Joueb.com
Envie de créer un weblog ?
Soutenez le Secours populaire
ViaBloga
Le nec plus ultra pour créer un site web.
Débarrassez vous de cette publicité : participez ! :O)

Introspection (5)

Et voilà...Je me décide enfin à poster la suite de mon récit. J’ai beaucoup hésité avant de la publier. Si par hasard il passe par là et voit que j’ai encore parlé de lui, étalé une partie sa vie privée, il risque de m’en vouloir. Je vais donc tenter d’étaler autant que possible la mienne et rester vague sur ce qui concerne la sienne. De toute façon, j’ai besoin pour mon bien-être de mettre des mots sur ce qui m’est arrivé.

Novembre 2009. Mon arrêt maladie arrive à son terme et il est temps pour moi de reprendre le chemin du boulot. J’étais très angoissée à l’idée de retourner au travail. Physiquement, je ne me sentais pas du tout capable de bosser dix heures par jour et d’assumer mes corvées domestiques ainsi que la poursuite de ma rééducation. Psychologiquement, je n’étais pas sereine. Je pensais encore à lui et je craignais de le voir tous les jours et de supporter son indifférence. En effet, dans mon idée, il devait encore être dans le même état d’esprit qu’au mois de juillet et il me ferait certainement la gueule à mon retour. Il n’avait pas cherché à me contacter une seule fois depuis notre ultime dispute de mi-juillet et cela me prouvait qu’il m’avait définitivement zappée. Oui, il m’avait effectivement adressé la parole quelques minutes un jour au mois d’octobre quand j’étais passée au boulot pour récupérer mes bulletins de salaire et régler quelques formalités administratives. Non, cela ne signifiait sans doute pas qu’il souhaitait renouer le contact, puisqu’après ce passage éclair au boulot et cette petite conversation avec lui, il n’y avait rien eu de plus. J’ai repris le boulot le 9 novembre et mes craintes sur mon état physique se sont confirmées. J’en ai vraiment bavé car je n’étais plus habituée à bosser, à rester assise pendant des heures et à me concentrer sur des trucs sérieux (regarder "Docteur House" ou "Dexter" ne fait pas partie des compétences utiles pour être ingénieur en télécommunications, malheureusement pour moi !) Concernant la personne qui occupe encore mes pensées malgré toute ma bonne volonté pour tenter de passer à autre chose, je constate avec un certain étonnement qu’il ne semble plus fâché contre moi. Il m’adresse la parole le plus naturellement du monde, vient prendre de mes nouvelles dès les premiers jours de ma reprise. Je suis déstabilisée. Je ne comprends pas ce qui se passe et je ne sais pas trop ce qu’il cherche. Je m’attendais à ce qu’il m’ignore et il fait comme si notre dispute de mi-juillet n’avait jamais eu lieu. Je suis soulagée, car suite à mon long arrêt maladie, je dois changer d’activité et je risque d’être fréquemment en contact avec lui pour le boulot. Si nous pouvons avoir des relations sereines, ce n’est que mieux pour tout le monde. Les jours passent et nos relations sont effectivement loin d’être aussi tendues qu’en juillet. Nous nous échangeons quelques mails, nous discutons de mon accident, il m’apprend qu’il a eu lui aussi un accident de moto deux mois auparavant et qu’il l’a échappé belle, il me montre des photos de sa nouvelle moto. J’aime recevoir ses messages, j’aime sa passion pour la moto, j’aime l’humour dont il fait si souvent preuve dans ses réponses. Tout cela me rappelle nos premiers échanges de juin 2008. Moi qui étais si nostalgique de ces moments, me voilà en train de faire un énorme bond dans le passé. Fin novembre, après de nombreux mails échangés, il m’a, à ma grande surprise, rajoutée à sa liste MSN. Nous nous parlons beaucoup au travail. Il se connecte aussi de temps en temps chez lui le soir. Nous avons notamment passé une nuit à discuter jusqu’à 4h du matin. Je tente de ne pas repenser à "avant" mais ces instants si particuliers, seule devant mon écran, les yeux rivés à ses mots virtuels dans le silence de la nuit, me rappellent de vieux souvenirs. Je suis à nouveau déstabilisée. J’ai peur. Peur parce que je ne sais pas quel est son état d’esprit vis-à-vis de moi. Peur de me rendre compte que je l’aime encore. J’essaie de ne pas me poser de questions. Nous parlons souvent ensemble sur MSN, nous ne nous prenons pas la tête, pourquoi devrais-je m’inquiéter ? Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Moi qui craignais de devoir subir son indifférence, j’ai la chance de retrouver un ami avec qui j’adore discuter tant je le trouve drôle et vif. Cela va au-delà de tout ce que je pouvais espérer ! Même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais jamais imaginé cette conclusion heureuse suite à ce qui s’était passé en juillet.

