Voilà, je suis à Nice avec mon PC et son clavier AZERTY et je peux enfin vous faire le récit de ma consultation avec mon chirurgien. J’avais rendez-vous mardi à 14h30. Je devais évidemment faire une radio de contrôle, comme d’habitude, et je suis donc arrivée un peu en avance. Je vous avais raconté ici que j’avais envoyé un SMS à mon radiologue la veille de ma visite pour savoir s’il bossait ce jour-là et s’il pouvait me faire ma radio. Il m’avait répondu qu’il acceptait uniquement si je portais une tenue sexy. J’ai tenu parole et j’ai revêtu mes plus beaux atours spécialement pour l’occasion. Je suis joueuse et je trouvais sa demande amusante. Malgré ma bonne volonté, notre petite rencontre s’est plutôt mal passée. Sans rentrer dans les détails (cela m’obligerait à raconter tout ce que je n’ai pas dit sur nos précédentes rencontres), il a été tour à tour "allumeur" (je constate que ce terme n’existe qu’au féminin dans le dictionnaire, mais je me permets ce petit écart de langage car je ne vois pas quel autre mot employer pour décrire son comportement), désagréable et goujat. Il est à présent certain que nous ne serons ni amis, ni quoi que ce soit d’autre ! Cet homme m’a montré en quelques minutes à quel point il est immature, superficiel et crétin. C’est dommage, car lors de nos précédentes rencontres, je lui avais trouvé de nombreuses qualités, mais toutes ces impressions positives se sont définitivement envolées. Je crois que ce qui me contrarie le plus, c’est de ne pas avoir eu le temps de lui dire ce que je pensais de son comportement, le lieu n’étant pas approprié pour ce genre de conversations. Tant pis, il est inutile que je gaspille plus d’énergie pour cet homme sans intérêt ! Hop, du balai ! Je n’ai pas besoin d’une personne de ce genre dans mon entourage.
Dans mon article de mardi, j’écrivais : "Cette petite étincelle que j’avais trouvée il y a un an et demi, elle était rare et précieuse et j’en prends un peu plus conscience chaque jour. [...] Malheureusement pour moi, je ne peux que constater que plus je rencontre de nouvelles personnes, plus je regrette ce que j’ai perdu." Ces réflexions sont encore plus vraies aujourd’hui. En plus de m’inquiéter sur ma capacité à aimer et être aimée, j’ai l’impression que trouver de vraies amitiés n’est pas une sinécure. Je suis malheureusement quelqu’un d’entier, et en amour comme en amitié, j’attends sans doute trop des autres, mais en contrepartie, je suis prête à donner beaucoup. Finalement, même amicalement, mes exigences élevées viennent en partie de ma précédente relation qui a placé la barre infiniment haut, puisqu’elle avait commencé par une amitié forte avant de prendre une tournure amoureuse. La rareté des vraies amitiés et des relations amoureuses profondes les rend d’autant plus précieuses quand on a le bonheur de les trouver. Tout le reste n’apporte que déceptions et désillusions. La vacuité de certaines relations humaines me donne la sensation désagréable de vivre quelque chose d’incomplet. Qu’est-ce que je vais devenir ? Est-ce que je dois moins aimer pour trouver le bonheur ? Est-ce que je dois revoir mes exigences à la baisse ? Est-ce que je dois aller contre ma nature profonde et arrêter de croire en quelque chose de beau ? Cette "angoisse" (bon, n’exagérons pas, cela ne m’empêche pas de dormir la nuit) sur mon avenir me taraude de plus en plus depuis quelques semaines. L’amie que j’avais vue deux fois en août (je vous avais notamment raconté la soirée passée avec elle la veille du retrait de mes broches dans cet article) et qui est séparée de son compagnon depuis trois mois traverse le même genre de "crise existentielle". Mardi, elle m’a envoyé un mail où elle m’écrit : "Les garçons qui m'ont plu se comptent sur les doigts d'une main, et ça n'a pas chaque fois été réciproque en plus." Cela me fait de la peine pour elle, car je la sens vraiment déprimée ces derniers temps, mais cela me rassure aussi de voir que je ne suis pas la seule à m’interroger et à me dire qu’un véritable amour réciproque est si rare que cela relève presque du miracle de parvenir à le trouver. Crise de la trentenaire célibataire ? Peut-être ! Ne vous méprenez pas, je ne suis pas en plein désarroi. Je ne suis pas profondément heureuse, certes. On va dire que je suis dans une phase où j’ai besoin de réfléchir à ce que j’imagine pour mon avenir, j’essaie de me remettre en question, de comprendre les causes de mes échecs sentimentaux. Il n’y a rien à faire, cela fait depuis début septembre que j’aborde régulièrement ces questions ici, et pourtant ce coup-ci j’ai d’autres choses à raconter ! Allez, je me recadre et j’arrête le hors-sujet. Je dois poursuivre le récit de ma visite à la clinique !
