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Les mésaventures de CyCy motarde (suite)

Ouf, cela m’aura pris deux semaines pour finir mon récit, mais vous allez enfin avoir droit aux derniers éléments.

Nous arrivons à la clinique, il n’est pas encore midi. Je suis placée dans une salle d’examens et on me déshabille entièrement pour me faire enfiler une blouse bleue hideuse. Je ne me souviens pas de tout ce qui s’est passé. Je sais qu’un médecin est venu coudre mon menton. La suture a duré longtemps, je comprends donc que la plaie doit être importante. On m’a également fait une prise de sang ainsi que des radios. La fracture du poignet droit, du radius et du cubitus semble importante. On m’a rapidement informée que je serais opérée dans la journée. Je ne m’attendais pas à ça...

Après ces examens, j’ai été placée dans une chambre. J’ai un peu discuté avec ma voisine. Elle était là suite à une ablation du sein car le cancer qu’elle avait eu dix ans auparavant avait récidivé. Elle a eu la chance d’avoir une reconstruction juste après l’ablation. Elle était hospitalisée car elle avait encore un drain pour permettre à la lymphe de s’évacuer. Cela m’a laissée songeuse et permet de relativiser ce qui m’arrive. Cette femme était incroyablement positive malgré sa maladie...

Bref, pour en revenir à moi, une aide-soignante est venue s’occuper de moi. Elle m’a donné un bassin dans l’espoir de me faire uriner dedans et m’a également donné un flacon à remplir avec un échantillon d’urine. Alors honnêtement, je ne sais pas comment les gens font à uriner dans un bassin, mais moi, j’en suis vraiment incapable. Quand l’aide-soignante est revenue, elle l’a bien compris et elle a abandonné cette idée. Elle s’est donc intéressée à la suite des soins : une toilette !!! En l’espace de quelques instants, je me suis retrouvée toute nue devant une aide-soignante qui a frotté mon corps, si, si, même là où je m’étais pris le réservoir...Cela est très humiliant de se retrouver dans cette situation. J’avais déjà ressenti ce malaise la semaine précédente lors de mon hospitalisation pour la colique néphrétique, mais là, c’est bien pire car j’étais encore plus mal en point, impuissante et à la merci de ce monde médical qui m’attire seulement dans "Docteur House".

Après ce moment assez gênant, on m’a expliqué ce qui allait m’arriver. Le chirurgien est venu me rendre visite pour m’informer que l’opération pour me placer des broches puis me plâtrer aurait lieu à 16h30. L’intervention était censée durer 45 minutes. Le chirurgien a observé mes radios et m’a prévenue que je risquais d’avoir des "séquelles de mobilité de la main" car la fracture est très importante. Il m’a aussi indiqué que je resterais plâtrée pendant 45 jours. A ce moment-là, je ne réalisais pas encore tout ce qui m’arrivait. Aujourd’hui, je me dis que je me retrouve quand même dans une belle galère. J’espère vraiment que je n’aurai pas de séquelles...mais je ne peux pas croiser les doigts de la main droite pour formuler ce vœu ;-) Après la visite du chirurgien, j’ai eu droit à la celle d’un cardiologue en prévision de l’intervention. Il avait 62 ans et m’appelait "ma puce". Il m’a expliqué qu’il avait été motard pendant 40 ans mais qu’il venait d’abandonner car c’est trop dangereux, et il m’encourageait vivement à faire de même. Il n’arrêtait pas de me répéter qu’une moto, "c’est fait pour tomber". Il m’a aussi raconté une effrayante anecdote d’un de ses amis qui avait acheté une moto et dont le fils de 19 ans avait voulu l’essayer alors qu’il n’avait jamais fait de moto avant. Il a fait une chute qui l’a rendu tétraplégique et il se nourrit à présent à la paille. Brrrrr, ça fait froid dans le dos...

