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Introspection

Mes chers lecteurs, comme vous le voyez, j’ai décidé de continuer ce blog. Et ce soir, j’ai même décidé de vous raconter des choses très personnelles.

Il y a dix jours, D.K. m’a téléphoné. Je vous avais raconté qu’il était en pleine dépression. Il prend un traitement depuis peu. Je pense que le traitement commence à lui faire effet car lors de cette conversation téléphonique, il est redevenu désagréable comme il sait l’être parfois. Il m’a posé LA question qui le préoccupe. "Tu as recouché avec lui, hein ? Dis-le ! Je le sais de toute façon...j’en suis sûr..." Je reste calme, je ne dis rien, je n’ai rien à lui dire, je n’ai pas de comptes à lui rendre. Nous sommes séparés depuis un an et demi, et je fais ce que je veux de ma vie et de mes fesses. D.K. insiste. "De toute façon, je vais appeler ta mère, elle me le dira, elle." Euh, non, ça m’étonnerait qu’elle lui dise quoi que ce soit, elle non plus, elle n’a pas de comptes à lui rendre. La conversation est pénible, je le lui dis. Et je lui fais la liste de tous les problèmes que nous avions. Nos problèmes de communication verbale et non verbale. La quasi absence d’activités communes. Et là, il se produit quelque chose que je n’espérais plus. Il a admis son problème, il a mis des mots dessus. Ces mots, je ne les écrirai pas ici car cela le concerne lui et ne me concerne plus, fort heureusement pour moi, car cela m’a gâché la vie ! Mais enfin, il reconnaît que je n’y suis pour rien, que c’est lui qui ne va pas bien.

Suite à cette conversation, j’ai décidé de réfléchir sur moi et j’ai fait le bilan des sept dernières années.

Mars 2003. L’homme avec qui j’étais depuis un peu plus de trois ans a décidé de mettre un terme à notre relation. J’avais fait l’aller-retour Nice-Paris pour pouvoir lui parler en face. Il a préféré me quitter par téléphone. J’ai pleuré, mais pas pendant très longtemps. Une partie de moi était soulagée que cette relation s’arrête, car malgré notre entente sur de nombreux points, des éléments bloquants empêchaient notre relation d’être celle que j’espérais et que j’étais en droit d’attendre à 24 ans. A long terme, cette relation était donc vouée à l’échec, et je le savais depuis bien longtemps. Je l’aimais, mais l’amour ne peut pas résoudre par magie des problèmes si graves.

Avril 2003. Mon père nous quitte après vingt-cinq jours d’hospitalisation. Je vis le premier deuil qui me touche vraiment. Là encore, bizarrement, j’ai pleuré, mais j’ai réussi à me remettre de cette épreuve relativement rapidement, alors que cela a été beaucoup plus dur pour ma mère. Je ne sais pas où j’ai trouvé le courage de surmonter ça. J’ai découvert en moi une force de vie que je ne soupçonnais pas.

Juin 2003. Il est à présent évident que j’ai complètement oublié celui qui m’a laissée en mars. Je rencontre un homme avec qui je flirte. Je ne suis pas amoureuse, lui non plus, car il est en couple et il en aime une autre. Cette situation me convient, je n’ai pas envie de m’attacher à quelqu’un. Même si cette rencontre en est restée au stade du flirt, cela m’a permis de me rendre compte que parfois, l’herbe est plus verte ailleurs. J’ai l’impression que j’ai la vie devant moi et des milliers de choses merveilleuses à découvrir.

Décembre 2003. Je rencontre un jeune homme qui me plaît mais là encore, cela en reste au stade du flirt. Il aurait voulu un peu plus, mais je n’en avais vraiment pas envie et la relation s’est arrêtée très rapidement. Quelques jours après, Fabrice, un ami d’enfance, m’a présenté par MSN une de ses connaissances, D.K..

