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Semaine de m****

Petit bilan de ma semaine :

- Mardi, j’ai passé une très bonne soirée : ciné, restaurant, conversations amusantes, sérieuses, moins sérieuses, confidences, ragots...C’était génial, la semaine commençait bien.

- Mercredi, mon moral en a pris un coup. Parce que cela fait sept ans qu’il nous a quittées, ma mère et moi. Je n’ai pas pleuré, non. J’ai pensé à lui. Je me suis dit qu’il serait bien triste de voir que ma vie n’est pas celle qu’il aurait espérée pour moi et que je ne suis pas super heureuse. Mon père était un homme compliqué, autoritaire, voire tyrannique, mais il me manque. D’autres choses m’ont perturbée mercredi. Le soir, je me suis laissée emporter par la dangereuse euphorie dont je parlais ici. J’ai fait une bêtise, une grosse. Et pourtant, j’ai réfléchi pendant une bonne heure avant de la faire. Je savais que c’était une connerie, pourquoi n’ai-je pas réussi à me retenir ? Parce que je suis moi, encore et toujours...Je n’aime pas être moi !

- Jeudi, j’étais tellement mal suite à ma bêtise de la veille que j’ai dû poser mon après-midi. Je me rends compte que je me laisse trop facilement submerger par mes émotions, parce que je suis stupide, à toujours prendre les choses trop à coeur. Je vous l’ai dit, parfois, j’en ai vraiment marre d’être moi ! Une fois rentrée chez moi, j’ai un peu mangé mais rien ne passait et j’ai essayé de faire une sieste. J’ai à peine pu dormir et je me suis réveillée avec la gueule de bois alors que je n’avais bu que de la limonade...J’ai ruminé le reste de l’après-midi, allongée sur mon canapé. Les copines et les copains ont essayé de me remonter le moral comme ils ont pu. On va dire que cela a moyennement marché...Je m’en veux d’être parfois aussi faible (ce n’est pas la première fois que je pose des jours parce que je me sens mal psychologiquement et que je n’ai pas la force d’assumer mes contraintes de boulot dans de telles conditions). Il faut que j’arrive à rester professionnelle, après tout, cela fait des mois que je fais semblant d’être "bien", il suffit de continuer sur cette voie, non ?

- Vendredi, même si j’étais loin d’être au top de la forme, je suis quand même allée bosser. Je crois que j’aurais mieux fait de rester chez moi, car comme d’habitude, vendredi soir, une merde de dernière minute m’est tombée dessus. Je remarque que je suis devenue beaucoup plus patiente au boulot depuis mon retour suite à mon arrêt maladie mais il m’arrive parfois d’être exaspérée. Ce fut le cas vendredi et je n’ai pas pu me retenir : j’ai râlé !!! Je veux bien accepter de bosser sur une merde de dernière minute, mais il faut quand même que la personne responsable de la merde en question fasse son boulot correctement avant de se barrer en week-end ! Bref, je me calme, de toute façon, m’énerver toute seule dans le vide, ça sert à quoi ? A rien ! Je pense qu’il va falloir que j’évite de m’emporter comme ça à l’avenir. Je me dis qu’en plus, mon énervement était sans doute plus lié à mes contrariétés de jeudi qu’au boulot lui-même. On va dire que c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Il m’en reste des étapes à franchir avant de devenir "sage"...

- Vendredi toujours, un collègue m’a fait des compliments sur mes boucles d’oreilles ! Non, vous ne rêvez pas, mes boucles d’oreilles les rendent tous fous ! Si j’avais ne serait-ce qu’imaginé que ces petits accessoires pouvaient susciter une telle fascination, je me serais fait percer les oreilles bien avant !!!

- Le sommeil est absolument indispensable à mon équilibre. J’ai passé ma journée de samedi à comater à la maison. Pas terrible pour un début de week-end mais j’en avais vraiment besoin car j’avais beaucoup de sommeil en retard. Maintenant que j’ai dormi, je me sens quand même mieux. Par contre, je recommence à prendre de très mauvaises habitudes. Quand je suis stressée, je n’ai pas le courage d’aller me coucher dans mon lit trop grand et je m’endors sur le canapé. Cela faisait des mois que cela ne m’était pas arrivé, vu que je n’avais pas de meubles. Mais depuis trois semaines, j’ai mon nouveau canapé et j’ai déjà passé trop de nuits en tête-à-tête avec lui ! Il va falloir que je prenne sur moi et que je rejoigne mon lit !