Après cette consultation, un brancardier me descend au bloc. Il me raconte lui aussi des anecdotes peu rassurantes : un de ses amis a eu un acident de moto avec un casque jet et il a perdu quatre dents. Je me dis que j’ai vraiment bien fait d’investir dans un casque intégral...Je suis placée dans une salle avant mon intervention. Je ne me sens pas angoissée du tout, je pense qu’ils ont dû me filer une bonne dose de calmants car c’est ma toute première intervention chirurgicale et je devrais être un peu plus inquiète. Au lieu d’avoir peur, je m’assoupis sur mon brancard dans la salle d’attente. Le brancardier revient enfin me chercher et me conduit au bloc. Un anesthésiste m’interroge pendant que mon chirurgien s’affaire quelques mètres plus loin. Aucune infirmière n’est présente dans la salle, elles sont peut-être venues après, je n’en sais rien. L’anesthésiste m’explique que je vais m’endormir, cela tombe très bien, je préfère ne pas être réveillée pendant qu’on va me placer des broches dans le bras :-) Je n'ai aucun autre souvenir dans ce bloc, je me suis immédiatement endormie. Les souvenirs suivants sont ceux de la salle de réveil. J’ouvre les yeux, je me sens épuisée, comme dans du coton, j’aperçois une femme en cours de réveil sur un brancard un peu plus loin, je me souviens aussi que j’ai touché mon bras, j’ai senti le plâtre qui va de la main à la moitié de l’humérus et j’ai senti également une douleur assez importante dans le bras. Un autre patient nous rejoint dans la salle de réveil, tout autant dans le cirage que nous. On vient me demander si j’ai mal, je dis que oui et j’ai droit à de la morphine. C’est déjà la troisième fois dans la journée, je vais finir junkie d’ici la fin de mon séjour à ce rythme-là...

Je finis par être reconduite dans ma chambre à 18h40. J’ai eu droit à un petit repas plus tard : une soupe et une compote. J’étais ravie de manger car mon dernier repas remontait à plus de 13h. Malheureusement, cette soupe et cette compote m’ont provoqué une forte nausée. Autre problème : j’avais aussi très envie d’aller aux toilettes. On m’a proposé le bassin, j’ai expliqué que je préférais me lever, mais on m’a dit que je risquais de vomir et de faire un malaise. On me conseille donc d’attendre l’arrivée de l’équipe de nuit. Ma pauvre vessie est prête à éclater, mais je suis bien obligée de me retenir. Je crois que j’ai fini par m’endormir d’épuisement malgré tout et c’est vers minuit que ma vessie trop pleine s’est rappelée à mon bon souvenir. J’appelle l’infirmière. Elle m’apporte un bassin et le place sous mes fesses, reste devant moi, ne tire même pas le rideau me séparant de ma voisine de chambre. Je tente de me concentrer et de mettre de la bonne volonté, mais uriner devant des témoins ne fait pas partie des choses que j’ai l’habitude de faire :-) L’infirmière décide alors de m’apporter une chaise percée. Comme l’infirmière m’observe, je n’arrive à rien et j’insiste tellement pour aller m’isoler aux toilettes qu’elle finit par céder et m’y conduire. Mais cette infirmière doit aimer regarder les gens pisser, car elle ne s’en va pas, reste devant la porte, l’entrouvre, me demande si j’ai fait. Qu’ai-je fait pour mériter ça ? Je veux juste qu’on me laisse pisser SEULE, c’est pas beaucoup demander. Elle fint par avoir un petit moment de lucidité et elle s’éloigne. C’est pas trop tôt ! Je savoure ma libération à sa juste valeur puis l’infirmière revient, me raccompagne dans mon lit, et je tente alors de dormir. Je n’y parviens pas, je suis angoissée, je fais de fortes crises de tachycardie à répétition, je repense à mon accident, je pense à plein d’autres choses, l’angoisse ne me quitte pas, et les ronflements bruyants de ma néanmoins sympathique voisine de chambre m’empêchent encore plus de trouver ce sommeil dont j’ai tant besoin. Pfffff ! Je finis par m’assoupir, mais à 6h du matin, les infirmières de nuit repassent faire le tour des chambres avant de terminer leur garde. Génial, ma nuit est vraiment fichue cette fois.

A 8h, c’est le moment du petit-déjeuner. Je mange tout, mais sans appétit et je suis toujours relativement écoeurée. Dans la matinée, on me retire ma perfusion. Ensuite, l’aide-soignante de la veille m’aide à me laver mais j’ai la tête qui tourne et je suis obligée de faire ma toilette assise. C’est lors de ma toilette que j’ai enfin vu mes points de suture sur le visage car on m’a retiré le pansement que j’avais la veille. Je ressemble officiellement à Frankenstein : je compte mes points et j’en ai une petite vingtaine, mais j’ai du bol car c’est relativement bien placé (le long de l’os sous le menton). Midi : c’est l’heure de manger. C’est meilleur qu’à l’hôpital d’Antibes, certes, mais je ne dirai quand même pas que je me suis régalée. L’après-midi est moins ennuyeuse que la matinée. Je reçois quelques visites qui me changent un peu les idées. Ma mère est restée avec moi jusqu’au repas pas mauvais mais pas transcendant du soir, puis vers 19h, je me retrouve seule. J’ai un bon gros coup de blues et je suis comme une idiote en train de pleurer. Je pense que c’est le stress accumulé depuis la veille qui retombe. Ma gentille voisine me remonte le moral mais j’ai honte de pleurer pour si peu alors qu’elle vit quelque chose de bien plus grave que moi. Je finis par m’endormir car je suis vraiment épuisée.