Décembre 2009. Les choses se compliquent. Au fil des conversations, un petit jeu de séduction commence entre nous. Il sait que je n’ai pas spécialement confiance en mes capacités de séduction et il me fait des compliments pour me rassurer. Comme je vois que je ne le laisse pas indifférent, j’en "rajoute" un peu plus chaque jour et je n’hésite pas à le titiller.

Le 12 décembre, c’est la soirée de Noël de notre entreprise. Ah ! La soirée de Noël ! Tout un symbole pour moi ! C’est en effet lors de la soirée de Noël de 2007 qu’il avait pour la première fois "pris conscience de mes charmes", comme il me l’avait avoué en 2008 quand nous sommes sortis ensemble. Deux ans se sont donc écoulés depuis la première fois où il m’a regardée autrement que comme une simple collègue. Je me dis que cette année encore, il faut que cette soirée reste gravée dans sa mémoire. Après avoir eu la confirmation par Jardiland que l’homme qui me trouble viendra seul à la soirée (je n’avais à ce moment-là aucune idée de sa situation sentimentale car nous n’en avions pas parlé ensemble et j’avais donc décidé de ne pas mettre les pieds à la soirée s’il venait avec quelqu’un, car cela aurait été trop dur pour moi de le voir avec une autre...), je décide de sortir le grand jeu. J’ai envie d’être belle et sexy, pour moi, parce que c’est agréable pour une femme de se sentir attirante et de s’apprêter pour une soirée, mais aussi pour lui, pour voir encore ces étincelles dans son regard. Nous en avions plaisanté plusieurs fois ensemble dans la semaine et je lui avais promis une "fracture de l’œil". Enfin, le moment tant attendu arrive. Il est là, il est sur son 31, très beau et très élégant. Nous nous faisons une bise chaste et je pars discuter avec des collègues un peu plus loin. Le repas n’a pas encore commencé, c’est l’heure de l’apéritif. Il discute avec des collègues de son côté puis revient vers moi et me glisse à l’oreille que je suis "ravissante". Je suis contente, ma jolie tenue semble avoir provoqué l’effet escompté. Je le trouve très beau lui aussi, et comme je n’ai pas eu le temps de le lui dire de vive voix, je lui envoie un SMS. Après l’apéritif, c’est le moment d’attaquer le repas. Sa table est infiniment loin de la mienne, je n’ai pas mes lunettes et je n’arrive même pas à le distinguer. Il est très tard quand nous commençons à manger, je n’ai même plus faim. A ma table, les conversations m’ennuient car je n’ai aucune affinité avec une bonne moitié des personnes présentes. Ce repas me semble interminable ! Enfin, la délivrance arrive, les gens finissent leurs desserts, tout le monde est encore assis mais le DJ commence à passer quelques titres pour mettre l’ambiance. Et là, c’est le choc. Cette chanson.

Ce n’est pas n’importe quelle chanson. C’est notre chanson. La chanson qui est à l’origine de tout. I love you babyyyyyyyyyyyyyyyy...Je souris bêtement. Serait-ce un "signe" ? Est-ce qu’il pense à moi en entendant ces notes de musique ? Je n’en sais rien, ma table est toujours aussi loin de la sienne et je ne le vois toujours pas...Un peu plus tard, de nombreux collègues commencent à se diriger sur la piste de danse. Il en fait partie. Moi aussi. J’ai la tête ailleurs et cette soirée est en train de me retourner le cerveau car trop de souvenirs sont remontés à la surface. Vers 1h du matin, l’ambiance retombe, les gens commencent à partir et à part l’inépuisable Lapine Duracell (la petite amie de mon collègue mateur de pieds), la piste de danse est vide. Il vient me voir pendant quelques minutes avant de partir, me répète que je suis "vraiment ravissante". Je lui dis que c’est parce que ma robe est jolie. Il me rétorque que j’y suis pour beaucoup. Je la vois, elle est là, cette fameuse étincelle dans son regard. Il s’en va. Je pars peu de temps après avec Jardiland qui me raccompagne chez moi. Sur le trajet du retour, je reçois un SMS. C’est lui, bien sûr. Il me dit qu’il a vraiment du mal à conduire parce qu’il n’y voit plus rien, ce qui fait référence à la fameuse "fracture de l’œil" que je lui avais promise :-) C’est certain, physiquement, il y a encore quelque chose qui l’attire chez moi. Je ne sais absolument pas à quoi ce petit jeu risque de nous mener. Lui qui m’avait répété pendant des mois qu’il ne voulait plus de moi, que je ne l’attirais plus autant qu’avant, qu’il ne se passerait plus rien entre nous, il me regarde maintenant avec envie ! Je gonfle tous mes amis avec ce rapprochement qui semble se produire. Tout le monde est étonné par cette histoire, moi la première. Certains me disent de foncer, d’autres d’être prudente car "on ne sait pas ce qu’il cherche" et qu’"il risque de me faire du mal". Je suis bien consciente de tout cela, et j’ai peur de me faire des idées. Et si ce rapprochement que je perçois n’était qu’une illusion ?

