, c’est avec elle que j’aurais aimé partager des conversations. Il faut de plus préciser que les trois compères ont beaucoup bu au cours de la soirée. Ma trop grande sobriété (je n’ai bu qu’un fond de verre de vin, et encore, parce qu’un des jeunes hommes a longtemps insisté...) m’a plutôt desservie. Je bois très rarement de l’alcool et jamais plus d’un verre (je n’ai d’ailleurs jamais pris de cuite), et je ne ressens pas le besoin de boire pour passer une bonne soirée. Je me sentais donc bien seule jeudi soir...Les apéritifs, le vin, les digestifs et les bières défilent pendant que je vide une carafe d’eau et un coca. Les deux jeunes hommes sont anormalement gais. Mon amie, elle, est anormalement ramollie car elle n’a visiblement pas l’habitude de boire autant. Moi, je suis en pleine forme, dans mon état habituel (c’est le soir que je suis le plus en forme), et j’observe d’un œil amusé l’évolution de l’état des trois compères au fil de la soirée. A 2h du matin, nous avons décidé de rentrer. Mince ! Il est tard, il n‘y a plus de tram, j’ai encore mon gros plâtre et je ne me vois pas marcher une demi-heure pour rentrer chez moi. Je me fais donc raccompagner par un des deux jeunes hommes, qui ramène également son ami et mon amie. Je suis franchement persuadée qu’il se serait fait retirer son permis avec une telle quantité d’alcool ingurgitée, et j’avoue que même si le trajet a été court, j’ai eu peur d’un éventuel accident. Il paraît que la foudre ne frappe jamais deux fois au même endroit...mais j’ai déjà tellement de fois échappé à la mort que je pense pouvoir mettre en défaut toutes les probabilités ;-) Ouf, tout se passe bien et j’arrive enfin devant chez ma mère, saine et sauve ! :-)

Je traîne un peu devant mon PC, et je n’ai pas sommeil. Ce n’est pas raisonnable, je dois me faire opérer le lendemain, et il faudrait vraiment que je me repose. Les heures passent, le sommeil ne vient pas. Pire, c’est le stress qui me gagne. Pourquoi avoir peur ? Je devrais être contente, on va enfin me retirer ce plâtre trop lourd ainsi que les trois broches qui bloquent mon poignet. Oui, mais voilà, depuis les consultations du 11 juillet et du 1er août, je sais que mon poignet est potentiellement beaucoup plus douloureux une fois sorti du plâtre. Après la consultation du 11 juillet, j’avais en effet passé deux jours avec d’atroces douleurs, alors que le chirurgien s’était contenté de nettoyer autour des broches. Là, il va tirer ces trois morceaux de ferraille de mon pauvre poignet, et j’imagine déjà le carnage...Finalement, après avoir passé la nuit debout, je me suis couchée à 8h du matin, ravie à la perspective d’avoir deux longues heures de sommeil devant moi avant de devoir me lever pour me préparer et aller à la clinique.

Evidemment, en m’endormant à 8h du matin, je n’ai pas réussi à me lever à 10h comme je l’avais prévu. J’ai réussi à me sortir du lit à 10h30. J’ai dû prendre une douche et me faire un shampooing à la bétadine, indispensables avant l’intervention. Ca pue, ça mousse très peu, bref, j’adore ! :-( Une fois prête, je suis allée à la clinique en tramway avec ma mère. Nous sommes arrivées vers 12h15 (mon rendez-vous était à 12h30). J’ai réglé toutes les formaités d’admission et j’ai patienté dans la salle d’attente. Un homme, accompagné de sa petite amie, attend également. Il a le bras dans une attelle souple mais il n’a pas de plâtre. Il semble très détendu et lit son journal calmement. Vers 12h45, une infirmière vient me chercher ainsi que l’homme au bras dans l’attelle. Elle nous conduit chacun dans une chambre et nous demande de passer la tenue d’hôpital complète (en précisant bien d’enlever les sous-vêtements) : une blouse blanche en tissu, une charlotte et des protections pour les pieds. Mmmmm, ça me rappelle des souvenirs, et en quelques minutes, je redeviens une vraie patiente. Vers 13h, je reçois un appel de Jardiland qui vient aux nouvelles. Il croyait que l’intervention avait déjà eu lieu...Il était bien loin du compte. Vers 14h, je reçois un appel de D.K., qui croit lui aussi que l’intervention est terminée...Et non, pour l’instant, je n’ai fait qu’attendre !

