Après notre étonnante soirée du mardi 15 décembre, je rentre chez moi, je déballe mes cadeaux et les images des instants que je viens de vivre défilent dans ma tête. Que se passe-t-il ? Est-ce qu’il essaie de revenir vers moi ? Est-ce que je me fais des illusions ? Je n’en sais rien.

Mercredi 16 décembre, je le remercie à nouveau pour ses cadeaux. Il me dit que cela lui a fait plaisir de me gâter un peu. Je trouve tout cela complètement incroyable. Je ne sais plus quoi faire. Dois-je lui demander clairement ce qu’il attend, ce qu’il cherche ? J’ai trop peur qu’il me dise que je me fais des idées. Dans l’après-midi, je me dis que j’aimerais moi aussi lui faire un cadeau de Noël et je lui demande ce qui lui ferait plaisir. Il me parle d’un livre qui l’intéresserait. Je le lui commande, ainsi qu’un autre sur le même thème. En fin d’après-midi, prise dans un de mes délires (malheureusement) habituels, je me décide à l’inviter chez moi pour une soirée "remise de cadeaux"...Je lui envoie une invitation avec une carte virtuelle (je n’allais quand même pas lui refaire le coup de l’invitation à décrypter en remettant dans l’ordre des mots pris sur tous les articles de mon blog comme en novembre et en décembre 2008...). Il ne répond pas à mon invitation. Le soir, il se connecte sur MSN et j’en profite pour lui demander s’il est d’accord pour venir à ma soirée. Il accepte ! Ouf, je suis soulagée !

A partir du vendredi 18 décembre au soir, je suis en congés pour deux semaines. Même si cela ne fait même pas deux mois que j’ai repris le boulot, cela va me faire le plus grand bien car je me sens extrêmement fatiguée. J’ai démarré la reprise du travail sur les chapeaux de roues depuis début novembre, et me débrouiller seule chez moi épuise mes dernières réserves. J’ai donc besoin de repos, et vite ! Le samedi 19 décembre, je passe l’après-midi à confectionner mon dessert pour ma soirée : des cigares aux amandes et au miel parfumé à la rose. Mes cobayes le testent en avant-première et cela semble tout à fait mangeable. Je suis contente, je suis au moins rassurée pour mon dessert. Je passe le reste du week-end à me poser des questions sur lui, sur moi, sur mes sentiments. Il me plaît encore, il n’y a pas de doute là-dessus. Je crois que je l’aime encore, mais j’ai peur de le reconnaître. Une autre peur me préoccupe : celle de l’aimer moins qu’avant car mon amour a été mis a rude épreuve, l’épreuve de nombreux mois de silence. Je ne sais plus trop où j’en suis. Je ne voudrais pas que notre relation reparte et me rendre compte que mes sentiments ne sont pas aussi forts que je le croyais, car je n’ai pas envie de le faire souffrir...J’ai peur de souffrir moi aussi, alors je me protége autant que je peux. Peut-être que je me trompe, peut-être que ma mémoire enjolive ces moments de notre bel été 2008...J’ai peur d’aimer le souvenir de ce bonheur avec lui plutôt que de l’aimer réellement lui. Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis dans la confusion la plus totale. La seule chose qui est sûre, c’est que tous les hommes que j’ai rencontrés depuis notre séparation n’ont pas réussi à me le faire oublier. Pendant mon arrêt maladie, malgré la rupture de contact, j’ai pensé à lui tous les jours, sans exception. Il m’a manqué.