Janvier 2004. Je rencontre D.K. "en vrai" après avoir discuté avec lui pendant un long mois sur MSN. Cette rencontre a bien failli ne jamais avoir lieu car nous nous étions pris la tête la veille. Je n’avais néanmoins pas annulé notre rendez-vous. Qu’aurais-je vécu de différent si je n’étais pas allée à ce rendez-vous ? Je me le demande...Comme quoi...Nous sortons ensemble à notre deuxième rendez-vous. J’ai bien l’impression que cette fois, je suis en couple. Je me sens bien avec lui, et je crois même que je tombe amoureuse.

Août 2004. Les mois passent, j’aime D.K. mais je suis de moins en moins sûre d’être aimée en retour. Nous ne nous voyons qu’une fois par semaine grand maximum (notamment parce que quarante-cinq kilomètres nous séparent...), et nous ne partageons pas grand chose ensemble. Je passe mon temps à ruminer et à me demander ce qu’il cherche dans cette relation. Un jour, une discussion tourne au clash et j’attends de savoir ce qu’il en est, ce qu’il attend. Il finit par me laisser tomber car il se rend compte que je suis amoureuse et que lui non. Cette rupture ne dure que quelques jours, nous nous remettons ensemble mais je suis bien refroidie.

Septembre 2004. Je trouve mon premier boulot. Cela me fait du bien de me concentrer sur autre chose que cette relation qui ne me satisfait pas vraiment. La seule chose qui compte maintenant, c’est de réussir à ce que mon CDD se prolonge le plus possible afin que j’aie enfin des choses à raconter sur mon CV. Le fait que je trouve un boulot a un effet positif sur ma relation avec D.K.. La boîte qui m’a embauchée n’est pas trop loin de chez lui et du coup, nous nous voyons deux fois par semaine en moyenne. Youpi ! Cela commence enfin à ressembler à une vraie relation. Mais bon, nos activités ensemble sont toujours aussi limitées. Nous allons très souvent au restaurant (tout mon budget tickets restaurant y passe) mais cela s’arrête là. Pas de je t’aime à l’horizon, ni de son côté car il ne m’aime probablement pas, ni du mien parce que je n’ai pas envie d’affronter son non-amour.

Avril 2005. Mon contrat va bientôt se finir. Un de mes collègues de boulot, qui a quasiment vingt ans de plus que moi, me fait une déclaration d’amour. Ce que je vois dans ses yeux est bien différent de ce que je reçois avec D.K.. Je suis troublée. Moi qui n’avais pas entendu le moindre je t’aime depuis mon ex, je me rends compte que je suis encore digne d’être aimée. Cela me rend exécrable avec D.K.. Chaque moment avec lui devient un calvaire parce que je ne peux m’empêcher de comparer sa façon de me regarder à celle de mon collègue amoureux.

Mai 2005. Mon contrat est terminé. Ce n’est pas un mal, je ne me sentais pas très à l’aise dans cette boîte. Je me retrouve de nouveau en recherche d’emploi. Maintenant que mon CV est un peu plus intéressant, je passe pas mal d’entretiens et cela m’occupe l’esprit.

Octobre 2005. Je décroche un CDI dans une start-up à Sophia-Antipolis. Je m’éclate enfin au boulot ! J’ai tant de défis à relever, tant de choses à apprendre ! Les premiers mois sont exaltants. Je découvre un nouveau métier qui change de ce que je faisais avant. L’ambiance au boulot est géniale, je bosse avec une équipe jeune et super motivée. Je me sens épanouie !

Janvier 2006. L’esprit start-up, c’est être prêt à accepter que les journées soient interminables. Le souci, c’est que je n’ai pas le permis de conduire, j’habite encore chez ma mère à Nice et j’en ai marre de me faire les allers-retours en bus. Je décide donc de prendre un petit studio dans une résidence d’étudiants et de jeunes travailleurs près du boulot. Au moins, je m’épargnerai la corvée des trajets en bus. Cela a un effet plutôt positif sur mon couple. D.K. est maintenant quasiment tous les jours chez moi, mais il ne me dit toujours pas je t’aime, et nos activités ensemble sont toujours aussi limitées.

