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Introspection (3)

Vendredi 20 juin 2008. Je passe pour la première fois un moment en tête-à-tête avec l’homme qui occupe toutes mes pensées depuis deux semaines. Nous allons déjeuner ensemble. Je crois percevoir quelque chose dans son regard. Je trouve cela très étrange, je me souviens même avoir dit à ma mère après ce repas que j’avais l’impression qu’il me regardait avec amour. La conversation pendant le repas semble me confirmer que je me fais des idées car mon collègue m’a expliqué qu’il ne cherchait rien, qu’il voulait être seul, qu’il n’était pas prêt à vivre une relation et qu’il ne voulait pas faire souffrir une femme à nouveau...Je me sens vaguement contrariée par ce que me dit mon collègue mais je m’en accommode bien. Rien ne s’est encore passé entre nous et je me dis que c’est peut-être mieux comme ça. Je suis de toute façon heureuse d’avoir découvert cet homme, de me sentir autant en confiance avec lui. Pour moi, cela vaut tout l’or du monde et je peux très bien m’en contenter.

Le week-end a été difficile. J’ai pensé à lui. Je n’ai pas arrêté de penser à lui. Enfin, dimanche soir, nous nous sommes retrouvés sur MSN. C’est ce soir-là que tout a basculé : il a osé me dire qu’il n’arrêtait pas de penser à moi et je lui ai avoué que c’était la même chose de mon côté. Je me suis sentie merveilleusement bien, et j’étais soulagée de constater que je n’avais pas mal interprété son regard lors de notre déjeuner du vendredi. J’aurais pourtant dû me demander pourquoi il était déjà si incohérent. N’avait-il pas dit qu’il n’était pas prêt à vivre une relation ? Pourquoi me disait-il qu’il était attiré par moi et qu’il me voulait moi, alors qu’il m’affirmait deux jours avant qu’il ne voulait être avec personne ? Sur le moment, je ne me suis pas inquiétée plus que ça. Il était bien évident que nous étions en train de tomber amoureux l’un de l’autre, c’était la seule chose qui m’importait.

Mardi 24 juin 2008. Enfin, notre premier rapprochement a eu lieu. Nous nous sommes échappés du boulot pendant presque deux heures pour nous retrouver seuls. Il m’a prise dans ses bras, je tremblais, la peur était mêlée à l’envie, et nous nous sommes embrassés. Je suis officiellement devenue infidèle à D.K. ce jour-là. Deux jours après, un revirement inattendu s’est produit. Il m’a ignorée toute la journée au boulot, il ne m’a pas envoyé de mail, il ne s’est pas connecté à MSN. Le soir, j’ai fini par l’appeler. Il m’a expliqué qu’il avait peur, peur de s’engager, peur de ne pas être prêt à vivre une nouvelle relation. Je ne comprenais plus rien...

Le lendemain, le vendredi 27 juin, nous devions passer la soirée ensemble. Dans la journée, par MSN, il semblait avoir autant de doutes que la veille mais il ne voulait pas annuler notre soirée malgré tout. Mais pourquoi ne me suis-je pas plus inquiétée que ça de ces revirements ??? Je crois que déjà à ce moment-là, j’avais la conviction absolue que nous devions être ensemble, que cet homme-là était mon trésor. Je me sens bien bête en me disant qu’il pensait peut-être tout le contraire sur moi à ce moment-là...Nous avons donc passé la soirée ensemble et ces instants resteront à jamais gravés dans mon cœur. Mes craintes sur ses revirements se sont envolées. J’ai passé une des plus merveilleuses soirées de ma vie. Nous nous sommes dits "je t’aime" pour la première fois, nous sommes restés enlacés pendant des heures face à la mer. Que ces beaux moments sont loin ! J’ai l’impression que c’était il y a une éternité...et c’est pourtant tellement fort et proche quand j’y repense, comme si cela avait eu lieu hier...

