Vendredi matin, je suis allée à la clinique Saint George pour récupérer les résultats de l’IRM que j’ai passée la semaine dernière. Je voulais en effet avoir toutes les informations utiles avant la consultation avec mon chirurgien samedi matin. Je ne comprends pas tout mais voilà ce que raconte le radiologue dans son compte-rendu :
"Séquelles de fracture de l’extrêmité distale du radius et du cubitus avec importante déformation du foyer de fracture.
Il n’existe néanmoins pas d’anomalie de signal de l’os en regard du foyer fracturaire.
Absence d’anomalie de signal des os du carpe.
Absence de diastasis des lésions de la première rangée du carpe.
Remodelage dégénératif du ligament triangulaire du carpe.
Petite suffusion liquidienne située sous la pointe de la styloïde cubitale sans grande spécificité.
Absence d’anomalie de signal des gaines tendineuses sur les séquences axiales transverses."
Tout a l’air à peu près normal, à part le "remodelage dégénératif du ligament triangulaire du carpe" et la "suffusion liquidienne". On verra bien ce qu’en pense le chirurgien. J’ai été surprise de constater qu’en plus du compte-rendu et des images de mon poignet, j’ai également eu droit à un CD ROM. Il contient toutes les images qui ont été jointes au compte-rendu mais également un logiciel très sympa (enfin, j’imagine que c’est surtout sympa quand on est radiologue ! :-) ) qui permet d’analyser les résultats. Je me suis un peu amusée avec ce logiciel : on peut prendre des mesures, appliquer des traitements particuliers aux images, les faire défiler comme un film. C’est un peu le Photoshop de la radiologie :-)
Samedi matin, je suis allée à mon rendez-vous avec le chirurgien. Comme d’habitude, je devais faire une radio de contrôle pour vérifier en particulier l’évolution de mon algodystrophie. Et qui dit radio, dit charmant radiologue portugais...Enfin, charmant, il faut le dire vite, car lors de ma dernière visite en janvier, je l’avais plutôt traité de crétin suite à son comportement goujat lors de certaines de nos précédentes entrevues. Il me reçoit poliment, avec le sourire, me demande comment je vais, si j’ai encore mal, et me pose des questions sur mon boulot. Il évite soigneusement le sujet des relations sentimentales, alors que lors des précédents rendez-vous, il s’empressait de me demander où j’en étais de ce côté-là. Je pense qu’il a préféré éviter de parler de ça, peut-être parce qu’il craignait que je le traite à nouveau d’idiot. Il n’avait pas à s’inquiéter, j’étais certes énervée contre lui en janvier, mais depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, et je ne ressens plus aucune colère vis-à-vis de lui. Je lui avais de toute façon dit tout ce que je pensais de son comportement lors de la précédente visite. Cela m’avait bien soulagée et pour moi, cette histoire est classée. Je regrette un peu d’avoir démarré une histoire avec lui pendant mon arrêt maladie. Il y avait des choses qui me plaisaient en lui, mais il faut être réaliste : on ne peut pas faire changer les gens et il est inutile d’insister avec un homme qui affirme ne rien chercher de sérieux. De plus, comme je l’avais évoqué dans cet article, nous n’étions absolument pas compatibles physiquement. Pour dire les choses clairement, il n’est pas du tout tendre et les préliminaires ne semblent pas faire partie de ses pratiques. Je crois aussi qu’il manque beaucoup de confiance en lui. C’est bien la première fois que je me suis retrouvée au lit avec un homme qui regarde autant son corps (il fait de la musculation et admire les différences entre son corps frêle d’avant et son corps harmonieusement musclé de maintenant), qui se pose autant de questions sur son aspect physique (moi, quand je suis au lit avec un homme, je ne suis pas en train de me demander si telle ou telle partie de mon corps est suffisamment belle à regarder, et je laisse mes complexes au placard...) et qui finalement ne porte aucune attention à sa partenaire (normal, il est plus préoccupé par lui que par elle !). Je me demande quelle femme peut prendre le moindre plaisir dans ces conditons. Bref, je n’ai rien perdu, c’est certain ! Je suis incapable de vivre une sexualité épanouie sans m’impliquer sentimentalement. J’ai besoin d’être vraiment bien avec un homme pour envisager de partager des moments plus intimes avec lui. C’était donc une erreur de ma part de croire qu’il me plaisait physiquement et que cela suffirait. Toute cette petite histoire n’a contribué qu’à me faire sentir complètement "vide". On va dire que cela me servira de leçon pour plus tard !