Enfin, à 14h15, un brancardier vient me chercher pour m’emmener au bloc. Arrivée au bloc opératoire, je ne suis pas seule à attendre pour une intervention : il y a encore l’homme avec l’attelle, ainsi qu’une autre personne. Je comprends alors que je ne vais pas rentrer dans la salle d’opération de suite. L’assistante de l’anesthésiste vient s’occuper de moi : elle me pose un cathéter sur la main gauche, elle me retire mon plâtre, et je me retrouve donc avec mon bras droit bien visible sous mes yeux ébahis. J’ai largement le temps d’observer les trois broches, mais j’évite de trop les regarder. Mon bras est très douloureux : l’épaule est tendue, le coude me fait mal sur ce brancard trop dur et mon poignet, évidemment, me fait mal aussi...Mais je n’ai pas trop le temps de penser à ma douleur car un événement extérieur est venu perturber mon attente. L’homme à l’attelle est à quelques mètres de moi et l’anesthésiste est à côté de lui. L’homme se plaint, il dit qu’il a mal, il demande avant même d’être en salle d’opération une anesthésie générale car il dit qu’il a peur de souffrir. L’anesthésiste lui dit qu’il n’aura pas d’anesthésie générale, juste une anesthésie locale. L’homme, qui était pourtant si calme quand il lisait son journal deux heures avant, se plaint de plus belle, il panique complètement, s’assied sur le brancard, ne veut pas se rallonger. L’anesthésiste lui ordonne gentiment de s’allonger pour lui faire une piqûre mais le patient recommence à dire qu’il a peur d’avoir mal. Je suis obligée de me contorsionner pour apercevoir la scène car je ne suis pas dans la bonne direction, et je vois le patient qui tremble tellement qu’on pourrait croire qu’il convulse, pendant que l’anesthésiste au calme olympien le pique. C’est gagné, je n’étais déjà pas au top de la sérénité, mais cette scène a achevé de me stresser. Le patient paniqué rentre enfin en salle d’opération...Ouf, le couloir du bloc opératoire devient subitement plus calme. L’anesthésiste vient alors s’occuper de moi. Il me pose des questions sur mes antécédents, et j’en profite pour demander si l’anesthésie sera locale ou générale. Il me dit qu’il s’agit d’une "sédation". Ca ne m’avance pas, car je ne sais pas quel sera mon niveau de conscience pendant l’intervention. Je n’ai pas la possibilité de poser plus de questions car l’anesthésiste me met ensuite une "pince" sur le doigt pour suivre mon rythme cardiaque et me place un masque à oxygène (du moins, je suppose que c’est de l’oxygène !) sur le visage. Je me sens clairement très stressée. J’observe ma fréquence cardiaque, qui oscille entre 80 et 115 pulsations par minute alors que je suis au "repos"...J’attends depuis 12h30, et tous ces "préparatifs" font monter la pression. Bizarrement, lors de l’intervention du 20 juin pour poser les broches, j’étais beaucoup moins stressée, peut-être parce que j’avais été gavée de calmants avant. Bref, je flippe, et les blagues du personnel soignant ne suffisent pas à me détendre : "C’est pour une amputation ?" Je réponds timidement : "Euh, non, on va enlever que les broches hein !". Enfin, l’infirmier vient chercher mon bracard et me conduit au bloc. J’observe autour de moi. Je regarde la grande pendule, il est 15h. L’infirmier prépare une table à ma droite , et il met en place le champ stérile. Mon chirurgien arrive enfin. Je ne peux le reconnaître qu’à sa voix et à sa petite taille, car il porte un masque et de grosses lunettes de chirurgie surmontées d’un rebord rouge. C’est marrant, mais il me fait penser à Dexter dans cette tenue. Va t’il me couper en morceaux et me jeter dans des sacs plastique ? Non, non, CyCy, tu regardes trop de séries ! Le chirurgien me dit : "Comment ça va ?" Je lui réponds que j’ai mal au poignet et que je suis stressée (malgré toute ma bonne volonté, mes jambes tremblotent). Il me répond en riant : "Ce sera pire tout à l’heure, après, vous allez douiller". Ok, il est honnête, c’est bien...Cela semble l’amuser, il blague avec l’infirmier pendant que l’anesthésiste me fait une première injection (probablement l’antibiotique permettant d’éviter tout risque d’infection lié à mon antécédent cardiaque) puis une deuxième injection. Après, c’est le trou noir. Je n’ai rien vu, rien entendu, rien senti. J’ouvre les yeux en salle de réveil. Il est 15h20. Je suis dans le flou complet, j’ai la gorge désséchée. Je regarde mon poignet. J’ai un gros bandage et une main et un bras de part et d’autre de ce bandage : on ne m’a pas donc pas coupée en morceaux. Ouf ! :-) Je regarde ensuite autour de moi. Nous sommes au moins six patients en salle de réveil. Ce n’est plus un bloc opératoire, mais une véritable usine ! Il y en a un qui ronfle très bruyamment...et puis il y a surtout le paniqué. Oh non, c’est pas vrai, encore lui ! Il est à présent plâtré mais il fait le même cinéma qu’avant son intervention. Il se plaint de douleurs, s’agite, s’assied sur le brancard, au bord des larmes, alors que tous les autres patients autour de lui sont ramollis et calmes. J’essaie de faire abstraction de sa présence. Une infirmière me demande si j’ai mal. Cela tombe bien, car même si je ne me secoue pas dans tous les sens comme l’autre fou, oui, j’ai mal. J’ai droit à une perfusion de calmants.