Lundi 14 décembre, nous discutons et il refait allusion à la soirée, à sa "fracture de l’œil". Il me rappelle également qu’il voudrait qu’on aille choisir ensemble mon cadeau de Noël, dont nous avions parlé plusieurs fois les jours précédents et il me demande quand je suis disponible pour y aller. Il s’agissait d’un cadeau que je qualifierais de très "intime". Ce n’est pas comme s’il allait m’acheter un CD ou un livre. Ce n’est pas un cadeau que l’on offrirait à une simple amie, mais sans aucun doute un cadeau qui ravirait une petite amie. Je ne comprends rien. Nous ne sommes pas en couple. Cela fait à peine trois semaines que nous avons repris contact et il veut m’offrir quelque chose de très "connoté". Du coup, je ne le prends pas du tout au sérieux et je ne lui réponds même pas. Il insiste et me demande quand je suis disponible. Il ne blague donc pas. Le rendez-vous est pris pour le lendemain soir. Nous irons faire les magasins ensemble et il m’offrira ce fameux cadeau...

Mardi 15 décembre, ma matinée est assez stressante car je subis une expertise médicale réalisée par deux experts mandatés par mon assurance et par l’assurance de l’auto-école. L’expertise me fait prendre conscience du risque de séquelles de mobilité suite à mon accident de moto du mois de juin. Cela me déprime pas mal. J’arrive au boulot en début d’après-midi. Je le croise à la cuisine quand je vais prendre mon thé. Il est bien habillé, tout aussi bien que pour la soirée du samedi précédent. Je le trouve beau, il me fait complètement craquer. Nous discutons ensemble, il voit que je suis contrariée par mon expertise. Quand nous retournons à nos bureaux respectifs, nous poursuivons la conversation sur MSN et il me dit de ne pas m’inquiéter et qu’on va passer une bonne soirée. Je n’arrête pas de retourner la situation dans tous les sens dans ma tête. Cette histoire de cadeau, je me dis que c’est une blague, qu’il ne va jamais m’offrir ce dont nous parlions, qu’il m’offrira peut-être autre chose, certes, mais pas ça. Nous partons suffisamment tôt du boulot pour aller à CAP 3000 à Saint Laurent du Var. Pendant tout le trajet en voiture, je m’interroge sur ce qui va se passer. Enfin, nous arrivons au centre commercial...et je comprends immédiatement qu’il ne plaisantait pas. Nous nous mettons à faire le tour de toutes les boutiques où l’on peut trouver le cadeau qu’il avait prévu de me faire. Je vis cette recherche de cadeau comme un long moment surréaliste (nous avons dû faire plusieurs magasins car au départ, je ne trouvais pas mon bonheur...) : j’ai l’impression que nous sommes comme un couple sans en être un. Après l’achat de mes cadeaux (et oui, en plus, il n’y a pas eu juste un cadeau mais plusieurs !), nous sommes allés au Pathé Lingostière car nous avions prévu de voir un film. Nous dînons rapidement avant, puis nous allons à notre séance. Il est là, près de moi, et je n’en reviens pas. Cet homme que j’ai follement aimé et qui m’a rejetée à chacune de mes tentatives d’approche depuis la fin de notre relation est assis juste à côté de moi. J’aimerais prendre sa main, l’embrasser comme j’aimais tant le faire avant. Je suis tétanisée. Je ne fais rien. Le film se termine. Il me raccompagne chez moi. Il gare sa voiture devant ma résidence, nous discutons un peu. Il me demande plusieurs fois si j’ai passé une bonne soirée. Quelle question ! Cela fait des mois que j’attends de passer un moment en tête-à-tête avec lui, bien sûr que j’ai passé une bonne soirée ! Il commence à se faire tard, nous sortons de la voiture. Il récupère mon paquet rempli de cadeaux dans le coffre et me le remet. Nous nous faisons la bise...Pfffff, une bise...D’un côté, je me dis que je suis trop bête et que j’aurais dû me jeter à son cou pour l’embrasser fougueusement ! D’un autre côté, je trouve cette attente ambiguë infiniment délicieuse et excitante. Quand va-t-on se revoir ? Que se passera-t-il à notre prochain rendez-vous ?

(La suite au prochain épisode...)

Ecrit par C-C, le Lundi 22 Mars 2010, 01:06 dans la rubrique Jour après jour.