Cela fait quelques semaines que je songe à reprendre la moto. Oui, je sais, j’ai eu un accident le 20 juin 2009, j’ai été en arrêt maladie pendant presque cinq mois, j’ai subi quelques complications après le retrait du plâtre et des broches et j’ai encore mal au bras aujourd’hui pour une raison encore inconnue (une IRM prévue le 7 mai permettra peut-être d’avoir une explication). Mais j’ai un grand défaut : je suis stupidement tenace. Je m’en veux d’être moi, mais c’est comme ça ;-) J’ai très envie de remonter sur une moto. J’en ai même parlé à ma kiné ce matin. Elle a passé son permis moto l’an dernier et elle m’a conseillé un moniteur sympa à Grasse. Bon, je n’en suis pas là, je sais très bien que mon bras n’est pas assez fort pour reprendre la moto tout de suite. Je crois que rien que pour la poussette, je risque d’être très handicapée par mes douleurs :-) En attendant d’être en état, je voudrais refaire des tours de moto en tant que passagère. J’ai même demandé à Toad d’accueillir le petit sac de sable que je suis sur sa grosse moto ! Cette initiative de ma part est assez surprenante pour être signalée, car je fais difficilement confiance à quelqu’un, et cela est encore plus vrai quand il s’agit de piloter une grosse bête dangereuse ! Il faut croire qu’il m’inspire suffisamment confiance pour avoir envie de partager cela avec lui ! On verra si Toad est assez fou pour accepter ;-)

Comme je repensais à ces histoires de moto, j’ai relu la nuit dernière ce texte que j’avais écrit l’an passé après mon tout premier tour de moto avec le "red tongue guy". Drôle de coïncidence : c’était il y a un an exactement, le 21 avril 2009 ! Que le temps passe vite ! Je me souviens de cette balade comme si c’était hier. Ce tour de moto avait provoqué en moi un état d’euphorie incroyable et avait exacerbé mon envie de me mettre à la moto. Je suis nostalgique de ces instants car aujourd’hui, le "red tongue guy" (pour ceux qui n’ont pas tout suivi, c’est lui dont je parle dans ma série de textes "Introspection", mais cela faisait une éternité que je n’osais plus lui donner ce surnom sur mon blog, parce qu’il me rappelle trop de souvenirs) ne m’adresse même plus la parole, et il ne risque donc pas de me proposer de monter sur sa moto. Je suis dégoûtée. J’ai l’impression qu’il ne voudra plus jamais me parler ou passer du temps avec moi. Il faut croire que je suis devenue transparente et sans intérêt. Il est adorable avec tout le monde, sauf avec moi. Ca me fait mal...bien plus mal que cette putain de fracture de merde ! Qu’on ne vienne pas me dire de tourner la page, de jeter le livre ou je ne sais quoi d’autre. Ce n’est pas ça le problème. Je peux admettre que notre histoire soit finie, après tout, ce n’est pas la première fois hein...et je sais que je peux m’en remettre, il paraît même qu’on se remet de tout (quelle foutaise, la preuve, j’ai encore mal au bras !). Mais je ne supporte pas cette désagréable impression d’être devenue invisible. Fait chier ! A-t-il oublié qu’il a cru un court moment dans sa vie que j’étais importante pour lui ??? Cette fameuse nausée dont je parlais hier, elle est en train de m’envahir, parce que toute cette douleur que j’accumule depuis des mois ne demande qu’à sortir. A force de la retenir et de jouer la comédie au boulot, j’ai l’impression qu’elle me pourrit de l’intérieur.

Et bien voilà ! Je voulais écrire un petit texte amusant sur mon envie obsessionnelle de remonter sur une moto, et j’ai un peu plombé l’ambiance. Elles sont là, les premières larmes versées sur mon canapé. Respire CyCy. Garde courage. Et demain, n’oublie pas de sourire.