Ce merveilleux vendredi 27 juin marque donc le début de notre relation. J’en ai déjà tellement parlé ici que je ne vais pas insister plus sur tous les beaux moments que j’ai vécus avec lui. Si vous me lisez régulièrement, vous savez bien que j’ai aimé et que j’aime encore cet homme à la folie, que j’ai cru qu’il m’aimait lui aussi à la folie, que j’ai passé quelques semaines incroyables et hors du temps avec lui, que j’ai été plus épanouie en un mois qu’en plusieurs années car j’avais l’impression d’avoir trouvé ce que j’espérais depuis longtemps. Cet homme m’a comblée et m’a rendue plus heureuse que quiconque. Encore aujourd’hui, je n’arrive pas à entendre le bruit des vagues le soir sans repenser à notre 27 juin. Je n’arrive pas à regarder les étoiles sans me remémorer le pique-nique que nous avions fait un soir de juillet. Je n’arrive pas à voir le soleil se lever sans me souvenir des soirées que nous passions ensemble et qui se terminaient au petit matin. Je suis imprégnée de lui, de notre relation. Il me manque. Son amour me manque, son amitié me manque.

Dimanche 3 août 2008. Il est temps que je clarifie ma situation avec D.K.. J’ai essayé de rompre deux semaines auparavant, mais il ne comprend pas ou fait semblant de ne pas comprendre que j’ai un sérieux problème. Je ne supporte plus cette situation. J’en ai marre d’être infidèle et j’en ai marre d’imposer ce double-jeu désagréable à mon nouveau compagnon. Cette fois, même si je fais les choses assez maladroitement, D.K. a bien compris que notre histoire est finie. Il m’avoue qu’il savait que je le trompais car il avait fouillé dans mon téléphone portable et il avait trouvé des SMS échangés avec mon nouvel amour. J’ai honte, je ne peux qu’admettre mon infidélité. Cette rupture est douloureuse pour moi. D.K. était l’homme avec lequel j’avais décidé de faire ma vie, de bâtir tous mes projets, de construire une famille un jour. Je disais quelques lignes plus haut que je suis encore aujourd’hui imprégnée de ma relation avec mon collègue, mais je suis aussi imprégnée de celle avec D.K.. Il s’agit quand même de quatre ans et demi de ma vie. Il ne se passe pas un jour sans que je pense à lui, à notre relation, au mal que je lui ai fait en le trompant et en rompant. Et je me dis que je suis en partie responsable de l’état dans lequel il est aujourd’hui. Quelle horreur !

Après la rupture avec D.K., je pensais que ma relation avec mon nouveau compagnon allait enfin pouvoir être sereine. Je me suis lourdement trompée. L’homme qui faisait battre mon coeur a recommencé à avoir des doutes sur notre relation, et le jeudi 7 août 2008, il a décidé de faire une "pause" dans notre relation. La précision des dates est importante, car j’ai quand même vécu deux ruptures en l’espace de seulement quatre jours : une rupture voulue par moi, indispensable à mon bien-être, et une pause qui laissait présager une fin malheureuse de mon histoire toute fraîche. Je me dis que j’ai quand même eu bien du courage pour assumer tout ça en si peu de temps. Je suis en train de pleurer en repensant à ces moments et j’ai la maigre consolation de me dire que je suis quelqu’un de fort. Je suis comme le roseau...

Effectivement, la pause n’était pas un bon présage. La rupture officielle avec mon nouveau compagnon a eu lieu début septembre 2008. Malgré quelques dérapages suite à la rupture, il a confirmé sa volonté d’arrêter notre relation le jour de mes 30 ans, le 2 octobre 2008. J’ai raconté cet été dans ce long article toutes les étapes que j’ai traversées après la fin de notre relation. Mon envie désespérée de le reconquérir. Nos disputes. Nos rapprochements (amicaux). En mai 2009, je craque car cette situation me pourrit la vie. Pour la première fois depuis longtemps, je m’imagine prendre des mesures radicales. J’envisage sérieusement de démissionner de mon boulot. Je pète un câble, je vais vraiment mal, je ne supporte plus de le voir tous les jours et d’affronter son indifférence. Jardiland essaie me raisonner, me dit d’aller à la médecine du travail pour me faire mettre en arrêt maladie, et m’implore de ne pas prendre de décision à la légère. La raison me dit d’être forte, de retenir mes larmes et d’aller bosser tous les matins. Je me demande pendant combien de temps je vais réussir à faire illusion...

(La suite au prochain épisode...)

Ecrit par C-C, le Dimanche 7 Mars 2010, 14:19 dans la rubrique Jour après jour.