Le lundi 21 décembre, je vais chez la kiné le matin, je fais ensuite quelques courses et je me prépare tranquillement pour ma fameuse soirée. Je flippe un peu, car même si je sais que mon dessert est réussi, je dois cuire le plat principal au dernier moment. Je ne suis peut-être pas trop mauvaise pour la confection de desserts, par contre, pour ce que j’appellerais la vraie nourriture, c’est une autre histoire. Je ne prends aucun plaisir à la cuisiner ! Bref ! Pour me déstresser, je me fais belle pour la soirée. Je ressors ma jolie robe et mes bottes de la soirée de Noël organisée par le CE de ma boîte le 12 décembre, j’essaie d’être bien coiffée et bien maquillée. Mon invité arrive enfin. J’ouvre la porte, nous nous faisons la bise, et il me dit “Tu es magnifique !”. Il a les yeux brillants, son regard ne peut pas me mentir. Ne m’a-t-il pourtant jamais menti auparavant ? Je le trouve très beau, j’ai peur de me sentir encore autant attirée par lui. J’ai peur de cette soirée. Est-ce que je vais me rendre compte qu’il n’y a plus rien entre nous ou au contraire avoir le bonheur de constater qu’il ne m’a pas oubliée ? Il m’offre deux cadeaux, un jeu de Uno et un autre jeu de société. Je suis surprise car il m’en a déjà fait plein la semaine précédente. C’est aussi bien embêtant, car j’avais organisé cette soirée pour procéder à une remise de cadeaux, et je n’ai pas reçu les siens ! Il faut donc que je me rattrape sur le repas. Apéro au champagne, verrines, foie gras, tout va bien...Je dois ensuite subir le pire moment de la soirée pour moi : mettre un ridicule tablier de cuisine et faire cuire deux morceaux de tournedos. J’ai eu l’idée lumineuse de cuire les légumes avant, ce sera toujours ça de moins à faire ! Je ne sais plus trop si la viande était bien cuite, je crois qu’elle était à peu près mangeable, mais je ne m’en souviens pas vraiment car quand je suis stressée, j’ai beaucoup de mal à manger ! Ce qui est sûr, c’est que je suis loin d’être la reine de la cuisine :-) Heureusement, j’ai l’occasion de faire mieux avec mes cigares aux amandes. Il semble apprécier, de toute façon, je savais qu’avec un dessert aux amandes, il serait forcément comblé car il adore ça :-) Après le repas, nous jouons au Uno pendant un long moment. Je commence à me dire que la soirée va se finir comme ça, que nous sommes juste deux potes qui jouent aux cartes dans un salon pas meublé. Je me suis donc fait des illusions, cela ne fait plus aucun doute. Il commence à se faire tard et il me dit qu’il va bientôt rentrer chez lui. C’est terrible, je n’ai absolument pas envie que la soirée se termine comme ça, j’ai d’ailleurs prévu une petite surprise pour la fin de la soirée et je le lui dis. Je crois qu’il comprend que ma surprise risque de ne pas être purement amicale, et il n’a effectivement pas tort. Il s’inquiète un peu et me dit qu’il ne voudrait pas que nous franchissions certaines limites, que ce n’est pas une bonne idée que nous reflirtions ensemble. Je crois que je suis en train de me prendre un bon gros râteau pour finir l’année 2009 en beauté...Je ne me démonte pas, et je lui dis que notre situation est quand même un peu ambigüe depuis mon retour au boulot. Il l’admet, et m’avoue aussi qu’il pense qu’il a "merdé" en m’offrant les cadeaux la semaine précédente. C’est tout lui ça, il fait quelque chose, et après il se dit qu’il n’aurait pas dû le faire. Est-il incapable d’assumer ses actes jusqu’au bout ? Il me répète qu’il pense que ce n’est pas une bonne idée de ressortir ensemble. Il me dit qu’il voit que cela me contrarie. Effectivement, cela me contrarie, et le mot est faible. Nous sommes encore à table, l’un en face de l’autre. Je lui prends les mains et je lui dis ce que j’ai sur le cœur. Que depuis des mois, malgré les rencontres que j’ai pu faire, je n’arrive pas à l’oublier, que je n’ai pas envie de l’oublier, qu’il compte beaucoup pour moi. Il m’avoue que c’est un peu pareil de son côté, qu’il a rencontré des femmes mais qu’il pense qu’il aura les mêmes problèmes qu’il a eus avec moi avec n’importe qui, qu’il se demande comment il peut rendre une femme heureuse (moi, je n’ai jamais douté de sa capacité à me rendre heureuse...), qu’il a beaucoup repensé à notre relation, que je compte beaucoup pour lui aussi. Son discours évolue un peu et il me dit à présent qu’il faut qu’on se laisse le temps...Je lui dis que je ne suis plus à un mois près, vu que cela fait déjà un temps fou que j’attends. Et là, tout a basculé. Il s’est levé pour venir près de moi. Il s’est agenouillé à côté de moi et m’a prise dans ses bras. Cela faisait si longtemps que j’espérais me retrouver à nouveau dans ses bras ! J’ai pleuré pendant des mois, rêvant à son retour, n’y croyant plus à de si nombreuses reprises suite à nos multiples incompréhensions ! Et enfin, ce rapprochement tant attendu se produit ! J’ai envie de pleurer, je suis submergée par l’émotion. L’odeur de sa peau m’enivre. Il m’a tellement manqué pendant ces longs mois...Il embrasse et caresse mes joues, il prend ma main droite meurtrie par l’accident et embrasse délicatement mon poignet. Ce petit geste de tendresse me touche en plein cœur, comme si j’espérais que ce baiser allait comme par magie me guérir. Il est si protecteur envers moi, si rassurant ! J’aime tant cet aspect de sa personnalité ! Il fait glisser ses doigts sur mon dos, sensuellement, comme je l’aime, comme il l’avait fait le 27 juin 2008. Son entêtement à poursuivre ces effleurements me rend folle, et je sais à présent que mes doutes sur mes sentiments n’ont pas lieu d’être. Il déclenche encore en moi cette petite étincelle si particulière. Je crois bien que je l’aime encore, j’ai de plus en plus envie de pleurer sur son épaule mais je me retiens, je dois me retenir. Il caresse mes jambes, me dit que je suis belle et que celui qui sera avec moi aura de la chance. Je n’aime pas quand il dit ça. C’est lui que j’ai envie de rendre chanceux et il le sait bien. J’ai envie de rester serrée contre lui, croire encore l’espace de quelques instants que je ne suis pas n’importe qui pour lui. Les baisers sur les joues glissent et dérapent dans le cou, et nos bouches finissent par se rejoindre. Il manifeste encore quelques réticences et me dit que nous risquons de faire des bêtises. Moi, je n’ai plus envie de réfléchir, j’ai juste envie de profiter de ces retrouvailles inespérées. Nous allons finir la soirée dans ma chambre, je me sens gauche, timide, comme si c’était la première fois que je le touchais, alors que je suis en terrain connu. Cette fin de soirée a été à la fois une découverte et une redécouverte. Il part de chez moi tard dans la nuit. Je n’arrive pas à dormir de suite, car je suis encore sous le coup de l’émotion.

(La suite au prochain épisode...)