Après le passage catastrophique au service radiologie, j’ai été reçue par mon chirurgien. Il m’a posé de nombreuses questions sur mon niveau de douleur. Je lui ai dit que j’avais toujours très mal au cubitus, que cela gêne la mobilité et empêche de forcer lors des séances de kinésithérapie. Je lui ai aussi signalé que j’ai vraiment très mal quand il pleut. Pour lui, tout cela est "normal", car le traumatisme est encore "récent" et que le climat humide dans notre région a tendance à exacerber les douleurs consécutives aux fractures. Bon, c’est officiel, je vais vraiment bien en baver tout l’hiver. Il a constaté que mon algodystrophie est encore bien présente : les os apparaissent très déminéralisés à la radio. Il a émis l’idée de me faire les fameuses piqûres de calcitonine pour favoriser la reminéralisation mais il a finalement laissé tomber cette idée, comme lors de ma consultation fin août. Sachant que je ne supporte déjà pas de simples calmants à base de dérivés de morphine, le traitement de l’algodystrophie par le biais d’injections de calcitonine risque d’être trop lourd à supporter. C’est super, je n’ai ni la possibilité de prendre des calmants dignes de ce nom, ni l’espoir d’être reminéralisée rapidement. J’ai profité de ma visite pour poser quelques questions au chirurgien concernant l’aspect de mon cubitus. Je ne suis pas stupide et sur les radios, j’avais bien vu sans être une pro de l’anatomie que mon cubitus "cogne" sur l’extrêmité du radius (c’est très clair sur la radio que j’avais publiée dans cet article de juillet), alors que des radios de poignets sains montrent ces os l’un contre l’autre, mais pas l’un sur l’autre. Mon chirurgien m’a dit que cela est dû à ma fracture : une partie du cubitus a été broyée (j’ai donc définitivement perdu un bout de mon os) et les ligaments ont été arrachés. Il m’a confirmé que l’aspect radiologique de mon poignet restera comme cela et que par conséquent, je ne retrouverai jamais un poignet normal. Néanmoins, il trouve que mon niveau de mobilité est très encourageant même si je dois encore passer de longs mois en rééducation. Moi, j’avoue que ces douleurs, cette algodystrophie persistante et ces constatations radiologiques m’ont miné le moral. J’ai presque envie de tout envoyer balader, d’arrêter de m’épuiser avec ces atroces séances de kinésithérapie (ou de torture, au choix) et de laisser mon poignet pourrir sur place. Mais non, je ne peux pas me résoudre à rester dissymétrique, je veux retrouver ma mobilité !
J’ai posé d’autres questions au chirurgien concernant les procédures d’expertise médicale. Il m’a vivement conseillé de me faire assister par mon propre expert lors de l’expertise réalisée par le médecin de l’assurance. Selon lui, si j’y vais seule, je vais me faire manger toute crue...C’est la lutte du pot de fer contre le pot de terre, et le chirurgien m’a de toute façon prévenue que si je me lançais là-dedans, la procédure serait extrêmement longue. Mon chirurgien m’a indiqué les coordonnées d’un expert fiable qu’il connaît bien afin que je prenne un premier avis concernant mon dossier et qu’on détermine si ça vaut le coup d’entamer ces longues démarches. Il faut savoir que se faire assister par son propre expert est très cher (cela peut coûter 1000 euros, voire plus). Je dois donc être sûre de mon coup avant de commencer quoi que ce soit. Je suis un peu dépitée de constater que je suis victime et que je vais devoir m’armer de patience et de courage si je veux obtenir une éventuelle indemnisation.
Concernant ma reprise du boulot, elle va finalement avoir lieu le lundi 9 novembre et non le lundi 16 novembre. Ma nouvelle kiné a pu me caser deux séances la semaine du 9, et elle pense qu’elle pourra m’en proposer une troisième car certains patients risquent d’annuler pour faire le pont du 11 novembre. Reprendre le boulot après plus de quatre mois et demi d’arrêt maladie me fait un peu peur, d’autant plus que je vais repartir de zéro sur de nouvelles activités. Je crains de ne pas réussir à gérer toutes les contraintes du quotidien à cause de mes douleurs. Je suis aussi embêtée de retourner chez moi, car je n’ai plus de meubles depuis que D.K. a récupéré les siens en septembre. En attendant d’acheter des meubles, j’ai une table et des chaises de jardin qui trônent dans le salon. C’est super classe, j’adore ! Enfin bon, chaque chose en son temps. Avoir de vrais meubles n’est pas forcément la plus haute priorité.
Comme je vous l’avais raconté dans mon précédent article, je suis allée chez moi mercredi soir. J’ai passé la journée de jeudi à faire un grand ménage à la maison. Après le ménage, j’ai fait un petit tour en voiture pour repérer l’emplacement de mon futur cabinet de kinésithérapie (surtout pour voir où l’on peut se garer facilement à proximité). Enfin, j’ai repris le bus pour rentrer à Nice, et je suis arrivée chez ma mère à 18h, épuisée. J’ai eu atrocement mal au bras toute la soirée : je sentais une brûlure dans toute la zone autour du cubitus et j’ai même eu des douleurs au coude, qui a un peu rougi. Tout cela me confirme que mon retour chez moi va être difficile.
Ma journée de vendredi va être très chargée. Le matin, j’ai rendez-vous chez mon ophtalmo. L’après-midi, je fais ma dernière séance avec ma kiné. J’ai aussi plein de courriers à poster, notamment une lettre recommandée avec accusé de réception pour réclamer mon remboursement à l’auto-école, qui ne m’a rien envoyé cette semaine. Je voudrais aussi faire un peu les magasins, et en fin d’après-midi, je vais retourner chez moi en bus car j’ai encore plein de petites corvées à faire avant de reprendre le boulot lundi !
Sur ces bonnes paroles, je vous laisse pour reposer un peu mon pauvre poignet. Bonne nuit à tous !