Il m’arrive depuis de très nombreuses années d’avoir ce que l’on pourrait appeler des prémonitions. Je vous sens incrédules sans voir vos têtes, mais tant pis, je continue mon récit, aussi farfelu soit-il :-) Comment ces prémonitions se présentent-elles ? Parfois, je "vois" dans ma tête une scène qui se déroule comme un petit film. Cela dure quelques secondes. Ne vous moquez pas, il ne s’agit pas d’un rêve, puisque cela se passe quand je suis parfaitement réveillée. La prémonition peut également être une phrase qui s’impose à moi mais aucune image ne l’accompagne. A chaque fois que cela se produit, je n’y prête pas attention et je me demande pourquoi je pense à quelque chose d’aussi stupide, improbable ou inquiétant. Je vous donne quelques exemples pour vous montrer la variété de mes drôles de pressentiments.
Le plus lointain souvenir de prémonition remonte à mes 7 ans. Ma grand-mère m’avait offert pour mon anniversaire un petit collier constitué d’un cordon arc-en-ciel et d’un pendentif Snoopy. Quelques jours après avoir reçu ce cadeau, j’hésitais à le mettre pour aller à l’école car je pensais que j’allais le perdre. Cela n’a pas loupé : pendant la récréation, j’ai perdu ce collier que je n’avais que depuis quelques jours. J’ai fouillé la cours de récréation de fond en comble et je n’ai jamais réussi à le retrouver.
En septembre 2008, j’ai eu une sorte de flash un matin en voyant l’une de mes collègues arriver au boulot. J’ai pensé, sans trop comprendre d’où me venait cette sensation étrange, qu’elle était enceinte. Les jours passent, je l’observe, je ne vois rien qui puisse laisser penser qu’elle est effectivement enceinte mais cette idée m’obsède. Je finis par lui envoyer un mail pour lui poser directement la question. Elle m’a confirmé qu’elle était enceinte mais qu’elle venait à peine de l’apprendre et qu’il ne fallait pas que je le dise à qui que ce soit car elle ne l’avait pas encore annoncé.
Le samedi 20 juin 2009, c’était le jour de mon premier cours de moto. J’avais eu une colique néphrétique le dimanche précédent mais je tenais à tout prix à aller à mon cours, que j’attendais depuis déjà un long mois. Je me suis levée très tôt ce jour-là car ma leçon était à 8h. J’étais tranquillement en train de me préparer dans ma salle de bains quand je me suis dit : "Je suis folle de faire ça, il va m’arriver quelque chose, j’aurais mieux fait d’annuler". Je n’ai pas voulu écouter cette petite phrase qui résonnait dans ma tête. Je n’ai pas envie de vivre dans la superstition et de refuser des activités sous prétexte que j’ai un mauvais pressentiment. Après tout, qui me prouve que ce mauvais pressentiment va vraiment conduire à une catastrophe ? Je me décide donc d’aller contre cette petite phrase de mise en garde et je vais quand même à mon cours de moto. La suite, vous la connaissez : j’ai eu un accident après seulement quize minutes de leçon et je suis encore aujourd’hui en rééducation.
Au moins de janvier, j’ai eu la plus inutile vision qu’on puisse imaginer. Je me suis vue avec mon badge de parking cassé dans mes mains. Sur le moment, j’ai trouvé cela complètement débile. Le lendemain matin, il se trouve que mon badge s’est effectivement cassé quand je suis descendue au parking, comme je l’avais vu la veille.
Il m’arrive malheureusement d’avoir des pressentiments de choses plus graves. Le mardi 19 janvier, D.K. m’a appelée pour me dire qu’il devait monter d’urgence dans les Vosges car sa grand-mère n’allait vraiment pas bien. J’ai entendu dans ma tête : "Tu n’auras pas le temps de monter". Je me suis dit : "Mais merde, pourquoi je pense des choses comme ça ?». Il se trouve qu’une heure après, D.K. m’appelait pour me dire que sa grand-mère était décédée. Il n’avait même pas eu le temps de préparer ses bagages. J’avais eu les mêmes pressentiments pour le décès de mon père et pour le décès de mon grand-père, donc ce n’est pas un fait isolé.
Jeudi dernier, j’ai encore eu un pressentiment. Ma mère m’a dit le matin au téléphone qu’elle devait aller faire les courses. D’habitude, elle va faire ses courses le vendredi et je ne sais pas pourquoi, mais j’étais contrariée qu’elle ne suive pas ses habitudes. Je suis ensuite allée au travail, je ne pensais plus à ça, quand soudain, entre 10h30 et 11h, j’ai pensé à ma mère et je me suis dit : "Et si elle avait un accident ?". Une fois de plus, je n’ai pas prêté plus attention que ça à cette phrase qui m’a traversé la tête, tellement elle était farfelue. Pendant ma pause déjeuner, j’appelle ma mère qui m’annonce qu’elle a échappé à un très grave accident après avoir fait les courses (c’est-à-dire entre 10h30 et 11h...) : en faisant son petit trajet de dix minutes à pieds pour rentrer à la maison, elle a dû passer sous un échafaudage et des ouvriers ont laissé tomber une énorme planche métallique. Ma mère est passée à quelques centimètres de la planche. Plusieurs témoins ont apparemment bien halluciné en voyant cette scène et le coup de bol de ma mère. Je n’ose même pas imaginer ce qui se serait produit si la planche l’avait touchée...