Vers 16h15, je suis reconduite dans ma chambre, où m’attend ma mère. Je suis complètement dans le cirage. L’intervention m’a fatiguée, et le manque de sommeil de la nuit précédente ainsi que le jeûne forcé n’arrangent rien. Heureusement, j’ai droit à une collation : du thé et des biscottes avec du beurre et de la confiture. Je me sens déjà un peu mieux. Vers 16h30, l’infirmière passe et me demande si j’ai mal et si je veux des calmants. Elle m’indique que si je veux des calmants, elle doit d’abord demander à l’anesthésiste à quoi j’ai droit...Je lui réponds que ça va, que je n’ai pas suffisamment mal pour prendre un calmant, en tout cas bien moins mal que quand j’étais en salle de réveil. 17h : je me rends compte que j’ai fait une bonne grosse connerie, j’aurais dû les accepter ces maudits calmants, car la douleur est maintenant bien présente : j’ai atrocement mal au bras, et je sonne pour appeler l’infirmière. L’ade-soignante vient m’informer que l’infirmière est occupée et que je dois patienter...Enfin, à 17h30, j’ai droit à mon calmant et l’infirmière me précise que je n’ai plus le droit de prendre d’autres calmants jusqu’à minuit. A 18h, on me remet tous les documents pour ma sortie : un arrêt de travail, une fiche de rendez-vous avec le chirurgien pour le 25 août, une ordonnance pour quinze jours de soins infirmiers à domicile pour le changement de mes pansements et une ordonnance pour des kits de pansements, des anti-inflammatoires et mes fameux calmants à base de dérivés de morphine. J’aurais aimé parler à mon chirurgien avant de partir, mais on me dit qu’il ne passera pas me voir. Je me prépare donc à rentrer chez moi. Je remets mon bras dans la bande qui le maintenait quand j’étais plâtrée afin qu’il soit soutenu pendant le trajet car j’ai très mal. Je vais régler la modique somme de 318 euros de dépassements d’honoraires de mon chirurgien, et hop, me voilà dehors.

La clinique est à l’avenue Durante, et pour aller à l’arrêt de bus le plus proche (le tramway est trop bondé à 18h, il vaut donc mieux prendre le bus), je dois remonter toute l’avenue Jean Médecin à pieds. C’est un calvaire. Je marche lentement, très lentement, mais chaque pas m’inflige des vibrations sur le bras, qui est horriblement douloureux. Enfin, nous sommes à l’arrêt de bus, et nous avons la chance de ne pas attendre trop longtemps. Nous arrivons près de chez ma mère vers 18h30. Nous en profitons pour aller à la pharmacie prendre mes kits de pansements et mes médicaments. Nous rentrons ensuite à la maison. Toute la soirée, je flippe : le bandage semble trop serré car ma main a sans exagérer doublé de volume. Les doigts et la main sont énormes, rouges et tuméfiés. Je vous épargne les photos, ceci est un blog, pas le musée des horreurs. Le poignet me cause d’atroces douleurs. Le gros bandage m’empêche de tester sa mobilité, mais je me doute que cela ne doit pas être bien brillant. Mon coude, qui n’était pas cassé mais qui est resté immobilisé sept longues semaines, est complètement raide : en extension, j’atteins péniblement les 130 degrés au lieu des 180 et en flexion, j’arrive tout juste à 90 degrés et je suis donc bien loin de pouvoir toucher mon épaule avec ma main. Les doigts sont quant à eux bien trop gonflés pour être pliés. De plus, j’ai des hématomes partout : sur la paume de la main, sur le dessus de la main, en particulier au niveau du pouce, sur tout l’avant bras et aussi sur le coude, qui est de plus particulièrement gonflé, rempli de bosses et irrité. Bon...Cette fois, c’est clair, les sept semaines de plâtre, c’était la partie "facile", les choses sérieuses commencent. Malgré la prise de mon premier calmant à minuit comme l’infirmière me l’avait conseillé, les douleurs persistent et cette main difforme ne m’aide pas à me rassurer. Je n’ai évidemment pas réussi à dormir de la nuit dans de telles conditions. Ma seule hâte, c’était qu’il soit enfin 8h, afin que je puisse prendre un autre calmant et que je téléphone à la clinique pour joindre mon chirurgien et lui demander quoi faire de cette main tuméfiée...

Vous aurez droit à la suite des "réjouissances" au prochain épisode ! A très vite !

Ecrit par C-C, le Samedi 15 Août 2009, 03:29 dans la rubrique Jour après jour.