Avril 2006. D.K. accepte de partir en vacances je ne sais plus trop où en France avec son meilleur pote alors qu’après un peu plus de deux ans de relation, nous ne sommes jamais partis tous les deux. C’est le pompon !

Mai 2006 à Novembre 2006. Mon boulot devient de plus en plus prenant. Je passe mon temps dans les avions. Je vais en Italie, en Grande-Bretagne et au Japon. Entre deux avions, je me pacse pendant l’été, principalement pour des raisons administratives (il est prof et il aura ainsi droit à des points de "rapprochement de conjoint" qui lui permettront de rester dans la région lors des affectations). Je me pose pourtant toujours autant de questions sur l’investissement de D.K. dans notre relation. Je me souviens en particulier d’un jour où j’étais au Japon. Il était 3h du matin au Japon, sept ou huit heures de moins en France, je venais de finir de bosser (oui, c’est aussi ça l’esprit start-up) et j’ai voulu appeler D.K. quelques minutes avant d’aller me coucher. Il était en train de découper des pommes de terre et m’a demandé de le rappeler plus tard. No comment ! Je constate également que quand je rentre de mes déplacements, je supporte de plus en plus difficilement sa présence. Il passe son temps à critiquer ce que je fais. J’étouffe et je suis presque mieux quand je suis loin.

13 février 2007. C’est le clash. Il fallait bien que ça arrive. J’en ai marre, je suis usée par cette relation. Cela fait un peu plus de trois ans que nous sommes ensemble et je n’arrive toujours pas à être persuadée qu’il m’aime. Nous nous disputons, je lui fais comprendre à quel point j’en ai marre et je lui dis que tout cela ne correspond pas à ce que j’attends.

14 février 2007. Un miracle a dû se produire pendant la nuit. Au réveil, D.K. me dit qu’il m’aime pour la première fois. Cela fait trois ans que j’attends ça. Et je suis absolument incapable de lui répondre quoi que ce soit en retour. Je crois que j’ai trop attendu et que je ne suis même plus sûre de mes sentiments. Pendant la pause déjeuner, nous visitons un appartement en location puisqu’il est quand même question qu’on essaie d’habiter ensemble. Je trouve mille défauts à cet appartement. Je me demande avec le recul si le problème, ce n’est pas tout simplement que je ne me sens plus la force d’envisager de vivre avec lui. Le soir, il m’emmène au restaurant. Attention hein, on ne fête pas la Saint Valentin. Il n’a rien réservé et nous avons dû faire le tour des restaurants d’Antibes pour en trouver un qui accepte de nous servir si on mange en moins d’une heure, car tous les autres couples normaux ont réservé, bien sûr...

Avril 2007. Ca y est. Nous avons trouvé un appartement en location qui nous convient. Ou plutôt, qui me convient ! En effet, D.K. était dans les Vosges au moment de la visite de l’appartement. Je l’ai donc visité seule et j’ai décidé de le prendre, sans avoir son avis, mais je me disais qu’il faudrait qu’il soit vraiment difficile pour ne pas l’aimer. L’appartement est proche de mon boulot (c’est parfait car je n’ai toujours pas le permis de conduire), et la vue sur la mer est magnifique. J’emménage début avril et D.K. me rejoint deux ou trois semaines plus tard, je ne sais plus trop. J’ai très mal vécu son arrivée "chez moi". J’ai beaucoup pleuré, je me suis sentie envahie. Cet appartement, c’était le mien, c’était celui que j’avais choisi, sans lui. Son arrivée est une agression. Il ramène tous ses meubles qui ne me plaisent pas et qui ne vont pas les uns avec les autres.

Décembre 2007. Ma grand-mère est très malade et doit être hospitalisée. D.K. est présent, et pour une fois, je me sens soutenue. Mon moral et mon énergie sont néanmoins au plus bas. Je deviens une vraie loque. Je vais au boulot en tentant d’assurer un minimum, et je m’endors comme une merde le soir dès que je rentre, sans avoir pris la peine de manger. Je vais mal.

(La suite au prochain épisode...)

Ecrit par C-C, le Mardi 23 Février 2010, 01:04 dans la rubrique Jour après jour.