Dans la nuit, j’ai dû me lever pour aller aux toilettes et je n’ai pas réussi à me rendormir car mon bras me fait vraiment mal. Les minutes passent, puis les heures et je finis par appeler l’infirmière pour avoir un calmant. Il fait effet et je réussis à me rendormir. Le lendemain matin, je suis censée avoir le droit de partir. Cela ne me réjouit qu’à moitié car je vois bien que j’ai de grosses douleurs, non seulement au bras, mais aussi à mes jambes car des bleus commencent à sortir. Cela n’est évidemment pas suffisant pour justifier une journée d’hospitalisation supplémentaire. Ma mère vient donc m’aider à me préparer et à récupérer mes affaires. Comme je suis quand même bien fatiguée, il est évidemment hors de question que je retourne chez moi (c’est à 25 km et ma mère n’a pas de voiture et moi pas de bras droit). Je dois donc m’incruster chez ma mère pour une durée indéterminée. Comme je viens de le dire, elle n’a pas de voiture, et nous prenons deux bus pour rentrer chez elle. Mon supplice suivant sont les cinq étages à gravir sans ascenseur. Mes jambes sont douloureuses, et une fois arrivée, je me couche immédiatement car je sens que je suis au bord du malaise.

Les jours qui ont suivi, toutes mes douleurs se sont réveillées : le bras droit bien sûr, mais aussi le bras gauche qui a de gros bleus et qui me brûle comme si le muscle était froissé, les deux mollets, qui sont couverts de bleus très douloureux (j’ai une démarche de robot particulièrement sexy ! :-) ) et le sexe, qui a été violemment touché par le réservoir et qui présente un hématome énorme et dur.

Le jeudi 25 juin, je suis allée chez mon médecin pour retirer mes points de suture et examiner mes bleus. Quand elle a vu ça, elle a quand même bien pris peur et elle ne savait pas par où commencer...Elle m’a prescrit un Doppler par prudence pour vérifier que tout va bien et elle m’a expliqué que si le sang des bleus ne s’évacuait pas, on le ponctionnerait pour réduire les douleurs. J’ai passé ce fameux Doppler seulement hier, car on ne peut pas en faire dans tous les centres de radiologie et qu’ils étaient apparemment surchargés. Le radiologue m’a rassurée : tout va "bien" et il n’y a pas d’atteinte veineuse. Je dois donc patienter le temps que tous ces gros bleus disparaissent.

Le bilan après 15 jours est mitigé. J’ai été gavée de médicaments (j’avais 17 comprimés à prendre par jour pendant 10 jours) : des antibiotiques, des anti-inflammatoires, des analgésiques, des médicaments pour protéger l’estomac, des veinotoniques. Comme mon traitement est fini, j’ai mal...Mal au bras droit, mal aux mollets, mal au genou gauche et à la cheville gauche (au départ, je pensais que le genou et la cheville étaient douloureux à cause des bleus mais il doit y avoir autre chose). Le samedi 11 juillet, j’ai rendez-vous avec mon chirurgien pour refaire mes pansements et mon plâtre et pour faire une radio de contrôle pour mon poignet. J’espère que tout ira bien. Je ne sais pas encore si le médecin va prolonger mon arrêt de travail mais je ne me sens pas du tout d’attaque pour reprendre. J’ai mal aux jambes quand je reste assise trop longtemps, j’ai l’impression que mon plâtre pèse trois tonnes, je ne peux rien faire seule...Si je dois retourner au boulot, je ne vois vraiment pas comment je pourrai travailler dix heures par jour, faire mes courses sans moyen de transport, me faire à manger. Je n’arrive déjà pas à me laver seule donc c’est mal barré. Bref, c’est vraiment bien ennuyeux tout ça, même si j’ai échappé à bien pire.

Voilà, ce sera tout pour aujourd’hui, j’espère ne pas vous avoir trop ennuyés avec ce looooong récit !

Ecrit par C-C, le Dimanche 5 Juillet 2009, 16:53 dans la rubrique Jour après jour.

Commentaires :

Anonyme
07-07-09 à 14:12

Bon, bin faut prendre la vie du bon coté: comme ça, t'as plus de temps pour écrire ici, et nous, de te lire, ça nous fait une bonne occupation ;-D
Allez, bon courage à toi c-c pour ta convalescence.
PS sinon, je te conseille le vélo avec stabilisateur, c'est très bien aussi, tu as presque les mêmes sensations que la moto.