- J’ai fait le bilan de ma vie personnelle ce week-end. Je constate que cela va bientôt faire deux ans qu’un homme ne m’a pas dit "je t’aime". Cela va faire quasiment autant de temps qu’un homme ne m’a pas prise dans ses bras en le souhaitant vraiment. Oh, bien sûr, il y avait eu le radiologue quand j’étais en arrêt maladie. Je n’avais pas voulu perdre mon temps à parler de notre tentative de début de relation, cela n’aurait même pas mérité une ligne sur mes pages bleues. Je finis par en parler aujourd’hui, mais je n’ai pas grand chose à en dire. Cela avait malheureusement été un vrai fiasco parce que nous ne cherchions clairement pas la même chose et qu’il n’y avait eu aucune douceur et aucune tendresse dans nos rapprochements. Cette mésaventure m’avait fait prendre conscience de ce que j’avais perdu : ma dernière relation avait quelque chose d’exceptionnel, et j’avais l’impression de ne jamais pouvoir revivre quelque chose d’aussi intense et d’aussi beau. Quand j’ai repris le travail en novembre, j’étais donc dans un état d’esprit très particulier. Je venais de vivre un début de relation particulièrement décevant, et je n’arrivais pas à chasser de mon esprit l’homme qui m’avait quittée un an auparavant et qui m’avait fait vivre ces instants "magiques". Et justement, cet homme, mon motard adoré, est revenu vers moi après mon arrêt maladie ! C’était inespéré ! Mais sa tendresse n’était-elle pas feinte ? Je n’en sais rien, je suis dans le flou le plus complet. Je crois que je suis bien incapable de savoir ce dont j’ai envie, là maintenant. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir devenir ? Je me le demande ! (ah la la, il faut que je l’écrive, la suite de mon introspection !!!)

- J’ai une petite anecdote "amusante" à raconter, pour terminer mon récit sur une note légère. Dimanche après-midi, je suis sortie avec ma mère et nous voulions prendre le bus. A l’arrêt, j’ai remarqué la présence d’un homme qui traîne souvent à cet endroit-là et qui m’avait terrorisée il y a treize ans ! Oui, oui, je m’en souviens encore, parce qu’il était vraiment flippant, et comme il a exactement la même tronche qu’avant, c’est difficile de l’oublier. Un jour, quand j’étais en prépa, à la sortie des cours, j’étais allée prendre mon bus et ce mec m’avait abordée et draguée lourdement. Malheureusement pour moi, il était monté dans le même bus que moi, et je me l’étais coltiné sur tout le trajet. Il m’avait proposé d’aller fumer de l’herbe avec lui et m’avait dit que c’est Dieu qui nous l’envoie (l’herbe...). Je me suis donc faite draguer par un drogué collant et j’ai eu une peur bleue qu’il me suive jusqu’à chez moi. Bref ! Je retrouve donc ce taré à l’arrêt de bus et je répète à ma mère, comme à chaque fois qu’on le croise, que c’est le drogué de 1997...Et bien ce cinglé est allé aborder ma mère en lui demandant si par hasard elle n’habitait pas dans le quartier de la prison. Ma mère est interloquée et lui répond que non. Il insiste et se demande si elle n’a pas un sosie...Ensuite, il me regarde et dit à ma mère : "C’est votre fille ? Elle est jolie ! Et moi je suis célibataire !" Aaaaah non pas ça hein, je veux pas me refaire draguer par ce plouc : il a des ongles longs et crasseux, des cheveux dégoûtants, des dents pourries, des vêtements aussi sales que s’ils sortaient d’une décharge, et il semble bien connaître le quartier de la prison (c’est à se demander pourquoi hein !!!). Je ne me rappelle même pas ce que je lui ai répondu mais il a compris qu’il ne fallait pas nous faire chier et il s’est poliment éloigné. Quelques minutes après, une jeune femme arrive à l’arrêt de bus, seule. Le drogué s’empresse de venir près d’elle et il a une nouvelle approche tout aussi hallucinante que celle qu’il a eue avec ma mère et moi : il lui explique que cela fait un an et demi qu’il l’attend...La fille semble prendre peur et le refoule gentiment. Il retourne s’asseoir plus loin. Il est quand même sacrément courageux, car il vient de se prendre deux râteaux en l’espace de cinq minutes. Nous avons un peu discuté avec la pauvre demoiselle encore sous le choc. Elle n’en revenait pas quand nous lui avons raconté qu’il nous avait abordées juste avant son arrivée :-) Je me demande quand même si ces techniques d’approche ont déjà marché un jour, car cela fait quand même treize ans qu’il drague aux arrêts de bus ! Il faudrait qu’il prenne une bonne douche, qu’il coupe ses ongles et ses cheveux et qu’il lave ses vêtements, parce que là, franchement, il ressemble à un clochard (euh, en fait, c’est peut-être un clochard ?!). Ceci dit, même propre, je crois qu’il ne ressemblerait à rien ! (ah si, à un épouvantail !). Allez, j’arrête d’être méchante, j’espère de tout cœur qu’il finira par trouver une femme qui acceptera de lui donner tout son amour (sortez les violons !).

J’ai écrit assez de bêtises pour aujourd’hui, je vous souhaite donc une bonne nuit. Et vous savez quoi ? Moi, j’ai tellement dormi ce week-end que je n’ai plus du tout sommeil !

Ecrit par C-C, le Lundi 3 Mai 2010, 01:45 dans la rubrique Jour après jour.