Bon, je m’égare, je m’égare, je devais vous parler de poignet ! Après mon passage à la radio, le chirurgien m’a reçue. Il a voulu savoir comment je vais. Je lui ai dit que j’ai des douleurs au niveau du cubitus et que mon médecin traitant m’a prescrit une IRM pour comprendre l’origine de ces douleurs. Il a donc observé les résultats de l’IRM et de la radio du jour. Il m’a confirmé que l’épanchement de liquide explique la sensation d’inflammation persistante, mais il n’y a pas grand chose à faire pour cela, à part être patiente. Il pense que tout cela finira par guérir, que mon état va se stabiliser pendant l’été. Il a vérifié mon degré de mobilité. Il a comparé à ce qu’il avait noté en janvier et j’ai apparemment gagné beaucoup de degrés, en particulier sur les mouvements de rotation. Je ne m’en rends pas trop compte (je ne prends plus de photos pour mesurer mes progrès comme je le faisais en août, septembre et octobre) parce que les progrès sont plus lents qu’au début de la rééducation. Le chirurgien est confiant : selon lui, je peux encore espérer progresser, je suis certes pour l’instant bloquée par la douleur, mais dès qu’elle s’atténuera, les progrès reprendront. C’est vraiment une très bonne nouvelle et cela me remotive pour la suite. Le chirurgien m’a demandé si je continue les séances de kinésithérapie. Je lui ai répondu que j’y vais encore au rythme de trois séances par semaine. Il était très surpris : il trouve que c’est courageux et que je dois vraiment être motivée pour maintenir un tel rythme depuis aussi longtemps, car les patients ont tendance à se lasser et à laisser tomber bien avant. J’aurais dû lui préciser que je suis tenace et que je ne lâche jamais rien :-) Il m’a conseillé de ne pas hésiter à faire une pause dans ma rééducation si cela me fatigue plutôt que de me forcer à y aller. Je lui ai expliqué que j’ai déjà dépassé une grosse période difficile en mars : je m’obligeais à y aller et chaque séance était une vraie torture. Je lui ai également dit que ma kiné actuelle me fait moins bosser que celle chez qui j’allais quand j’étais en arrêt maladie et qu’au début, quand j’ai repris le boulot, je faisais des exercices à la maison en plus des séances de kiné mais que j’ai abandonné car j’ai de trop longues journées. Je lui ai parlé de l’aggravation de mes douleurs suite aux séances de MTP avec ma kiné actuelle : au début, cela m’avait un peu soulagée, et finalement, plus les séances passaient, plus l’inflammation devenait gênante et pénible. Je lui ai raconté que ma kiné avait envisagé tout un tas de causes possibles à mes douleurs, notamment la présence de morceaux d’os qui se baladeraient, et qu’elle m’avait même dit qu’on devrait peut-être envisager une intervention chirurgicale d’arthroscopie (et encore, j’ai oublié de lui raconter qu’elle avait pensé que je souffrais d’une périostite, d'une redéminéralisation ou d’une fissure du cartilage et qu’elle me voyait déjà sous calcitonine sans avoir aucun résultat d’examen à sa disposition pour justifier ces théories...) Mon chirurgien m’a répondu qu’elle n’y connaît manifestement rien et qu’elle n’a pas l’habitude de ce genre de cas. J’avais déjà de sérieux doutes sur les compétences de ma kiné et cela ne va pas me rassurer :-( En tout cas, je n’hésiterai pas à me fier à ce que je ressens à l’avenir. En mars, j’avais vraiment l’impression que les séances de kiné ne me soulageaient pas mais entretenaient mes douleurs. Dorénavant, je ne la laisserai pas me toucher si elle me fait mal. Mon chirurgien a voulu que je lui détaille les utilisations de mon poignet et il s’est aussi demandé si j’avais repris la moto. Je lui ai répondu que non mais que c’était en projet et j’ai plaisanté en lui disant que je tenais à me casser d’autres os pour continuer à être sa patiente. Ce petit comique m’a répondu qu’il fallait pour cela que je franchisse le cap de la première leçon :-) Pour finir, j’ai expliqué au chirurgien où j’en étais par rapport aux assurances et à la procédure lancée par mon avocat : deux audiences ont déjà eu lieu, une autre se déroulera dans quinze jours et normalement, un médecin-expert va être désigné pour évaluer mon état. Je suis partie de la consultation avec des prescriptions pour des calmants et des séances de kinésithérapie ainsi qu’un certificat de non-consolidation à transmettre à mon avocat pour étayer mon dossier. Je dois revoir mon chirurgien en septembre et il pense qu’on me déclarera consolidée avec séquelles à ce moment-là.
Après ma consultation, je suis allée faire les magasins. Je suis notamment allée chez Habitat pour essayer de trouver des lustres, des tringles et des rideaux. La veille, j’avais déjà repéré plusieurs modèles dans d’autres magasins. Pour l’instant, je n’ai pas fait mon choix. J’ai aussi fait le tour des magasins de vêtements et je me suis acheté un petit haut sympa. Samedi après-midi, je l’avoue, j’ai fait une très longue sieste. J’avais beaucoup marché (avec dix centimètres de talons sous les pieds) depuis la veille, j’étais épuisée...et du coup, je suis un peu décalée et je n’ai pas encore sommeil ! Tant pis, je ferai la grasse matinée demain ! :-)
Bon, ce sera tout pour ce soir, car j’ai beaucoup écrit...et j’ai donc mal au poignet et même à l’avant-bras. Je vous souhaite une bonne fin de week-end et je vous dis à très vite !