Encore aujourd’hui, j’ai fait l’expérience d’un de ces pressentiments (je précise que j’ai commencé à écrire ce texte hier). Je suis allée voir ma mère à Nice et comme c’était son anniversaire hier, j’ai voulu l’inviter au restaurant pour fêter ça. Nous sommes allées à pieds au restaurant. Nous sommes passées devant l’immeuble où vit le fameux radiologue que j’avais rencontré pour la première fois en juillet 2009 à la clinique où je passe mes visites de contrôle suite à mon accident. Je m’amuse à dire à ma mère : "Tiens, on va aller le voir et on va l’inviter au restaurant !" (c’était bien sûr une boutade puisque ce gars est un gros con et que je n’ai pas la moindre envie de le voir !). Et là, j’ai encore "entendu" une petite phrase dans ma tête qui disait : "Et en plus, je vais devoir raconter sur mon blog que j’ai vu cet idiot de radiologue...". D’une part, j’ai senti que j’allais le voir, et d’autre part, je me suis dit que si cela se produisait, cela ferait un exemple parfait puisque j’écrivais justement cet article. Ma mère et moi continuons notre trajet à pieds. Nous arrivons sur la place Garibaldi. Il fait un temps magnifique et les gens sont attablés aux terrasses pour boire un coup et prendre le soleil. Mon attention se fixe sur l’une des terrasses de la place. Mon regard se porte d’abord sur un homme qui lit un journal en fumant une cigarette, puis je continue à marcher, et là, je ne sais pas pourquoi, je me suis retournée pour regarder à nouveau les gens attablés et qui vois-je ? Le radiologue, lunettes de soleil sur le nez et pull violet bien flashant ! Impossible de ne pas le voir ! Je suis sidérée ! Je parlais de lui quelques minutes avant et il est là, en train de me regarder lui aussi. Nous nous lançons un bonjour poli et je continue mon chemin avec ma mère. On peut le dire, je suis sur le cul !
Bon, j’ai plein d’autres exemples à vous donner mais je ne vais quand même pas y passer la nuit, je pense que vous en avez assez lu ;-) Le problème avec ces pressentiments, c’est que je ne peux pas savoir à l’avance qu’ils sont bien des pressentiments justement ! En gros, il faut que l’événement que j’ai "senti" se produise pour être sûre que c’était un pressentiment. A chaque fois, je me dis que j’ai une imagination débordante et je suis étonnée que l’idée qui m’était passée par la tête se réalise. Je veux bien admettre que tout cela n’est peut-être qu’un hasard, mais je constate quand même que ces hasards sont pour le moins surprenants. Il faudrait peut-être que je note toutes les idées farfelues qui me passent par la tête pour vérifier lesquelles étaient effectivement des pressentiments. Si ça se trouve, pour cent idées, seulement une d’entre elles est un pressentiment et mon cerveau me joue des tours en ne se souvenant que des cas où cela se réalise. Vous voyez, je reste rationnelle hein ;-) L’autre problème concernant mes prémonitions, c’est qu’avant, elles étaient relativement isolées. J’avais de temps en temps un "flash", l’événement se produisait et j’étais à chaque fois surprise moi-même que ce que j’avais vu se réalise, parfois plusieurs mois après ! Mais depuis le mois de janvier, la fréquence de mes pressentiments devient beaucoup plus importante. Ca flashe, ça flashe, ça flashe sur à peu près tout et n’importe quoi et j’en ai marre ! Bon, rassurez-vous, mon intelligence l’emporte et je me dis qu’il y a bien des explications scientifiques à ces pressentiments. Après tout, si on réussit à expliquer des phénomènes comme les impressions de "déjà vu", les pressentiments doivent eux aussi pouvoir s’expliquer. Bref ! Je ne sais pas trop quelle attitude adopter vis-à-vis de ces idées qui me traversent l’esprit. Dois-je les ignorer complètement ou dois-je au contraire m’en servir éventuellement d’avertissement comme j’aurais dû le faire pour mon cours de moto en juin 2009 ? Je n’ai pas envie de me laisser diriger par ça en tout cas !
Sur ces bonnes paroles, je dois vous abandonner, car j’ai le pressentiment que je vais être fracassée demain au boulot si je n’essaie pas de me reposer ;-)